Sandrine Josso : « Plus j'ai avancé sur le sujet de la soumission chimique, plus j'ai découvert l'enfer du décor et l'envers du décor »

Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique et en charge d’une mission parlementaire sur la soumission chimique, était l’invitée de la matinale de France Inter ce lundi 12 mai, jour de la remise de son rapport au gouvernement, co-écrit avec la sénatrice Véronique Guillotin.

Sandrine Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique, était l’invitée de France Inter ce lundi 12 mai, jour de la remise officielle de son rapport sur la soumission chimique au gouvernement. Un combat personnel et politique pour cette élue engagée sur le sujet après sa propre agression, co-auteur avec la sénatrice Véronique Guillotin d’un texte qualifié d’« urgence de santé publique ».

La menace, elle est dans notre sphère privée. On pensait que ça arrivait plutôt dans les soirées, boîtes de nuit. Alors que dans 82% des cas, ça arrive dans la sphère privée, amicale, familiale à des fins nombreuses d'agressions, de viols, d'incestes. 

« Ce que j’ai appris au fil du temps, c’est que la menace ne vient pas d’ailleurs, elle est dans notre sphère privée », alerte Sandrine Josso. Loin des clichés liés aux soirées ou aux boîtes de nuit, 82 % des cas de soumission chimique ont lieu dans un cadre amical, familial ou intime, souvent à des fins de viols, d’incestes ou d’agressions sexuelles.

Plus j'ai avancé sur le sujet, plus j'ai découvert l'enfer du décor et l'envers du décor.

Face à ce fléau, notre députée insiste sur une priorité : l’accessibilité à la preuve. « Le regard de la société a changé, mais la bataille aujourd’hui, c’est celle de la preuve », explique-t-elle. Trop souvent, les victimes se heurtent à des procédures complexes et coûteuses. « Il faut agir dans les heures qui suivent. Le prélèvement de sang ou d’urine doit être rapide, sinon la preuve disparaît. » Un protocole national est donc préconisé, avec l’appui des hôpitaux, mais aussi d’autres relais de proximité comme les infirmières libérales ou les pharmaciens, notamment dans les zones moins médicalisées.

C'est pour ça que moi j'ai qu'une obsession dans ce rapport, c'est de faciliter l'accessibilité à la preuve et aussi le traitement judiciaire. 

Encore faut-il que ces prélèvements soient envoyés au bon endroit : « Il faut un fléchage précis vers les laboratoires certifiés. Tout le monde ne peut pas expertiser un cas de soumission chimique. » L’objectif est d’instaurer des réflexes dans toute la chaîne de soins et de justice, en respectant aussi la temporalité des victimes. 

On ne peut pas demander à une victime sidérée d’aller porter plainte immédiatement. Mais quand elles voient les résultats, elles trouvent souvent la force. Il faut encourager la démarche en tout point. 

Le rapport s’appuie sur les travaux du Centre de référence des agressions facilitées par les substances (CRAFS), dirigé par Leila Chaouachi, qui a enregistré une hausse de 69 % des cas entre 2021 et 2022. Des chiffres largement sous-estimés selon la députée, en raison du manque de dépistage, de preuves et de dépôts de plainte. 

Il faudra établir un recensement régulier, y compris en Outre-mer, et faire un bilan chaque année.

La première cause de soumission chimique ? Le détournement de médicaments du quotidien. « Ce que vous avez dans votre boîte à pharmacie », déplore Sandrine Josso. Suivent des substances comme la MDMA. « L’impunité des prédateurs ne doit plus perdurer », conclut-elle avec gravité. Un groupe de travail sera lancé dans la foulée de son rapport pour bâtir un parcours médical et judiciaire sécurisé, avec un cahier des charges national.

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