Retour sur la soirée-débat Université 133 : Le sens du travail, à Limoges

Le 13 septembre 2023, le Mouvement Démocrate a organisé une soirée-débat chaleureuse dans le cadre d'Université 133 et de son cycle sur le sens du travail. Le vice-président du Mouvement Démocrate, Patrick Mignola, le chef d’entreprise Bertrand Le Guern et Olivia Leboyer remercient chaudement Marie-Eve Tayot et Vincent Jalby du MoDem 87, pour ce bel accueil.

Le cycle de réflexion sur le sens du travail trouve tout son intérêt au cœur des territoires. C’est la ville de Limoges, pleine de charme, que nous avons choisie pour cette première étape.

Là, le MoDem 87 nous a fait rencontrer des chefs d’entreprise aux parcours passionnants : Samia Riffaud, adjointe au maire, chef d’entreprise à la tête de 9 salons de coiffure et directrice d’une exploitation agricole bovine, et Alexis Mons, chef du cluster IT des entreprises du Limousin et directeur général délégué d’Emakina.

En ouverture, Patrick Mignola a retracé la genèse de notre cycle : dans un contexte de crises – gilets jaunes, crise sanitaire, mouvement social sur les retraites, inflation – le travail demeure encore un impensé.

Comment accepter, dans un pays où le chômage se résorbe, où la croissance reprend, que la file s’allonge aux Restos du cœur ? Comment accepter que dans 13 branches d’activité les bas salaires soient toujours inférieurs au SMIC ?

Si l’entreprise va mieux, il faut que cela profite à tous les travailleurs. La participation, l’actionnariat salarié et l’intéressement sont nos chevaux de bataille.

Olivia Leboyer a rappelé ce paradoxe : trop souvent, on souligne que « travail » vient de « tripalium », un instrument de torture. Cette conception doloriste du travail fait perdre de vue qu’il peut être également pensé sous l’angle de l’émancipation, de la liberté : comment se réapproprier son travail, se sentir enfin autonome ?

Dans Condition de l’homme moderne, la philosophe Hannah Arendt distingue les trois dimensions, travail, œuvre et activité, insistant sur le lien social qui se crée au fil du processus. Nous vivons dans un monde où tout, sans cesse, s’accélère.

Hartmut Rosa nous alerte : le temps est devenu une denrée aussi chère et précieuse que le pétrole. Comment penser ce que nous faisons, dans un espace-temps qui s’étrécit ? Dépression, burn-out viennent, bien souvent, d’un sentiment de déconsidération, lorsque les décisions prises par la hiérarchie paraissent arbitraires et incompréhensibles (travaux économétriques de Thomas Coutrot et Coralie Pérez, 2023)

Bertrand Le Guern nous livre ses pistes pour que l’entreprise assure la transition écologique et sociale. Il faut que le dialogue, la concertation prennent place au sein de l’entreprise.

La co-responsabilité entre chefs d’entreprises et l’ensemble des salariés est essentielle pour que les décisions soient comprises et acceptées. L’équité des salaires entre femmes et hommes, l’équité d’imposition des entreprises, le respect des critères RSE, une plus grande taxation du capital constituent des leviers nécessaires.

Samia Riffaud vit plusieurs vies en une : sa première passion, c’est le cheval. Cette cavalière de compétition s’est tournée vers la coiffure. Directrice de 9 salons (52 salariés), elle a repris une exploitation agricole bovine, élevé des chevaux de course et, depuis peu, elle plante même des bambous géants ! Parce qu’elle ne veut rien s’interdire. Le travail, pour Samia Riffaud, c’est la liberté de s’accomplir.

Trop souvent, l’Etat impose des normes, bride les entreprises en décidant à leur place. L’Etat français souffre d’un trop-plein de lois générales.

C’est le constat que partage Alexis Mons, qui a démarré dans le numérique il y a une trentaine d’années. La liberté va de pair avec la confiance. Dans son entreprise, pas d’horaires. Il faut aller chercher les talents, les libérer et être à leur écoute, pour les retenir.

La France ne forme pas assez de scientifiques, et surtout pas assez de scientifiques femmes. Si le numérique peut faire peur à certains, nous ne reviendrons pas en arrière : cet univers fascinant ouvre des mondes, relie les hommes entre eux et exige, évidemment, une régulation raisonnable.

Le débat avec la salle est fécond : pour certains, le numérique menace nombre d’emplois. Dans l’accélération et la course à l’adaptation, le cimetière des entreprises comptera, à n’en pas douter, des victimes nombreuses.

Les métiers manuels, aujourd’hui, sont heureusement mieux valorisés. Pour autant, des compensations sont encore souhaitables : pour des coiffeurs, pas de télétravail possible, par exemple.

Et comment les PME pourraient-elles, sans risquer leur survie, augmenter leurs salariés ? En France, les salaires demeurent trop bas. Bertrand Le Guern remarque : parmi le petit nombre d’entreprises qui ont mis en place l’intéressement, pas de clé sous la porte. Cela devrait inciter les autres à suivre l’exemple.

Ouvrir, faire confiance, dans un esprit véritablement libéral, qui manque encore à une France à l’économie trop administrée, c’est là le conseil de Patrick Mignola.

Les questions fusent : sur l’apprentissage, sur l’orientation des jeunes, sur les salaires, sur le temps de travail. Notre secrétaire général adjoint, le girondin Fabien Robert, citant Paul Valéry (en 1935), pose une question pertinente sur la valeur du diplôme aujourd’hui.

Encore mille mercis à Marie-Eve Tayot, Vincent Jalby, Samia Riffaud, Alexis Mons et tout le public pour cet échange passionnant et amical. 

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