Laurence Farreng : « La situation internationale est un coup de pied aux fesses pour l’Europe ! »

Laurence Farreng, députée européenne et vice-présidente du MoDem, était l’invitée de Dimanche en politique sur France 3 Aquitaine pour un débat sur des sujets européens. Face aux grands bouleversements internationaux, elle a plaidé pour une Europe plus forte, plus souveraine, plus politique.
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Guerre en Ukraine : « Un coup de pied aux fesses pour l’Europe »
Laurence Farreng s’est réjouie que « les premières réunions d’urgence aient eu lieu à l’initiative d’Emmanuel Macron » pour agir en faveur de la paix en Ukraine. Après le retrait des États-Unis, elle estime que « c’est un pas énorme » en saluant aussi « le retour du Royaume-Uni autour de la table ».
Face à la menace russe, notre vice-présidente estime qu’envoyer des forces sur le terrain « pour maintenir la paix » est « envisageable », à condition que ce soit « en phase de cessez-le-feu pour garantir la paix, pas pour faire la guerre ».
La situation internationale actuelle est un coup de pied aux fesses pour l’Europe – ça nous pousse à accélérer sur l’agenda de l’autonomie, de l’indépendance qu’on porte nous les centristes depuis beaucoup d’années.
« Il y a un seul agresseur, c’est la Russie de Vladimir Poutine, avec qui le Rassemblement national est en grande proximité », a-t-elle dénoncé. « Poutine attaque l’Union européenne et notre système démocratique. »
Europe : « La seule échelle pertinente »
Laurence Farreng a défendu une vision stratégique de l’Union :
L’Europe tout entière a une force de frappe incroyable pour résister – elle est unie avec un marché unique de 450 millions de consommateurs, citoyens, votants, avec une force économique réelle et elle a l’euro.
Elle a donné un exemple concret en prenant une produit du terroir, le vin : « si les marchés américains ou chinois se referment de part et d’autre, on a des débouchés majeurs au niveau de l’UE et on peut encore les accroître. »
Elle a prévenu que « si on se referme sur nos frontières, on risque d’être désunis, et c’est un fait majeur en termes de réindustrialisation et autre ». Et d’ajouter :
La survie, elle est d’abord au niveau de cette grande Union européenne qui reste unie.
Laurence Farreng admet toutefois une faiblesse : « Pas à pas, on doit démontrer – avec un problème de médiatisation – que l’Union européenne, c’est le seul échelon pertinent en termes économiques, de souveraineté, de numérique, de migrations », citant notamment le Pacte asile et migration.
UE : « La France est tout à fait audible »
Notre eurodéputée a dénoncé les forces nationalistes au Parlement européen :
La présence de pratiquement 40 députés nationalistes est un frein pour la voix de la France : soit le RN court en soutien derrière Vladimir Poutine, soit des membres de Reconquête soutiennent Donald Trump alors que ces gens sont plutôt nos ennemis que nos amis.
Elle a défendu le rôle de la majorité actuelle, en affirmant leur combat pour une Europe « plus forte, plus souveraine. » Et selon elle, « la France est tout à fait audible, elle est le pays de la fondation de l’UE, la voix d’Emmanuel Macron est reconnue. »
À la fin du débat, Laurence Farreng a conclu sur une ambition institutionnelle :
L’Europe de demain, c’est une Europe plus politique, qui a plus de capacité de décision – je pense notamment au Parlement européen qui doit avoir plus de capacité d’action, de décision, de proposition.
Elle a appelé à « investir ensemble pour notre industrie, pour notre agriculture, pour notre défense » et à « aller encore plus loin institutionnellement ». Car « nous avons pour l’instant cette unité, nous devons la renforcer pour construire cet avenir sans quoi, on le voit bien, quand le monde s’écroule autour de nous – Chine, Russie, États-Unis – il faut un pilier fort. »