Max Orville : « Les Outre-mer ne doivent pas devenir la poubelle sécuritaire de la France »

Max Orville

Max Orville, président du mouvement territorial de Martinique et ancien député européen, a été interrogé par Opinion Internationale sur l'utilisation sécuritaire de l'outre-mer.

Opinion Internationale : Bonjour Max Orville, vous êtes l’ancien député européen et le référent Outre-mer du MoDem. Pour commencer, que pensez-vous des récentes déclarations de Laurent Wauquiez et Gérald Darmanin, qui souhaitent utiliser des territoires d’Outre-mer – Saint-Pierre-et-Miquelon et la Guyane – pour y incarcérer des étrangers ou des narcotrafiquants ?

Je dirai la même chose que j’avais déjà exprimée à l’époque de la proposition de Laurent Wauquiez. 

Pour moi, les Outre-mer ne doivent pas être perçus comme ce que j’avais qualifié alors de « poubelle de la France ». 

On ne peut pas expatrier tout ce que le territoire hexagonal ne veut ou ne peut pas gérer, sous prétexte que ce sont des territoires éloignés. La Guyane, je le rappelle, c’est la France. Ce genre de perception me dérange profondément.

Vous avez récemment dénoncé publiquement le fait que la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) a laissé repartir 238 millions d’euros de fonds européens non utilisés. Ces fonds étaient pourtant destinés au développement économique local. La CTM vous a répondu. Maintenez-vous vos propos, et quelles suites souhaitez-vous y donner ?

Je ne cherche pas à polémiquer, ni à enclencher des suites judiciaires. Mais en tant qu’ancien député européen, je me suis appuyé sur les chiffres officiels de la Commission européenne, disponibles en ligne. Il apparaît clairement qu’il existe un retard de consommation des fonds sur la période 2014–2020. Ces fonds doivent être totalement engagés avant le 31 décembre 2025. 

La semaine dernière, des fonctionnaires européens étaient présents en Martinique : ils ont confirmé ce retard, tout en précisant ne pas être inquiets, ayant reçu des explications de la CTM, notamment sur les conséquences du Covid. 

Mon devoir, même après mon mandat, est d’alerter et d’informer les citoyens sur l’utilisation de ces fonds essentiels pour notre développement. 

J’ai aussi proposé des pistes d’amélioration dans un communiqué. Restons donc vigilants.

Cette mauvaise gestion ne reflète-t-elle pas un problème de gouvernance au sein de la CTM ? On se souvient que Manuel Valls, ministre des Outre-mer, avait déjà pointé les dérives financières de l’institution lors de sa venue en Martinique.

Tout d’abord, je tiens à rappeler que, lors de la consultation de 2010 sur la fusion du département et de la région, le MoDem Martinique et moi-même nous y étions opposés. Nous estimions préférable de maintenir deux entités : le conseil général et le conseil régional. À l’époque, on nous promettait une meilleure efficacité, notamment dans la gestion des fonds. Force est de constater que, sous la présidence d’Alfred Marie-Jeanne ou de Serge Letchimy aujourd’hui, les déficits sont préoccupants. Pour ma part, je me limite à ce que je connais le mieux : la gestion des fonds européens. Et sur ce point, les résultats sont décevants.

(...)

Vous organisez les 25 et 26 mai une conférence régionale du MoDem en Guadeloupe autour du thème « Construire l’avenir des Outre-mer : économie bleue, jeunesse, climat et innovation ». Plus que de renverser la table des institutions, ne faut-il pas travailler à solutionner les problèmes concrets de nos concitoyens ultramarins ?

Absolument. 

Cette convention abordera des thèmes cruciaux : vie chère, économie bleue, insécurité, environnement… Tout ce qui constitue le quotidien des deux millions d’ultramarins. 

Nous accueillerons plusieurs collègues députés européens et des experts, qui viendront témoigner de leurs travaux sur les problématiques environnementales, la consommation, l’énergie, ou encore la place des régions ultrapériphériques dans leur environnement géopolitique, notamment avec la proximité des États-Unis. À l’issue de cette convention, nous ferons remonter nos propositions au Premier ministre.

 

Lire l'entretien complet dans l'Opinion Internationale.

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