Marina Ferrari : « Je suis un peu l’Obélix féminin de la politique »
Dans l’émission La Politique et moi diffusée sur LCP, Marina Ferrari, députée MoDem de Savoie, s’est livrée à un rare exercice d’introspection. Elle y évoque son enfance dans une famille profondément marquée par la politique, son engagement personnel et les choix qui ont jalonné son parcours.
Un environnement politique
« Je suis un peu l’Obélix féminin de la politique », sourit Marina Ferrari. Chez les Ferrari, la politique s’invite à table : un père chiraquien, un oncle giscardien – Gratien Ferrari, figure locale de l’UDF – et des débats familiaux passionnés, surtout le dimanche.
Les repas de famille étaient très animés, j'avais Gratien, mon oncle, qui était giscardien, membre de l'UDF, et mon père qui était lui, chiraquien, membre du RPR. Il y avait de l'ambiance autour de la table familiale le dimanche !
Avec cet environnement familial, notre députée s'est ensuite engagée au sein de l'UDF, pour suivre les traces de son oncle. Elle le justifie en citant une maxime de Lacan « l'oncle c'est le père sans le pire ».
Cette imprégnation politique s’est prolongée avec les femmes de la famille : sa sœur Sandra, musheuse professionnelle, devenue élue et vice-présidente de Grand Chambéry ; une tante, première adjointe pendant 18 ans à Grézy-sur-Aix ; et une cousine, aujourd’hui première adjointe à Brison-Saint-Innocent.
C’est aussi une histoire de femmes en politique chez nous.
Un engagement au centre
Engagée à l’UDF puis le MoDem, Marina Ferrari s’est d’abord présentée aux législatives en 2007 comme suppléante. Une candidature mal vécue par son oncle Gratien : « On ne s’est pas parlé pendant des années… jusqu’à une réconciliation dans ses derniers jours. »
Première adjointe à Aix-les-Bains en 2018, elle entre en dissension avec le nouveau maire sur la gestion de la commune.
Je décide de me présenter à l’élection municipale de 2020.
À l’Assemblée nationale, elle a dû renoncer un temps aux sujets numériques, en raison de son passé dans une entreprise liée à TousAntiCovid. « Je ne voulais pas de conflit d’intérêts. » Entrée au gouvernement Attal en 2023, elle s’est vu confier d’abord le numérique, puis le tourisme :
J’avais les réseaux, je me suis lancée tout de suite.
Après la nomination de François Bayrou à Matignon, et sa non-reconduction au sein du gouvernement, Marina Ferrari l'assure que « dans une situation qui nous oblige à ouvrir le gouvernement le plus largement possible », il était impossible de nommer que des ministres issus du Mouvement Démocrate. Mais elle reste active et mobilisée à l'Assemblée nationale, en faisant honneur à son engagement dans la famille centriste depuis 2004.
Je me suis engagée derrière François en 2004. Je suis restée fidèle à la famille. Je continue à être mobilisée au sein du groupe, je suis très proche de notre président de groupe Marc Fesneau, avec qui je travaille en grande proximité.
Un enracinement local
Mais avant de s’engager pleinement en politique, Marina Ferrari révelle qu'elle avait envisagé une toute autre voie : celle de la marine.
Je voulais m'engager dans l'armée, dans la marine. J’ai fait un DEA en droit de la défense et un autre en relations internationales, avec une spécialisation sur les problématiques géopolitiques.
Elle consacre plusieurs mémoires à la stratégie navale américaine ou encore à la restructuration de la direction des constructions navales. « J’étais vraiment passionnée par ça », confie-t-elle, avant qu’un retour en Savoie, pour des raisons personnelles, ne la détourne de cette trajectoire.
Aujourd’hui encore, son cœur balance entre les niveaux d’engagement. Députée, elle reste très impliquée localement : « Je suis toujours élue au conseil municipal d’Aix-les-Bains, une ville à laquelle je suis extrêmement attachée. » Et à l’approche des élections municipales, la question d’un retour aux responsabilités locales reste ouverte.