Jean-Noël Barrot : « À 2000 km du territoire national se joue une guerre de très haute intensité »

Du territoire ukrainien, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, vice-président du MoDem, a répondu aux questions de France Inter sur la situation en Ukraine, à Gaza ou encore en Syrie.

Ukraine : « À 2 000 kilomètres du territoire national se joue une guerre de très haute intensité »

Actuellement en déplacement dans une ville de l’Est ukrainien, Jean-Noël Barrot a évoqué « une ville […] constamment prise pour cible par la Russie de Vladimir Poutine, mais qui a résisté de manière héroïque depuis trois ans, en repoussant à plusieurs reprises l'envahisseur », une ville qu’il qualifie « d’exemple de résilience et de force d'âme ». C’est pour cela qu’il a « tenu à [s’y] rendre sur place ».

Pour le ministre, l’enjeu dépasse les frontières ukrainiennes : 

À 2 000 kilomètres du territoire national se joue une guerre de très haute intensité qui engage l'intégrité du territoire ukrainien mais où se joue également la sécurité de l'Europe et plus généralement l'ordre international fondé sur le droit dont nous fêtons cette année le 80e anniversaire.

Il a salué l’impact du soutien français : 

Le soutien de la France en matière budgétaire, militaire mais aussi économique a permis aux Ukrainiens de faire face à cette guerre injuste, inhumaine et cynique.

Rappelant que « ça fait maintenant 5 mois […] que l'Ukraine a accepté un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours », il a regretté que « ça fait 5 mois qu'on attend que Vladimir Poutine accepte le même principe ». Il estime que « des discussions peuvent se poursuivre, mais à condition qu'elles conduisent à une rencontre au niveau des chefs d'État […] qui puisse aboutir à un cessez-le-feu ».

Le ministre a dénoncé les frappes russes visant les civils : 

Vladimir Poutine poursuit sa guerre d'agression […] pour terroriser les civils ukrainiens et pour saper leur moral, sans succès jusqu'à présent, puisque ça n'a conduit qu'à accroître leur résolution et leur détermination.

Pour le contraindre, l’Union européenne a adopté un nouveau « paquet de sanctions massifs […] qui vient assécher les recettes pétrolières de la Russie, en fixant un plafonnement pour le prix du pétrole, en instaurant un embargo sur les produits du pétrole raffiné. » Il a annoncé préparer « un nouveau paquet de sanctions encore plus lourd ».

L’économie de l’Union européenne est 10 fois supérieure à celle de la Russie. Nous pèserons de tout notre poids, en coordination avec les États-Unis, pour aboutir à un cessez-le-feu et épuiser leur économie de guerre.

Gaza : « Il n'y a plus aucune justification aux opérations militaires de l'armée israélienne »

Concernant Gaza, Jean-Noël Barrot a jugé que « cette nouvelle offensive terrestre est déplorable », affirmant qu’« il n'y a plus aucune justification aux opérations militaires de l'armée israélienne à Gaza ». Selon lui, elle « va aggraver une situation déjà catastrophique » et provoquer « de nouveaux déplacements forcés de populations que nous condamnons avec la plus grande fermeté ».

Nous appelons au cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas qui doit être désarmé et à l'accès sans aucune entrave de l'aide humanitaire à Gaza.

Il a annoncé la tenue d’une conférence diplomatique : « La France présidera la semaine prochaine à New York, sous l'égide des Nations Unies, avec l'Arabie Saoudite, une conférence majeure pour la solution à deux États […], seule susceptible de ramener la paix et la stabilité. »

La situation humanitaire a été décrite comme « indigne, un scandale qui doit cesser immédiatement ». Il a rappelé que « 900 personnes […] ont été pris pour cible dans des files alimentaires », et dénoncé les risques encourus par les journalistes :

Je demande que la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer ce qu'il s'y passe et pour en témoigner. 

Syrie : « Une sérieuse alerte pour la transition syrienne »

Interrogé sur la situation syrienne, Jean-Noël Barrot a reconnu que « le calme revient progressivement, c'est vrai », mais a évoqué « une sérieuse alerte pour la transition syrienne », signe « de l'enracinement […] des violences confessionnelles ».

Il a décliné trois priorités : « Que le dialogue puisse s'engager entre les autorités […] et les différentes composantes de la société syrienne pour trouver des solutions politiques […] à commencer par les Kurdes » ; « la lutte contre l'impunité » des auteurs de massacres ; et « la préservation de la stabilité, la lutte contre le terrorisme » en évitant que « les acteurs extérieurs […] ramènent le chaos ».

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