François Bayrou, invité de Ruth Elkrief sur LCI

François Bayrou était l'invité de Ruth Elkrief ce lundi 25 avril 2022, sur LCI à 20h40.

Seul le prononcé fait foi.

Bonsoir, François Bayrou.

Bonsoir.

Vous êtes un allié de la première heure d'Emmanuel Macron, l’un des plus proches du chef de l’État. Avant de commencer notre interview pour analyser les résultats d’Emmanuel Macron, ce qu'il doit faire, quelle réforme institutionnelle, les législatives, c'est l'heure de l'instant Pol et je vous propose de voir les images, celles que l'on n'a pas vues, celles qui sont dans les coulisses, celles qui n'étaient pas à la télévision hier soir.

L’instant pol…

Voilà, pour cette séquence étonnante. Un petit mot, François Bayrou, sur cette séquence.

Les dix séquences !

La dernière était assez forte !

Revenons, bien sûr, sur les résultats : 41,5 % pour Marine Le Pen, 58,5 % pour Emmanuel Macron qui a gagné, qui est le premier Président sortant réélu hors période cohabitation, mais avec un Rassemblement national qui a progressé, qui a pris presque 10 points.

Comment analysez-vous cette victoire ?

D'abord, on entend à peu près n'importe quoi, comme lors de toutes les soirées électorales. On entendait Jean-Luc Mélenchon qui disait : "Le Président le plus mal élu". Évidemment, c'est complètement faux.

Vous vous souviendrez, car vous avez étudié cela dans les livres d'histoire, du score du Général de Gaulle à l'élection de 1965, qui est le seul précédent d'un Président en exercice réélu, un exercice du pouvoir réel, il avait fait 55 % face à M. Mitterrand.

Nous constatons donc que les 58,5 % réalisés par Emmanuel Macron sont évidemment une performance que beaucoup, beaucoup d'observateurs n'attendaient pas, car, il y a quelques semaines encore, ils disaient : "Ce sera à touche-touche" ou "Il ne sera pas au deuxième tour".

C'est donc, de ce point de vue, le surgissement ou, en tout cas, l'affirmation d'une prise de conscience de la part des Français et c'est d'autant plus spectaculaire que cette prise de conscience intervient après une série de trois crises successives : les Gilets jaunes, l'épidémie et…

Vous dites c'est un exploit, car il a traversé ces crises, mais il n'empêche que les extrêmes sont très forts et nous avons Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon très forts.

Oui, les oppositions sont généralement fortes dans les périodes de crise.

Quand on traverse des temps aussi difficiles que ceux-là, c'est remarquable d'avoir plus de 5 millions de voix d'avance et, cela, il faut d'abord le rappeler.

Il avait 10 millions de voix d'avance en 2017.

C'est un sortant. Ce n'est pas du tout la même chose quand vous vous présentez pour la première fois, car vous êtes tout beau, tout frais et vous portez des promesses.

Lorsque vous avez exercé le pouvoir pendant 5 ans, dans des temps aussi difficiles que ceux-là, alors c'est un exploit incroyable d'avoir 5,5 millions de voix d'avance au deuxième tour de cette élection.

C’est un deuxième constat.

Troisième constat : ce que le Président de la République a dit hier soir, et qui est très important, c'est qu'il est le Président de tous les Français et il a l'intention de tenir compte des trois grands groupes, naturellement ceux qui ont voté pour lui, ceux qui se sont abstenus et même ceux qui ont voté pour son adversaire, Marine Le Pen.

Sous quelle forme ?

Pour moi, j'allais presque dire, c'est cela la mission essentielle d'un Président de la République.

Le Président de la République, c'est quelqu'un dont la vocation, dont le devoir est de ressouder les Français divisés, de réunir les Français affrontés, de cicatriser les blessures qui se sont créées au travers de ces années.

Je pense que l'expérience qu'il a acquise pendant les 5 années précédentes lui servira et que l'affirmation qui a été la sienne qu'il allait chercher un mode de gouvernement différent est très importante.

Oui, mais nous avons envie de savoir en quoi il consisterait.

Si vous l'invitez, il pourrait vous en parler… !

Je lui ai déjà posé la question. C'est vrai, on se dit que ce sont des grandes phrases.

Pas du tout des grandes phrases.

On se demande même s'il ne les a pas déjà prononcées dans le passé.

Pas du tout.

Vous qui êtes très attaché aux réformes institutionnelles et notamment la proportionnelle, c'est un moyen d'avoir la représentation des partis, par exemple à l’Assemblée Nationale.

Faut-il aller vers des réformes institutionnelles très rapidement ?

Je ne sais pas si "rapidement" est la clé.

Que se passe-t-il ? C'est cela, la question.

Vous observez cela sur vos écrans, vous le présentez sur vos écrans et, quand vous êtes élu local, vous le vivez dans le réel, dans les quartiers, dans les villages.

Que se passe-t-il ? La base des Français, la base de la pyramide que constitue le peuple français se sent coupée de ce que l'on appelle le sommet. C'est un prétendu sommet, car ce n'est pas très haut comme sommet, mais l'immense majorité des Français, des millions et des millions de femmes et d'hommes ont le sentiment qu'on ne les reconnaît pas.

Alors qu’est-ce que l'on fait ? Le constat, on l'a déjà fait.

Pendant les Gilets jaunes, on a fait le constat. À chaque crise, on fait ce constat et depuis des années maintenant.

Que va-t-il proposer de plus ?

Je ne sais pas ce qu'il va proposer de plus, vous allez le lui demander. Je sais ce que, moi, je ferais. Je chercherais deux choses. La première, c'est un signe indiscutable de reconnaissance. Je ne sais pas si vous avez observé cela.

Dans la société où nous sommes, ce qui manque le plus, c'est la reconnaissance. Presque chacun d'entre nous a le sentiment qu'il n'est pas reconnu dans son identité ou qu'on ne lui donne pas l'importance ou la reconnaissance qu'il devrait avoir et, cela, pour moi, c'est très important et cela veut dire qu'il faut des changements institutionnels.

Je plaide depuis trop longtemps pour un mode de scrutin qui fasse que chacun ait la représentation qu'il mérite en fonction de sa voix, quel que soit son vote.

Vous pensez que, là, le résultat implique que le Président a compris cela ?

Comme il l'a dit à plusieurs reprises, en meeting et dans des émissions, désormais, son orientation est prise, qu’il était pour cette loi électorale juste qui fait que chacun a le nombre de sièges que son nombre de voix commande.

C'est très important.

Ce sera rapide ? Dans le temps ?

Ce n'est pas très grave, car, de toute façon…

C'est pour la prochaine ?

Oui, mais la prochaine peut arriver très vite, car, dès l'instant que vous avez changé le mode de scrutin, évidemment, le droit de dissolution, qui est celui du Président de la République, prend une tournure tout à fait différente.

Cela, c'est la première chose.

Je vais expliquer à nos téléspectateurs : il pourrait y avoir, en même temps qu’une réforme institutionnelle, c'est-à-dire un changement de mode de scrutin, une dissolution de l’Assemblée et donc un nouveau vote dans 2 ans, dans 3 ans ? Au milieu du mandat ?

Le Président de la République a le droit constitutionnel de dissoudre l'Assemblée Nationale. Il y a eu beaucoup de dissolutions de l'Assemblée Nationale et la dernière, c'était en 1997 et elle n'a pas été le succès que l'on attendait, mais c'est un droit constitutionnel du Président de la République, qui peut, à tout moment, dire que l'on a besoin de renouveler l'Assemblée Nationale.

Ce n'est donc pas anodin comme changement…

Bien sûr.

… Car cela crée une règle nouvelle et une opportunité ou une occasion nouvelle pour le Président de la République.

C'est la première chose.

La deuxième chose, cela va vous paraître étrange, mais je pense qu'il faut que les gouvernants apprennent à parler français, le vrai français, pas le français techno-politique dans lequel on noie de statistiques et d'éléments de langage où tout le monde, beaucoup, pas tout le monde j'espère, dit la même chose.

Je pense que la capacité d'exprimer pour les Français, de transmettre pour les Français des choses que l'on comprenne, est importante.

Le langage, c’est très important.

Si j'ai une minute, je vous raconte un souvenir qui est, pour moi, formidable.

Nous sommes dans une réunion publique, dans un chef-lieu de canton de ma circonscription de l'époque, dans les Pyrénées, et vient une jeune femme apeurée qui demande la parole.

Elle dit : "Ne vous moquez pas de moi, car c'est la première fois que je prends la parole en public et je vais vous dire, le mercredi après-midi, comme les enfants ne sont pas à l'école, je repasse et donc je regarde les questions d'actualité et j'ai deux choses à vous dire.

La première, vous vous tenez mal : il y en a qui hurlent, il y en a qui dorment. La deuxième : je ne comprends rien à ce que vous dites".

Les mots de cette jeune femme - c'était pourtant il y a un certain temps - ne m'ont jamais quitté depuis cet instant-là.

Là, vous dites qu'il faut changer de langage, il faut redonner de la reconnaissance et de la représentation différente.

Et de la simplicité dans la relation.

Justement, vous évoquez les législatives.

Elles vont commencer à se préparer. Le Président était à la Lanterne aujourd'hui. On a pensé qu'il y était allé pour préparer les législatives.

Non, je pense qu'il y est d'abord allé pour se reposer et, ensuite, pour réfléchir.

Réfléchir aux données politiques ? À ces nouvelles données ?

Il y a plusieurs données politiques. Il y a quel usage, quelle utilisation des huit semaines à peu près qui nous séparent du premier tour des élections législatives.

On fait comme si tout le monde savait, mais, après l'élection…

Les 12 et 19 juin.

Les 12 et 19 juin, il y a des élections pour les députés et c'est très important, car le Président a beaucoup de pouvoir, mais les Députés ont aussi des pouvoirs très importants et nous pouvons nous trouver avec une Assemblée Nationale qui n'aura pas la même composition.

Vous craignez qu'il puisse y avoir une cohabitation possible avec Marine Le Pen ou avec Jean-Luc Mélenchon ?

Non, car je ne vois pas laquelle des deux forces pourrait arriver devant l'ensemble présidentiel. Je ne crains pas, mais je pense que cela peut être très difficile et compliqué à gouverner, que l'on peut se trouver avec un tel éclatement des forces que cela rend tout compliqué et on peut s'y trouver, alors même que l'on a le scrutin majoritaire.

Je dis cela pour ceux qui s'intéressent à ce genre de surjet.

Vous dites donc qu'il faut voter et il faut voter pour soutenir le Président, car vous le soutenez, car, sinon, il y a un risque de cohabitation.

Pas de cohabitation, de désordre. Je ne vois pas l'un ces deux extrêmes prendre la majorité et ce serait, cela, la cohabitation. Même si chacun des deux l'annonce, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, ils n'en croient évidemment pas un mot mais on peut se trouver avec un très grand désordre, des votes contre, qui font tomber les textes, et ce n'est pas souhaitable.

Cependant, il faut rappeler que la constitution de la Vème république, c'est le Général de Gaulle qui l'a voulue comme cela, elle fait que le Président de la République compose le gouvernement en tenant compte des nuances de l'Assemblée Nationale.

Ce serait donc, dans ce cas, au Président de la République d'équilibrer le gouvernement qu'il formera.

Donc d'intégrer des personnalités ?

Oui. Tout nouveau gouvernement dans une telle situation a vocation à s'élargir.

À s'élargir à qui ? En fait il y a déjà beaucoup de Républicains, vous du Modem, des personnes qui viennent de la gauche.

Nous étions là au départ.

Tout à fait.

Il s’agit donc de ceux qui restent au Parti socialiste qui ne veulent pas aller chez Jean-Luc Mélenchon et ceux qui sont chez les Républicains qui ne veulent pas aller chez Éric Zemmour ou Marine Le Pen ?

Vous-même, vous décrivez en quelques phrases l'extrême incertitude dans laquelle sont deux des forces politiques qui étaient les forces politiques dominantes en France pendant des décennies, pendant toute la Vème république et qui se retrouvent aujourd'hui dans une situation paradoxale.

En effet, ceux qui refusaient la représentation proportionnelle, la loi électorale juste, la certitude que chacun va retrouver les représentants à la dimension, à la proportion des votes qu'il a reçus, ceux qui le refusaient, c'était LR et le Parti socialiste.

Aujourd'hui, s'ils avaient le choix, je suis persuadé qu'ils reviendraient sur leur choix.

Élargir un gouvernement éventuellement à ceux qui restent de ces partis-là qui souhaiteraient participer à cette majorité.

On peut chercher des sensibilités dans la société civile, des gens qui portent une partie des attentes, des aspirations des un et des autres.

Chez les écologistes, les scientifiques qui s'occupent d'écologie ou d'autres personnalités ?

Par exemple.

Quel autre type de profils ?

Vous avez plus d'imagination que moi. Je suis absolument sûr que vous trouverez des réponses.

Je cherche…

Croyez-vous qu'il faut fusionner le Modem, la République En Marche, le Parti Horizon d'Édouard Philippe ? Faut-il faire un grand parti majoritaire et aller comme cela aux élections législatives ?

Il faut deux choses : il faut de l'unité, car on ne peut pas se permettre d'avoir de perpétuelles luttes de tendance et il faut la reconnaissance du pluralisme, c'est-à-dire des sensibilités différentes.

Le Président de la République a dit hier soir au Champ-de-Mars : "J'ai l'intention de reconnaître toutes les sensibilités des Français".

On ne peut pas verrouiller ces sensibilités dans un parti d'un autre temps qui serait complètement dominé et qui obéirait. Ceci n'est pas le temps. Vous vous souvenez que j'ai refusé cela à d'autres présidents.

À l’UMP à l'époque et vous aviez dit : "Quand on pense tous pareil, on ne pense plus rien" et Édouard Philippe qui était interrogé là-dessus a dit : "Il faut citer les bons auteurs" - je cite -, c'était un peu ironique, et il a dit : "Quand on pense tous pareil, on ne pense plus rien", pour refuser apparemment cette fusion possible.

Vous, qu’en pensez-vous ?

C'est assez drôle et c'est pourquoi le sourire d’Édouard Philippe était connivent, complice.

Il voulait vous dire : "Résistons ensemble à l'hégémonie d’Emmanuel Macron".

Quand j'ai dit non à l'UMP, celui qui fabriquait l'UMP, c'était Édouard Philippe.

Avec Alain Juppé.

Oui, il en a été le directeur, je crois.

C'était donc un petit clin d'œil entre nous pour dire, au fond : "Peut-être ne t’es-tu pas trompé quand tu as refusé l'UMP" et j'ai apprécié le compliment à sa juste valeur.

Du coup, aujourd'hui, fusion Modem/LREM ou pas du tout ?

On peut tout à fait trouver une organisation. Vous savez ce que je pense depuis longtemps.

On a besoin d'un centre puissant en France, mais que ce centre soit un centre, c'est-à-dire que ceux qui participent à ce mouvement soient soudés autour de convictions philosophiques, politiques, d'une pratique politique, d'une manière d'être en politique qui vous identifie, car, si c'est ce que les Américains appellent un melting-pot, un pot où l'on mélange tout, ce n'est pas attractif et cela vous expose à des détestations de la société.

Vous gardez donc votre identité à l'intérieur d'un grand ensemble ?

Nous avons déjà connu cela, car j'ai été successivement, quand j’étais très jeune, le Secrétaire général et plus tard le Président de l'UDF. Cela ressemblait à cela. C'était un système dans lequel nous étions ensemble, tout en ayant des identités qui soient parfaitement caractérisées.

Et le Président, il est sur ce schéma ou sur un schéma beaucoup plus directif ?

Je ne fais jamais parler le Président de la République et il arrive que l'on puisse avoir sur ces sujets des sensibilités différentes, mais je suis persuadé que, ce qu'il voudra, ce qu'il souhaitera, ce sera à la fois de l'ordre, de l'entente et qu'en même temps cela ne soit pas totalement enrégimenté. Ce serait le contraire de ce qu'il a plaidé.

On dit qu'il va lui-même décider de chaque investiture en regardant bien la carte géographique.

Le Président de la République ne décide pas tout seul.

On est dans une démocratie, et j'y tiens beaucoup, dans laquelle chacun joue son rôle. Alors, qu’il s'intéresse à ce sujet, j'en suis sûr, qu'il souhaite avoir des députés qui soient solides et estimables, j'en suis sûr, mais les formations politiques, selon la Constitution, ont évidemment leur rôle à jouer.

Vous avez 57 députés aujourd'hui. Est-ce que vous voulez 57 investitures ou plus d'investitures ?

Généralement, mais ce n'est pas à vous qui êtes une experte de science politique que je vais apprendre cela, pour avoir plusieurs dizaines de députés, il faut avoir plus de candidats parce que tous les candidats ne sont pas élus. Alors l'idée que, comment dirais-je, on bouclerait un système dans lequel chacun n'aurait que le nombre de sortants qui est le sien ne me paraît pas totalement réaliste et je pense que vous le pensez aussi.

Donc, vous aurez une centaine, deux cents…

On aura tous ensemble. Ce qu'il faut, ce n'est pas des guerres de clan.

Et avec Édouard Philippe.

Oui, bien sûr qu'il faut qu'il soit à l'intérieur. Ce sont les grands auteurs qu'il cite !

Cela a l'air de bien démarrer alors que l'on s'attend à une bataille au couteau parce que, dès le lendemain de l'élection d’Emmanuel Macron, on a dit : la succession va commencer, les batailles vont commencer.

Ce sont deux idées différentes. Je m'arrête à peine à la première idée, c'est-à-dire que l'on est forcément en guerre les uns contre les autres. Je trouve cela stupide.

Si vous regardez la dimension des défis que nous avons devant nous, ils sont impressionnants, ils pourraient même être paralysants tellement ils sont importants. Jamais on n'a connu une succession et une addition de crises comme celle-là et donc, de ce point de vue, je suis absolument sûr que chacun va agir en responsabilité.

Il y a une deuxième idée que vous avez citée en passant, il y a des tas de gens qui croient que, comme le Président de la République n'aura pas le droit de se représenter immédiatement...

Il peut se représenter le mandat suivant.

Il aura 48 ou 49 ans, c'est un âge propice et donc il aura parfaitement le droit, et peut-être l'envie on ne sait pas, de continuer à jouer un rôle important dans la vie politique française. Mais il y a des gens qui croient que, parce qu’il ne pourrait pas se représenter en 2027, il n'existerait plus en 2022.

Ce sont des zozos. Je dis cela gentiment, on a le droit d'être zozo. Ils ne comprennent rien à ce qu'est la fonction présidentielle à ce qu'est la tension des temps que nous allons vivre et à l'importance du rôle du Président de la République.

En un mot pour conclure. Qu'est-ce qui vous paraît être l'urgence ? Quelle pourrait être la première mesure que le nouveau président devrait prendre ?

Je ne crois pas à la théorie des 100 jours, aux premières mesures, au fait qu'il faut faire tout de suite.

Je crois que la précipitation est mauvaise conseillère.

On va avoir deux impératifs. Le premier impératif, c'est partager avec les Français en leur expliquant comme il faut le faire les problèmes et les solutions qui sont devant nous. C'est un travail approfondi de moyen terme. Et il y a un deuxième impératif que j'appelle planifié, je suis Haut-Commissaire au Plan, j'ai voulu la renaissance de cette fonction. Planifier cela veut dire quoi ? Définir des objectifs et définir des étapes et fixer des moyens.

Si l'on fait cela, alors on aura rempli les deux impératifs.

Vous voulez rester Haut-Commissaire au Plan ou retourner au gouvernement ?

Je ne m'intéresse pas à la question à la première personne. Je peux faire des tas de choses et je suis très heureux comme je suis. Je suis maire de Pau, c'est une ville formidable. Je suis Président d'un courant politique.

Quel est le profil idéal du Premier ministre dans cette configuration ?

Je ne sais pas. Je suis sûr que le Président de la République y réfléchit.

Il le sait à votre avis ? Il a déjà une idée ?

Je pense qu'il se pose le problème de manière extrêmement grave. Je pense qu'il a une absolue conscience, et vous aussi, et nous aussi, de la gravité de ce que nous allons vivre.

Vous savez, il l’a dit, on ne va pas vivre des temps faciles et je pense qu'il réfléchit à cette osmose entre le gouvernement et le chef du gouvernement et le pays.

Je pense que c'est la question la plus grave des rapports entre le peuple citoyen, les gens dans la vie comme elle est, ceux à qui on ne parle pas souvent ou qui, eux, n'ont pas l'occasion de parler et ceux qui parlent en leur nom.

Ceci est pour moi la question la plus importante que nous ayons à traiter, et elle est difficile.

La preuve, c'est que depuis des années et des décennies on n'est pas arrivé à la traiter.

Merci beaucoup François Bayrou.

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