Retour sur la soirée-débat Université 133 : L'apprentissage, à Poitiers

Vendredi 2 février, le cycle Université 133 sur le sens du travail a eu lieu à Poitiers, pour sa huitième soirée-débat. La députée européenne Sylvie Brunet (commission de l'emploi et des affaires sociales), le chef d'entreprise Bertrand Le Guern et Olivia Leboyer (Université 133, Sciences po Paris) ont réfléchi aux succès et aux blocages dans le domaine de l'apprentissage, en compagnie de nos deux députés de la Vienne, Pascal Lecamp (3e circonscription, commission des finances) et Nicolas Turquois (4e circonscription de la Vienne, commission des affaires sociales).

Depuis un an et demi, le cycle Université 133 sur le sens du travail, initié par Patrick Mignola, ausculte les mutations du monde du travail. Dans une vie, il sera de plus en plus rare d'exercer le même métier, et plus encore de rester toute sa carrière dans la même entreprise. Les jeunes d'aujourd'hui auront peut-être quatre ou cinq métiers. Dès lors, la formation initiale ne suffira pas. Régulièrement, il leur faudra s'adapter, apprendre de nouveau.

Précisément, pour John Dewey (Reconstruction en philosophie) :

L'éducation, c'est tirer du présent tout ce qui sert à la croissance. Il s'agit d'une fonction constante qui n'a rien à voir avec l'âge.

Apprendre, c'est essentiellement un processus sur le temps long. Or, en France, l'apprentissage, voie privilégiée vers l'emploi, est encore trop souvent vu comme une voie de garage. Pourquoi ? Pour des élèves en échec scolaire, il s'agit bien souvent d'une orientation par défaut. En Allemagne, l'apprentissage est bien mieux vécu, car le système allemand ne distingue pas les deux voies. Et au Mouvement Démocrate, nous considérons de manière égale tous les parcours de réussite.

En entrant en apprentissage, un étudiant peut avoir le sentiment d'être mis dans une case, limité dans ses possibilités. Le travail de Sylvie Brunet, au Parlement européen, a consisté à élargir le plus largement le champ spatio-temporel de jeunes qui, parfois, n'espéraient plus rien. Pour qu'un apprenti ait un véritable statut et puisse circuler, de deux à douze mois, dans un autre pays. Ce ne sont pas seulement des connaissances qu'il acquerra ainsi, mais un savoir-être, des compétences relationnelles indispensables pour s'épanouir avec les autres.

Françoise Le Vézu, directrice du CFA des Universités de Centre-val-de Loire, livre un éclairage lucide sur le sujet : pour que les jeunes trouvent une alternance, il faut aussi que les entreprises aillent vers eux. Et, maillon nécessaire, que les professeurs, eux aussi, soient familiarisés avec le monde de l'entreprise. Sans cette communication entre les différents acteurs, il n'est pas possible de développer un ethos de confiance.

Bertrand Le Guern souligne la responsabilité de l'entreprise pour fidéliser le salarié et mieux l'accompagner. Transparence, éthique, partage de la valeur sont des conditions sine qua non. Et un entrepreneur a intérêt à choisir lui-même ses salariés, mais aussi ses alternants ou ses stagiaires. On gagne toujours en recherchant le contact humain.

Le député Pascal Lecamp revient sur les transformations à l'œuvre dans une société où l'accélération du temps et la remise en cause des hiérarchies modifient l'écosystème. Le député Nicolas Turquois montre à quel point une entreprise a intérêt, pour faire connaître ses métiers, à s'ouvrir au monde extérieur : en prenant l'exemple a priori peu sexy d'une usine de bas de contention de Châtellerault, il explique que les meilleurs ambassadeurs d'une entreprise sont souvent ses salariés.

Dans la salle, de nombreux étudiantes et étudiants, comme Loane Penard, représentante des JDems des Deux-Sèvres, qui a livré une analyse très pertinente. Les questions ont fusé : sur la classe d'âge des trente-quarante ans, qui n'ont pas bénéficié des réformes de l'apprentissage, sur l'articulation à améliorer entre le monde de l'éducation et le monde du travail, sur la culture élitiste française qui ne reconnaît pas encore l'enseignement professionnel à sa pleine mesure, sur des innovations intéressantes comme l'école 42 où les étudiants assurent entre eux la transmission.

Une belle soirée, à l'invitation du MoDem 86. Nous remercions chaleureusement Nathalie Guillet et Xavier Brouard.

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