Marc Fesneau : « J'ai un sentiment absolument de dégoût de la façon dont se passe cette commission d'enquête »

Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée et premier vice-président du MoDem, était l’invité du Barbier du matin sur Radio J, au lendemain de l’audition du Premier ministre, François Bayrou, par la commission d’enquête sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires.

Commission d’enquête : « C’était un moment libérateur, mais un procès stalinien »

Au lendemain de l’audition de François Bayrou par la commission d’enquête sur les violences en milieu scolaire, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates et premier vice-président du MoDem, a dénoncé sur Radio J une instrumentalisation politique de cette instance.

On assiste à un MeToo au fond des établissements d'enseignement privé et public. On a vu ça dans d'autres secteurs malheureusement d'activité. 

Pendant 5h30 d’audition, François Bayrou « a pu répondre point par point », a rappelé Marc Fesneau, mais le climat instauré par les rapporteurs et la présidente de la commission a, selon lui, viré au « procès stalinien » : « On ne cherchait pas à éclairer des faits, mais à accuser. C'était un procès à charge. » Le député déplore notamment une commission transformée « en tribunal » avec une méthode consistant à « déformer les propos de Bayrou », voire à s’appuyer sur « des contredis d’audition faux ».

Au-delà de la défense de François Bayrou, Marc Fesneau a tenu à rappeler l’essentiel : 

[Après cette audition], je pense surtout aux victimes. Parce qu'à quel moment pendant 5h30, en dehors de Bayrou, ils se sont posé la question de savoir comment éviter que ça se reproduise, comment on évite que la parole ne se libère pas.

En ce sens, il juge que la commission « a décrédibilisé son propos », au détriment de l’enjeu fondamental : prévenir les violences dans les établissements.

Dans sa ligne de mire, le co-rapporteur de La France Insoumise mais aussi les autres députés de ce groupe : 

Leur projet, c’est la démolition, c'est l'anarchie, c'est la révolution. Leurs méthodes sont décrites dans La Meute. Ils veulent démolir l'honneur des gens, démolir les fondements de la démocratie pour empêcher que le travail parlementaire puisse se faire dans de bonnes conditions. 

Il regrette que certains parlementaires se fassent « les complices » de cette dérive, et appelle à un sursaut républicain : « Tous ceux qui croient à la République, au débat démocratique, au travail parlementaire devraient se rassembler, malgré leurs désaccords, pour trouver des convergence. » Sur la menace d'une censure du gouvernement par les oppositions, Marc Fesneau est clair : 

J’espère qu'ils vont regarder à deux fois et qu'ils auront écouté leurs propres turpitudes et leurs propres auditions. Parce qu'une motion de censure sur des allégations, c'est la motion de censure stalinienne - ils inventent un nouveau truc - c'est-à-dire sur rien.

Israël : « On a le droit de se défendre, pas de se venger sur une population »

Interrogé sur la situation à Gaza, Marc Fesneau a réaffirmé avec fermeté le droit d’Israël à se défendre après les « actes ignobles » du 7 octobre. Mais il a également mis en garde : 

Vous ne pouvez pas affamer une population. Le Hamas est une organisation terroriste, il faut l’éradiquer. Mais les millions de Palestiniens à Gaza ne sont pas le Hamas. Ce sont des êtres humains, des enfants, des vieillards.

Alors que l’armée israélienne prévoit une distribution de nourriture le 24 mai, « soit 15 jours plus tard », il s’inquiète : « Vous connaissez beaucoup de pays où on peut attendre 15 jours pour manger ? ». Il appelle ainsi à laisser l'Unicef, l'ONU, Médecins du Monde (...) à agir à Gaza auprès de sa population dès maintenant et arrêter ce blocus.

Marc Fesneau appelle la communauté internationale à agir : « On ne peut pas laisser penser que l’État d’Israël, ce serait cela. » Il plaide enfin pour une reconstruction politique palestinienne afin de permettre une reprise du dialogue.

On est dans un moment, c'est terrible d'ailleurs, où on a du mal à faire entendre la voix que j'essaie de faire entendre, qui est la voix de la raison. Et en tout cas il faut pousser cette voie-là. 

Référendum : « Il faut écouter la voix des Français » 

Alors que le président de la République a proposé un référendum sur la fin de vie sur le débat du projet de loi actuellement à l’Assemblée s'enlise, Marc Fesneau salue « la méthode apaisée, responsable, réfléchie » du rapporteur Olivier Falorni, une marque de fabrique du MoDem. Il appelle à respecter le calendrier parlementaire : « Ces textes prennent entre 18 et 24 mois. Ce temps est nécessaire pour bien faire. »

Il y aurait blocage si on voyait des manœuvres dilatoires qui feraient qu'à un moment, à l'Assemblée ou au Sénat, certains feraient en sorte que le texte ne soit jamais vraiment délibéré ou retardé, retardé, retardé. On n'en est pas là. 

Favorable au premier volet du texte, il reste prudent sur le second : « J'ai besoin de voir comment ça va attérir. Il ne faut pas qu’on ouvre des portes qu’on regretterait dans quelques années. »

Sur l’éventualité d’un référendum sur des réformes économiques et sociales, il se montre ouvert : « Oui je suis preneur (...) si ça peut lever la contrainte, faisons-le. Le président de la République a déterminé un périmètre et il a dit que c'était au gouvernement de faire un certain nombre de propositions sur le sujet. » 

Pour lui, seules deux figures prennent aujourd’hui le risque de l’impopularité dans un contexte où « la course des petits chevaux a commencé » pour la présidentielle : 

Qui va vouloir prendre ses responsabilités ? Qui va vouloir prendre le risque de l'impopularité aujourd'hui ? Les deux qui le prennent, c'est le président de la République et le Premier ministre, François Bayrou. 

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