Sandrine Josso : « Je dédie ce rapport sur la soumission chimique à toutes les victimes »
Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique et en charge d’une mission parlementaire sur la soumission chimique, a interrogé le gouvernement ce mardi 13 mai sur le sujet après la remise de son rapport.
Mesdames et Messieurs les ministres, chers collègues.
Il y a 18 mois de cela, je découvre la soumission chimique à mon insu. Ce terme méconnu par nous tous s'est vulgarisé à l'occasion du procès dit « des viols de Mazan ».
La soumission chimique est une forme extrême de trahison. L'utilisation d'une substance qui vise à vous anéantir, à vous contrôler et à vous faire perdre votre dignité.
Face à cette terrible réalité, j'ai choisi de me battre, de me battre pour que ce crime parfait puisse ne plus l'être. Pour que toutes ces preuves fugaces puissent être détectées grâce à de meilleurs réflexes, tant sur le plan médical, judiciaire et humain.
Missionnées par le gouvernement Attal, avec la sénatrice Véronique Guillotin, puis renommées après la dissolution, nous avons rencontré 275 personnes, organisé 50 auditions des déplacements en France et à l'étranger. Le constat est sans appel : il faut faire de la sensibilisation et de la prévention partout, accompagner les victimes avec exigence et humanité, optimiser le traitement judiciaire, ainsi que former tous les professionnels qu'il faut aider, par exemple en levant le secret médical, tout en les protégeant avec une immunité. En facilitant l'accès à la preuve pour les victimes, en dotant mieux les unités médico-judiciaires et aussi en permettant partout un prélèvement immédiat aux heures profondes de la nuit, comme le week-end, par un mariage territorial avec un protocole national et des infirmières relais lorsqu'il y a une désertification médicale.
Rien ne sera comme avant. Je dédie ce rapport à toutes les victimes.
[Applaudissements]
Alors, Madame la ministre, ce rapport qui comporte 50 propositions, dont 15 applicables en 2025, comment allez-vous vous en emparer et quels vont être vos priorités pour endiguer cette urgence de santé publique ?
Je vous remercie.