Marc Fesneau : « M. Vannier et sa meute voulaient faire chuter François Bayrou »
Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, était l’invité de franceinfo soir jeudi 15 mai.
Bétharram : « Un tribunal de nature stalinienne »
Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale, est revenu sur l’audition fleuve de François Bayrou devant la commission d’enquête sur les violences en milieu scolaire.
Au fond, François Bayrou a pu longuement, puisque c'est une audition qui a duré 5h30, rétablir la vérité des faits, rétablir aussi les embrouilles qu'avaient essayé de mettre un certain nombre de gens autour de la chronologie des faits.
« Je n’ose pas dire “la sainte Inquisition”, mais c'était quand même un tribunal de nature stalinienne », a lancé Marc Fesneau, accusant en particulier le co-rapporteur Paul Vannier (LFI) d’avoir mené un « procès politique » visant à « faire chuter François Bayrou ». Il a reproché à la commission de chercher dans les souvenirs « d’il y a 30 ans » des éléments de responsabilité qui, selon lui, n’ont aucun lien avec la compréhension systémique des dysfonctionnements à Bétharram et ailleurs.
C'était de mettre en défaut le Premier ministre comme s'il était lui le coupable, comme s'il était lui l'agresseur et comme s'il était lui celui qui avait couvert quoi que ce soit.
Il a également pointé du doigt l'absence des victimes dans cette audition, assurant que François Bayrou « aurait voulu parler des victimes », plus que ce qui n'a été fait à cause de l'instrumentalisation. Dans cette audition inquisitrice, le président de groupe décrypte les sous-jacents :
De toute façon, M. Vannier et son orchestre, si vous me permettez cette expression, et sa meute, avaient décidé de se saisir de l'occasion pour essayer de faire chuter François Bayrou. (...) Ils ont échoué dans leur tentative.
« Le seul qui a demandé une inspection, c’est François Bayrou », a-t-il rappelé, en saluant la démarche de l’ancien ministre. Marc Fesneau a également souligné l’action passée du président du MoDem en faveur de la lutte contre les violences :
La première circulaire qui dit qu'on n'a pas le droit de recourir à la violence en milieu scolaire, c'est Bayrou qui l’a produite.
Il a également mentionné la loi portée par le groupe MoDem, et soutenue par François Bayrou, pour interdire les violences éducatives ordinaires.
Pour Marc Fesneau, cette audition n’a pas permis de répondre à la question essentielle : « Comment on fait en sorte que cela ne se reproduise pas ? » Et de conclure :
Il faut qu’on arrête. Parce que ce poison-là, ce n’est pas le poison de François Bayrou, c’est le poison politique et le poison de la société. Le poison du doute et du doute qu'on instille dans la société sur des choses qui ne sont pas vraies.
Référendum : « Ce n’est pas soumettre le budget, mais la question budgétaire »
Notre député du Loir-et-Cher a tenu à clarifier les propos de François Bayrou concernant un éventuel référendum sur le budget : « Il n’a jamais dit qu’il soumettrait le budget à référendum », qui reste une prérogative du Parlement. Il a insisté :
Ce n’est pas la question de soumettre le budget aux Français, mais de soumettre la question budgétaire.
Dans un Parlement sans majorité absolue, où les lois de finances sont désormais obligatoirement adoptées via l'article 49.3, Marc Fesneau estime que la situation de blocage justifie une réflexion sur de nouveaux modes de consultation et de participation des citoyens.
Les choix de référendum sur lesquels les Français ont été interrogés par voie de sondage, vous avez deux sujets qui sortent en tête : la question budgétaire et la question immigration.
Dans le cas d'organisation d'un référendum sur la question budgétaire, le président de groupe a évoqué deux pistes : une « règle d’or » budgétaire via l’article 89 de la Constitution, ou une consultation sur des « trajectoires » de dépenses.
Alors que l’exécutif envisage plusieurs référendums, Marc Fesneau a assuré que cette piste n’était pas une « manœuvre » :
Il faut trouver un chemin où on pose des questions qui ne peuvent pas passer par la voie parlementaire. Et qu'on les pose sans que ça donne le sentiment d'une manœuvre.
Gouvernement : « Il n’y a pas de rififi au sommet de l’État »
Interrogé sur la situation de la majorité et l’action du Premier ministre récemment accusé d'immobilisme, Marc Fesneau a balayé les rumeurs : « Moi je vois les textes qui ont été adoptés. » Il s’est ainsi félicité du travail engagé :
Quand François Bayrou est arrivé, même si ça paraît anecdotique, nous n'avions pas de budget, nous en avons un. Il y avait un certain nombre de lois qui étaient en attente, loi d'orientation agricole, la question du narcotrafic ou autre : tous ces textes-là ont avancé.
Il a salué l’anticipation dans la préparation du prochain projet de loi de finances : « Généralement, on en a les attendus le 15 août. Là, on parle du 14 juillet. C’est un mois plus tôt que d’habitude ! » Il a insisté sur la nécessité de ce « travail très exploratoire en amont pour qu'on puisse documenter ce qu'il y a à faire pour le budget ».
Tout en reconnaissant la lenteur liée à l’absence de majorité à l'Assemblée, il reconnaît que « les temps parlementaires sont donc beaucoup plus longs ». Il a appelé à une « prise en main » des députés :
Il faut qu'on se prenne en main à l'Assemblée nationale pour aller plus vite.
Enfin, notre premier vice-président est questionné sur la relation entre le chef du gouvernement et le chef de l'État, sur laquelle il est catégorique : « Il n’y a pas de rififi au sommet de l'État. Je sais que ça alimente les gazettes, mais je ne perçois pas de rififi au sommet de l'État ».