François Bayrou : « L'accès aux soins est au sommet des priorités du gouvernement et notre détermination collective à la garantir sera la mesure de notre solidarité »

Ce vendredi, le Premier ministre et président du MoDem, s'est exprimé lors d'un déplacement dans le Cantal sur les déserts médiaux.

Seul le prononcé fait foi.

Je salue monsieur le préfet, madame la directrice générale de l'Agence régionale de santé, mesdames et messieurs les parlementaires, mesdames et messieurs les élus, et spécialement ceux avec qui j'ai mené beaucoup de combats dans l'histoire, mesdames et messieurs les professionnels de santé, et mesdames et messieurs. 

Nous sommes venus aujourd'hui à Puy-Capel pour traiter de la question des déserts médicaux. Les déserts médicaux sont, à notre avis, le symptôme le plus grave, le plus aigu et le plus insupportable de la fracture que nous avons laissée se créer au travers du temps sur notre territoire. C'est ce symptôme que nos concitoyens des zones concertées demandent à voir traité avec le plus d'urgence et d'efficacité. Alors je sais qu'ils ont souvent entendu ce constat, formulé souvent avec sympathie et sincérité, avec beaucoup d'annonces, beaucoup de discours, on a dit qu'on allait s'en occuper, et puis les choses ne changent pas vraiment, et nous sommes là pour qu'elles changent tout de suite. Nous pensons qu'on n'a plus le temps d'attendre, et que des solutions doivent être apportées, et apportées immédiatement. 

Le plan que nous allons annoncer aujourd'hui, il est fait pour aboutir à des résultats rapides que les Françaises et les Français concernés pourront constater dans leur quotidien. Je crois que ces mesures sont la dernière chance pour notre système de santé qui repose pour une part très importante sur l'exercice libéral de la médecine. Si ce plan ne marchait pas, si on continuait à avoir des zones entières, des millions de nos concitoyens qui ne peuvent pas trouver de médecin, 6 millions de Français qui ne trouvent pas de médecin, alors je crains qu'un changement plus radical ne devienne nécessaire et inéluctable. Ce manque de médecin est un problème intolérable. 

Je disais qu'il y a 6 millions de Français partout dans notre pays. Vous avez maintenant affiché sur les écrans la carte de France de ceux qui ne trouvent pas de médecin traitant, dont 620 000, je m'adresse aux professionnels de santé qui sont là, qui souffrent pourtant d'une maladie chronique. 87% du territoire est classé en désert médical et vous voyez la carte, c'est toujours la même diagonale du vide que notre pays rencontre. Le taux des patients sans médecin traitant y est plus élevé que partout ailleurs, c'est-à-dire supérieur à 7,5%, presque 10% de la population qui ne trouve pas de médecin traitant. C'est évidemment la population vivant loin des grandes villes qui est la plus touchée : 61% de la population qui a des difficultés pour consulter un médecin généraliste habite à la campagne. Et il en va de même pour l'accès aux spécialistes : 37 départements métropolitains, pour l'essentiel des départements ruraux, comptent par exemple moins de 5 dermatologues. Et tout à l'heure, nous parlions avec des professionnels diabétologues qui disaient que pour l'ensemble du département du Cantal, il n'était que 3. Elles n'étaient que 3. Et comme vous le savez, la difficulté à accéder à un médecin généraliste ou spécialiste crée des conséquences lourdes et parfois dramatiques. Des pathologies qui pourraient être traitées rapidement perdurent ou s'aggravent, faute d'avoir été soignées à temps. Les patients se tournent et c'est compréhensible vers les services d'urgence, qui sont devenus au fil des années le premier point d'accès au système de santé, alors que leur rôle devrait être au contraire un rôle de recours. En 20 ans, le nombre de visites aux urgences a tout simplement doublé pour atteindre aujourd'hui 20 millions de passages par an. Et cette situation qui traduit un manque, une difficulté pour certains territoires, ne peut pas durer. 

Et pour nous, pour le gouvernement, pour notre communauté nationale qui est fondée sur la solidarité, elle est intolérable et intolérable à au moins deux titres. La première raison pour laquelle elle est intolérable, c'est qu'elle met d'abord en jeu la santé des Français. Je le disais, et je pense en particulier aux plus âgés qui sont proportionnellement plus nombreux à vivre en zone rurale et qui ont davantage besoin de soins. Or, nous sommes en train de vivre une transition démographique, j’allais dire une révolution démographique, avec l'allongement de la vie et l'affaissement du nombre de naissances, qui crée pour notre pays une situation qui risque de détériorer encore l'accès aux soins si nous ne faisons rien. Il y a une deuxième raison pour laquelle c'est insupportable, c'est que la France s'est bâtie sur des principes, et le principal principe de notre identité républicaine, c'est l'égalité. Or, l'existence de déserts médicaux donne à nos concitoyens l'impression qu'ils ne comptent plus pour ces concitoyens abandonnés, que leur vie, leur souci de santé, ne sont plus une priorité. Or, c'est une part essentielle de la promesse française, l'égalité de tous, qui est ainsi rompue. Pour assurer cette égalité, la politique d'aménagement du territoire a été pendant des décennies un outil puissant et efficace, avant d'être quasiment abandonnée au fil des décennies. 

C'est cette politique d'aménagement du territoire, de volonté de rééquilibrage du territoire, de volonté de la présence des services élémentaires sur le territoire, que nous reprenons aujourd'hui, c'est un renouveau de l'aménagement du territoire auquel le gouvernement appelle. Et ce n'est pas un hasard si un grand nombre de membres du gouvernement ont occupé les responsabilités d'élus locales en province. 

Si l'on veut poser un diagnostic complet du problème des déserts médicaux, il faut aussi en évoquer les causes historiques. Alors je vais vous montrer un diagramme, un schéma de ce qu'a été l'erreur, il m’est même arrivé de dire que c'était un crime, lorsqu'on a créé, il y a 50 ans, le numerus clausus. L'idée était simple en apparence, elle est extrêmement choquante. Dans son énoncé, j'ai entendu de mes oreilles des responsables défendre cette idée, ce principe, c'était : moins il y aura de médecins, moins il y aura d'ordonnances à rembourser. Et cette idée était largement partagée. Je suis obligé de dire qu'elle a été partagée dans l'administration, qu'elle a été partagée dans ceux qui s'occupaient de l'organisation de la santé, je suis obligé de dire qu'elle a été partagée aussi chez les médecins. Et donc cette raréfaction du nombre de médecins, vous avez la courbe sous les yeux, on est descendu dans les années 90 à 3500 médecins par an, alors qu'on était à 8500. Et cet effondrement explique évidemment en partie les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui. Le numéros clausus a été heureusement relevé par la suite, a été supprimé en 2020 à l'initiative du président de la République, au profit d'une définition régionale des besoins en formation. En 2024, 2400 généralistes se sont installés en France, soit deux fois plus qu'en 2011, en 12 ans. Et les installations compensent désormais les départs à la retraite, mais tous dans cette salle, nous savons que ça ne suffira pas. Ça ne suffira pas parce que le mode d'exercice de la profession médicale et même de la vocation médicale a changé, comme toute la société a changé, et comme la vie, et on a entendu tout à l'heure, les médecins de cette commune favorisée, une commune où on a réalisé une organisation exemplaire. Mais il y en a tant d'autres et c'est pourquoi nous sommes venus parler ici, il y a tant d'autres qui n'ont pas la même chance. La suppression du numerus clausus commence seulement à porter des fruits et il y a des réponses nouvelles. Par exemple, la création des infirmiers de pratique avancée, des assistants médicaux. Il y en a 8000 assistants médicaux qui ont déjà été mis en place, mais je suis obligé de dire qu’il y a des régions et des zones de France, tout à l'heure le responsable de la CPAM me disait ça, dans lesquelles ça n'est pas encore mis en place ou accepté ou ça ne prend pas, c'était l'expression que vous utilisiez. Et puis, comme ici, 2700 maisons de santé pluriprofessionnelles à Calvinet, tout ça est très important. Donc cette maison de santé a été créée en 2018 et je veux les en remercier par deux médecins généralistes avec l'aide de la région et de l’Agence régionale de santé. Elles regroupent 11 professionnels de santé généralistes et spécialistes, notamment un chirurgien-dentiste venu du Pas-de-Calais que nous avons vu, un orthoptiste, trois masseurs kinésithérapeutes, trois infirmières. Grâce à la formation reçue par ces deux médecins généralistes, elle assure des soins d'urgence vitale et elle participe aussi à la permanence des soins le week-end. 

Mais les chiffres que j'ai évoqués tout à l'heure, les demandes qu'expriment nos concitoyens, montrent qu'il faut apporter des réponses vraies, encore plus rapides et encore plus massives. Notre volonté et l'engagement que nous prenons ici, c'est la résorption immédiate des déserts médicaux en situation les plus difficiles, à commencer par les zones où le besoin est le plus criant et la population le plus en manque de soins. Donc, nous allons commencer par identifier, par cartographier, les zones qui ont le plus besoin, qui sont le plus en manque et que nous puissions ainsi honorer la promesse d'égalité devant l'accès aux soins. Alors nous avons employé pour cela une méthode que nous avons mise en place pour traiter plusieurs problèmes urgents, comme la reconquête de l’écrit ou l'assurance des communes qui ne trouvaient pas d'assurance pour leurs bâtiments. C'est une méthode commando, une équipe resserrée travaillant hors des processus habituels de l'administration et qui est en lien avec les organisations représentatives pour aboutir dans des délais brefs à des résultats tangibles. Et ce sans forcément passer par de grandes lois. Trop de grandes lois ont été annoncées ou même votées et ont promis un changement radical sans que rien ne change. Le plan que nous présentons aujourd'hui marque l'aboutissement d'une deuxième de ces opérations commando, menées en concertation avec les professionnels de terrain, avec les représentants de patients et les élus locaux réunis depuis plusieurs semaines par les ministres chargés de la Santé. Il s'inspire des travaux parlementaires réalisés ces derniers mois tant au Sénat qu'à l'Assemblée nationale qui sont en cours et qui vont poursuivre leur cheminement parlementaire. Et si ces cheminements parlementaires peuvent enrichir la situation à laquelle nous voulons répondre, c'est très bien. 

Ce plan est fait pour obtenir des résultats rapides. L'ensemble des actions qu'il comporte doit, dans un délai bref, rendre disponible 80 millions de consultations supplémentaires par an, dans les zones les plus en difficulté. Et sa mise en œuvre sera portée par tous les professionnels de santé dont je salue l'engagement. Alors il y a quatre grands axes. Le premier de ces axes, c'est mettre en place un nouveau principe de responsabilité et de solidarité territoriale avec tous les professionnels de santé et notamment tous les médecins. Le deuxième principe, c'est de permettre à plus de jeunes d'accéder aux études de santé partout sur le territoire national. Le troisième principe, c'est unir les compétences pour soigner davantage de patients. Et le quatrième principe, c'est avec les élus locaux, créer les conditions d'accueil attractives pour les étudiants et les professionnels de santé. 

Alors tout d'abord, la situation est si urgente, les déséquilibres si grands et si insupportables, que nous croyons indispensable de mettre en place au plus vite un nouveau principe de responsabilité et de solidarité de l'ensemble de la communauté médicale. Toutes ces dernières semaines, nous avons consulté, nous avons entendu les alertes de médecins, les élus locaux sur certains effets négatifs des contraintes à l'installation. Beaucoup ont dit que ces contraintes à l'installation, ces obligations d'installation, notamment discutées dans une proposition de loi à l'Assemblée nationale, n'étaient pas ce que les médecins souhaitaient, n'étaient pas ce que les médecins voulaient. Nous tenons compte de ces remarques. Et nous disons que cette voie de la régulation autoritaire ne sera donc pas celle que nous retiendrons dans l'étape que nous ouvrons aujourd'hui, même si nous savons, et l'adoption de l'article 1er de la proposition de loi à l'Assemblée nationale dit quelque chose de très important sur ce sujet, que si ce plan d'urgence immédiat ne réussit pas, nous savons bien qu'au bout du compte, le jour viendra où les principes de ce système fondé sur le choix libre des médecins devront changer. Et donc pour moi, c'est cette certitude que nous ne pouvons plus laisser nos concitoyens attendre trois, quatre ou six mois pour être reçus en consultation ou devoir faire des dizaines et des dizaines de kilomètres quand ils ont les moyens de se déplacer, pour trouver un médecin. Des mesures de solidarité sont déjà prévues par la Convention médicale signée le 4 juin 2024, qui incite les médecins à réaliser des consultations à un tarif opposable en dehors de leur cabinet, mais nous avons la certitude désormais qu'il faut aller encore plus loin. 

Donc la solution de solidarité que nous choisissons aujourd'hui, elle partira d'une cartographie complète des zones rouges. Ce que nous appelons zone rouge, c'est celle où l'accès aux soins est aujourd'hui le plus critique, à l'aune d'un certain nombre de critères : la densité de médecins, les départs à la retraite, qu'il est possible d'anticiper, les distances et le nombre de patients chroniques. Pour agir efficacement, c'est du terrain que nous devons partir. Cette carte, cette cartographie sera réalisée dans le mois qui vient par les Agences régionales de santé en lien étroit avec leurs préfets et les élus locaux qui seront consultés et associés. Elle sera actualisée régulièrement, en temps réel, en fonction de l'évolution des situations locales, sans attendre de mise à jour nationale. Ces zones rouges seront notre absolue priorité et le but du plan que nous présentons et d'y apporter en un temps très court des solutions d'accès à des soins de qualité. 

Pour cela, nous allons introduire dans la loi pour la première fois dans l'histoire de notre pays le principe d'une solidarité de l'ensemble de la communauté médicale pour assurer l'accès aux soins. De par leur formation, de par les services qu'ils peuvent rendre, de par leur appartenance au système de solidarité fondé au temps du Conseil national de la Résistance, les médecins ont une obligation de fraternité, dont je sais l'immense majorité d'entre eux sont pleinement conscients. Ainsi, chaque médecin généraliste ou spécialiste qui exerce dans un territoire bien pourvu devra consacrer un ou deux jours par mois à des consultations dans les zones qui sont les plus en difficulté, que nous appelons les zones rouges. Ces consultations avancées seront des réponses concrètes aux besoins de santé de nos concitoyens. Les modalités d'organisation, les plannings seront construits dans un esprit de confiance à l'égard des professionnels de terrain. Bien entendu, la mobilisation solidaire des médecins sera faite avec pragmatisme et bon sens. Il s'agira de demander leur aide aux médecins, pour qui il est raisonnablement facile de se rendre sur les territoires prioritaires, à proximité de chez eux ou à proximité d'autres zones qui les intéresseraient pour des raisons familiales ou amicales, je ne sais. Et je redis ma confiance dans la solidarité des professionnels de santé pour que ces organisations se mettent en place rapidement. 

Il s'agit donc dans un premier temps d'une proposition et d'une incitation. Les préfets et les agences régionales de santé n'interviendraient qu'en l'absence de réponse locale. Et il nous paraît également normal, et cela sera prévu, que des contreparties financières soient mises en place. Mais je veux insister sur notre détermination. Nous n'accepterons plus que des millions et des millions de Français se retrouvent sans accès normal aux soins. Et si chaque médecin se mobilise en solidarité, ne serait-ce qu’un ou deux jours par mois, parfois quelques jours seulement par an, alors nous apporterons une solution originale et puissante. Le temps que le nombre, les quelques années, qu'il faut attendre pour que le nombre de soignants formés augmente et pour que les autres mesures de ce pacte portent leurs fruits. La remontée des médecins sur le territoire, elle est inscrite dans les décisions d'ouverture des formations. Elle s'accomplira, elle se réalisera dans les 5, 6 années qui viennent. C'est cette période de 5 ou 6 ans dans laquelle des régions entières sont en détresse. Partout où je me déplace, je rencontre, je le ferai tout à l'heure aussi, les maires. J'ai vu des maires pleurer, parce que dans leur commune, pleurer au sens propre du terme, parce que dans leur commune, en dépit de tous les efforts qui sont faits, mettre en place des cabinets, proposer des logements, proposer parfois des facilités ou même des aides financières, ils ne trouvent pas de médecin. Et ceci est pour nous, pour un citoyen français, pour quelqu'un qui croit au message d'égalité et de fraternité de la France, il est impossible d'accepter cela plus longtemps. 

Le deuxième levier sur lequel nous allons agir, il part d'une constatation. 50% des médecins généralistes exercent à moins de 100 km de leur lieu de naissance et 50% d'entre eux exercent à moins de 40 km de leur lieu de formation, de leur lieu d'internat. Alors nous allons rééquilibrer structurellement la formation aux études de santé pour qu'elle concerne davantage de jeunes provenant des territoires les plus en difficulté, en difficulté géographique et en difficulté sociale aussi. Nous voulons des médecins sur tout le territoire et si nous voulons des médecins sur tout le territoire, il faut des médecins venus de tout le territoire, formés sur tout le territoire, issus de toutes les origines sociales. Notre but est donc de permettre à davantage de jeunes d'accéder aux études de santé, et ce dès la rentrée 2026. Nous allons ouvrir dans chaque département une première année d'accès aux études de santé. C'est l'objet depuis longtemps d'une demande de beaucoup d'élus locaux et d'un effort de la part d'un grand nombre d'entre eux. Nous allons également augmenter peu à peu les places en études de santé en fonction des besoins régionaux. Nous allons déployer les 3 700 internes de quatrième année de médecine générale en priorité sur les zones où le besoin de soins est le plus important grâce à une valorisation de leur engagement. Et enfin, nous allons créer les conditions du retour des jeunes français partis se former à l'étranger et qui sont d'une certaine manière une hémorragie de notre capacité à former des médecins. Nous avons conscience que les mesures qui touchent à la formation sont fondamentales, mais nous savons aussi qu'elles prennent quelques années à porter leurs fruits. 

Nous apportons donc une troisième réponse à la situation inacceptable que nous connaissons de façon à augmenter le temps de soins disponibles pour les patients. Nous réunissons et mobilisons à plein les compétences de chaque profession de santé pour que davantage de patients puissent être traités. Les médecins nous ont dit encore tout à l'heure, dans le tête-à-tête que nous avons eu avec eux, ils nous ont dit à quel point ils sont surchargés de tâches administratives, de certificats à rédiger, de paperasse, ce qui réduit d'autant le temps qu'ils peuvent consacrer à leurs patients. Et ils nous ont expliqué ça avec une vigueur et une éloquence, j'allais dire, qui est tout à fait émouvante. En 2018, les assistants médicaux ont été créés pour alléger ces tâches administratives. Et je le disais, 8000 d'entre eux ont été créés. Mais c'est loin de suffire. Nous allons accélérer et amplifier leur déploiement tout en leur délégant davantage de compétences. Nous allons également faire l'effort de supprimer les certificats inutiles qui encombrent l'activité des médecins. Tout le monde a en tête les associations sportives qui requièrent des certificats dont on ne peut pas dire que l'utilité soit marquante et qui sont le plus souvent sans fondement juridique. Et nous allons aussi encourager, alors là je m'adresse aussi aux médecins, à confier de nouveaux actes à d'autres professionnels de santé. Multiplier le nombre des intervenants potentiels qui peuvent relayer l'acte médical ou le dupliquer, pharmacien, on a tout à l'heure rencontré la pharmacienne depuis Lacapelle, infirmière, assistant dentaire, afin d'utiliser pleinement les compétences qui sont les leurs et de mobiliser pour les patients le temps médical disponible et qui n'est pas extensible. Pourquoi ne permettons pas par exemple à des professionnels de santé extrêmement bien formés présents sur tout le territoire comme les pharmaciens d'officine ? Je rappelle qu'il y a 20 000 officines bien réparties sur notre territoire. Pourquoi ne leur permettons pas de délivrer des médicaments courants ? Par exemple contre les rhinites allergiques, c'est la saison. Par exemple pour soigner les plaies simples ou les conjonctivites. À ces professionnels, nous choisissons de faire confiance pour multiplier la capacité de prise en charge par des soins médicaux. C'est le choix qui avait été fait en 2023 pour la délivrance en pharmacie sans ordonnance de traitements contre, par exemple, les infections urinaires ou les angines. Et les patients témoignent aujourd'hui que cette action a été parfaitement intégrée et parfaitement efficace dans ses résultats. 

Enfin, quatrième axe de notre réponse, nous allons mettre en valeur les efforts des élus locaux et créer avec eux les conditions d'accueil attractives pour les professionnels de santé et les étudiants. Beaucoup est déjà fait par les collectivités, beaucoup de dispositifs existent, par lesquels les communes ou les communautés de communes proposent aux soignants des conditions de travail et un cadre de vie agréable. Mais ces dispositifs sont devenus si nombreux que les principaux intéressés eux-mêmes ont dit mal à s'y retrouver. Le guichet unique numérique qui rassemble déjà les dispositifs d'aide de l'État sera complété pour présenter pour chaque collectivité les aides à l'installation et les conditions d'accueil. Les collectivités locales jouent aussi un rôle essentiel dans l'accueil des étudiants puisqu'elles créent des conditions favorables à la vie loin de leurs proches. Les dispositifs qu'elles proposent seront mieux mis en valeur. 

Enfin, nous allons renforcer partout sur le territoire la sécurité des soignants confrontés, vous le savez bien, à une hausse inacceptable dans certains territoires des violences à leur encontre. Et le gouvernement suivra avec la plus grande précision la mise en œuvre et les effets de l'ensemble de ces mesures. Un compte-rendu au niveau départemental et national sera publié chaque trimestre, en toute transparence, à partir de 10 indicateurs clés qui permettra de juger si les mesures que nous annonçons aujourd'hui sont suffisantes ou si des mesures plus radicales s'avèrent nécessaires. 

Ce pacte d'action traduit la volonté du gouvernement, en concertation avec les organismes représentatifs du monde de la santé, de mettre fin, tout de suite, sans attendre, sans discours mais par des actes, au scandale des déserts médicaux, scandale pour la santé publique, scandale pour l'égalité républicaine. L'accès aux soins est au sommet des priorités du gouvernement et notre détermination collective à la garantir sera la mesure de notre solidarité. 

Je vous remercie. 

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