Marc Fesneau : « Je pense que le drame français, ça a été d’écrabouiller le centre »

Par Thierry Senzier
Marc Fesneau MF

Engagé dans un tour de France pour sonder le terrain, à un an des municipales, le premier vice-président du MoDem et président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée nationale, Marc Fesneau évoque le présent et l'avenir de notre mouvement et du centre dans les colonnes de La Montagne.


 

- Quel rôle peut jouer le MoDem lors des élections municipales de 2026 ? 

Je suis un ancien maire d'une commune de 700 habitants et j'ai toujours pensé que c'est plus une oeuvre de rassemblement qu'une oeuvre de confrontation, idiote, stérile. 

Et nous qui sommes au centre de l'échiquier politique, je pense que le centre, ce n'est pas la disparition de la gauche et de la droite, c'est le point vers lequel ces deux pôles peuvent discuter. 

En essayant de franchir une espèce de frontière qu'on crée et qui ferait que parce qu'on est à gauche, on ne pourrait jamais parler à la droite dans aucune ville de France, et réciproquement.

Il y a une partie de la gauche qui a envie de se détacher de la tutelle LFI/Mélenchon, il y a une partie de la droite qui n'a pas envie d'aller courir derrière les thèses du Rassemblement national... C'est l'espace de dialogue. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas, en tout cas on sera là pour essayer de le faire prospérer.

- Quelle est aujourd'hui la place de votre parti dans un paysage politique très remodelé ? 

Quand bien même la droite de gouvernement et la gauche de gouvernement se reconstitueraient - ce que je souhaite plutôt - il faut que le centre existe. 

Je pense que le drame français, ça a été d'écrabouiller le centre pendant des années et de ne pas écouter cette voix.

Actuellement, nous occupons cet espace, au centre, où l'on essaie de faire dialoguer la gauche et la droite, tout en portant nos propres idées. Nous avons une pensée singulière sur la question européenne, sur la justice fiscale... Nous avons aussi un regard particulier sur les questions démocratiques, sur la manière dont on peut améliorer le travail parlementaire. 

À la fois comme député et comme ministre des relations avec le Parlement, j'ai beaucoup regardé ces sujets. C'est désespérant de voir la façon dont tout cela fonctionne et dont on embouteille le calendrier pour, au fond, ne rien voter. 

Aujourd'hui, je pense qu'il faut faire moins de lois. Il faut juste que les lois soient appliquées.

(...)

- Craignez-vous une motion de censure de « votre » Premier ministre » François Bayrou ? 

Il y a un risque permanent mais ça ne doit pas nous empêcher d'avancer. Il faut qu'on trace ! 

Vous le comprendrez, je ne souhaite pas qu'il y ait de motion de censure, un, parce que c'est Bayrou et deux, parce que ce n'est pas l'intérêt du pays. Je pourrais d'ailleurs le mettre dans l'ordre inverse. De même que je ne souhaitais pas de motion de censure sur Michel Barnier parce que je considérais que c'était irresponsable...

- Si l'on se projette sur la présidentielle de 2027, seriez-vous favorable à des primaires du centre ? 

Je ne crois pas du tout aux primaires, parce que dans une primaire, il faut être le plus radical possible... Je pense qu'une personnalité s'impose ou ne s'impose pas. Et ça, c'est l'opinion qui le dit, qui le fait.

Ma première préoccupation en 2027, ce sera d'éviter de livrer le pays aux populistes. 

En deux, faire en sorte qu'il y ait des rassemblements intelligents qui ne permettent pas seulement de gagner mais de gouverner, de mener une politique qui puisse faire diminuer la colère des gens. Trois, il n'est pas question que nous disparaissions du paysage au motif simplement qu'il faudrait favoriser une victoire. 

Si l'on veut construire une victoire collective, le rassemblement ce n'est pas la disparition, c'est « Voilà ce que tu es, voilà ce que je suis, on décide de travailler ensemble »...

Mais c'est en 2027 et, personnellement, je n'ai nulle intention qu'on perde deux ans. Je vois bien que la course de petits chevaux est lancée. Mais, je considère, et vous aurez remarqué que François Bayrou l'a dit assez clairement, que si l'on plante les deux années qu'on a devant nous, ce n'est pas la peine d'aller aux élections, les gens vont nous ratatiner.


Lire l'article dans La Montagne.

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