Marc Fesneau : « J'aimerais assez, dans le débat démocratique, que nous puissions avoir des sujets qui rassemblent plutôt qu'ils divisent »

Invité de la matinale de TF1 ce lundi 13 mai, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, a dénoncé les tentatives d’obstruction parlementaire autour de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Il a également mis en garde contre une surenchère politique déconnectée des priorités des Français, appelant à un débat démocratique fondé sur la pondération et le respect des libertés publiques.

Agriculture : « Il n'appartient pas aux acteurs syndicaux de déterminer les conditions d'un débat parlementaire »

Sur le plateau de TF1, notre président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale s’est exprimé sur les tensions entourant l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur dont le débat des députés débute aujourd'hui. Alors que les syndicats agricoles protestent contre certaines dispositions et que l’Assemblée est confrontée à une avalanche d’amendements, il a défendu la nécessité d’un débat parlementaire équilibré.

Il ne m'appartient pas de commenter les actions syndicales. Il n'appartient pas non plus aux acteurs syndicaux de déterminer les conditions d'un débat parlementaire. C'est la liberté parlementaire que de déposer des amendements. 

Marc Fesneau a cependant dénoncé les manœuvres d’obstruction, notamment de le part de La France Insoumise et des Écologistes : « Il y a eu 3 500 amendements déposés, dont 1 000 articles additionnels. Là, pour le coup, ce n’est pas sérieux. »

Selon lui, ces tentatives bloquent tout débat démocratique : « 3 500 amendements, c’est 12 à 15 jours de débat. Aucun texte n’a jamais nécessité autant. » Dans ce contexte, la motion de rejet défendue ce matin par le gouvernement est, pour Marc Fesneau, un acte « défensif contre l’obstruction décidée par les groupes LFI et écologistes ». Il appelle les oppositions à « réfléchir avec nous aux conditions qui permettent un débat devant les citoyens. »

Il faut qu'on ait un débat devant les citoyens, il y a des controverses sur peu de sujets si on est bonne foi. 

Sur le fond, Marc Fesneau a défendu une approche pragmatique de la question des produits phytosanitaires : « 26 pays sur 27 autorisent l’acétamipride. Nous sommes les seuls à aller au-delà de la norme européenne. » Pour certaines cultures en impasse, il juge raisonnable de prévoir des dérogations temporaires, à condition qu’elles soient « strictement encadrées, limitées dans le temps, et accompagnées d’un programme de recherche, comme nous l’avions fait pour la betterave. » Il a rappelé qu’il n’y aurait « pas de marche arrière » sur la trajectoire de réduction des produits phytosanitaires.

Cette affaire-là est une nécessité de limites et il faut que le monde agricole entende aussi que nous sommes dans une trajectoire de réduction des produits phytosanitaires. 

Politique : « Ce n’est pas la pondération qu’on alimente »

Interrogé sur la proposition de Gabriel Attal d’interdire le port de signes religieux pour les mineurs de moins de 15 ans, Marc Fesneau a exprimé son opposition, estimant que le texte pose des problèmes constitutionnels et pratiques : 

C’est tout simplement inconstitutionnel, parce que cela réouvre la boîte des signes religieux, pour toutes les religions. Et c’est inapplicable : on va mettre des policiers à vérifier l’âge des enfants ?

Au-delà du fond, il met en garde contre une dérive du débat public : « On est en train de nourrir des polémiques dont on sait pour 90 % qu’elles n’aboutiront pas. » Selon lui, ce type de propositions ne sert ni l’action ni la démocratie : « Qu’avons-nous à gagner, nous qui faisons l’éloge de la pondération, à alimenter dont nous sommes à la fin les témoins et les victimes. »

Concernant les échéances politiques, Marc Fesneau a invité à se recentrer sur les priorités des Français : « On ne peut pas gouverner tout en étant déjà en campagne pour 2027. Avant 2027, il y a 2025 et 2026. » Il déplore une scène politique accaparée par des ambitions présidentielles prématurées : « Ce n’est pas une question opportune, et chacun y répond de façon tout aussi inopportune. »

Ça n'a pas d'intérêt, 2027, à la date où nous sommes. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce qu'on fait pour les Français. Sinon, ce n'est pas la peine, on peut plier les gaules. Et oubliez 2027, nous ne résolvons pas les problèmes du jour. 

Enfin, il a réaffirmé l’engagement du MoDem en faveur de la proportionnelle, rappelant qu’un débat serein était possible sur ce sujet : « Il y a des départements entiers sans élus autres que RN ou LFI. Le mode de scrutin, c’est une question de pluralisme. On peut en parler sans que ce soit un drame. »

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