Marc Fesneau : "L’accès à l’eau est la meilleure assurance-vie contre les aléas"

Olivia Détroyat, Éric De La Chesnais et Ivan Letessier pour Le Figaro
Marc Fesneau (Le Figaro, 2023)
(© Marc Fesneau, au ministère de l’Agriculture, à Paris, le 7 septembre 2022. François BOUCHON/Le Figaro)

Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire plaide, pour la création de réserves de substitution et pour réutiliser davantage les eaux usées. Entretien avec Olivia Détroyat, Éric De La Chesnais et Ivan Letessier pour Le Figaro.

Le 59e Salon de l’agriculture s’ouvre sur fond de craintes d’une nouvelle sécheresse dans les campagnes. Retenues d’eau, sélection génomique, nouvelles cultures… Le ministre de l’Agriculture avance des pistes pour produire autant dans des conditions plus extrêmes.

LE FIGARO - L’été 2022 a été historiquement sec pour la France agricole. Peut-elle s’adapter au changement climatique?

Marc FESNEAU - Je suis le ministre de la Souveraineté alimentaire, et la souveraineté alimentaire, c’est en effet la question de l’eau, des canicules, du gel tardif, des épisodes de grêle… C’est-à-dire l’adaptation à un climat qui n’est plus tempéré. Cela passe par un changement de modèle et de pratiques. Regardons aussi les cultures plus résistantes, ce que l’on a déjà pu faire avec le maïs qui a besoin de 30 % d’eau de moins qu’il y a vingt ans.

Ce travail de recherche doit se poursuivre en explorant les nouvelles techniques génomiques sur lesquelles un texte devrait être prêt d’ici l’été à Bruxelles. Enfin, il faut se poser la question de l’outil industriel, qui est souvent lié à la nature du sol et au climat qui s’y applique. Si ce dernier change, l’outil industriel doit évoluer.

Mais pour réussir cette transition, il faudra surtout de l’eau…

La meilleure assurance-vie contre les aléas climatiques, c’est effectivement un accès à l’eau dans un contexte de pluviométrie qui est en train de changer et qui devient arythmique. Il faut donc utiliser tous les outils à notre disposition. Une partie de la réponse viendra de la création de réserves de substitution: 51 nouveaux projets d’ouvrages hydrauliques à vocation agricole vont être mis en service d’ici à juin, en plus des barrages existants qu’on entretient pour sécuriser l’accès à l’eau. S’il n’y avait pas Serre-Ponçon, les cultures maraîchères, arboricoles et plantes aromatiques de la frange rhodanienne ne pourraient plus être irriguées.

Cela passe aussi par la réutilisation des eaux usées. Elle est très peu développée en France, seulement 0,8 % des eaux usées y sont réutilisées, soit dix fois moins qu’en Italie ou même cent fois moins qu’en Israël. C’est aussi un meilleur entretien des infrastructures existantes. En curant les canaux envasés, on peut récupérer 30 % d’eau en plus. Il faut penser aux générations futures. Il va être aussi précieux pour un jeune qui s’installe d’avoir l’accès à l’eau qu’à la terre.

📰 Retrouvez l'entretien complet dans Le Figaro

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