Jean-Marie Vanlerenberghe : "L’attentat à Arras a souligné les failles du dispositif"

Jean-Marie Vanlerenberghe

Pour Terres et Territoires, Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur du Pas-de-Calais et ancien maire d'Arras, réagit à l'attentat contre un professeur dans sa ville et réclame "une réponse ferme" mais dans le respect de l’état de droit.

Terres et Territoires : Quels sentiments vous dominent après ce drame ?

Jean-Marie Vanlerenberghe : Je ressens au-delà de la peine.

Je m’associe évidemment à l’émotion, la tristesse de la famille de la victime et de toute la communauté éducative.

Une peine d’ailleurs partagée par les Arrageois, on l’a vu dimanche, avec les 5 000 personnes présentes place des Héros. J’ai aussi de la colère : comment un jeune qui a été élève dans ce lycée peut-il devenir un assassin ?

L’auteur de l’attentat, Mohammed M., était fiché S depuis le début du mois d’octobre : ce passage à l’acte aurait-il pu être évité ?

Le terroriste était sur écoute, mais il a agi avant que les conclusions de ces écoutes ne soient tirées. Actuellement, ce sont 27 lois qui ont été promulguées pour endiguer la montée du terrorisme.

L’arsenal juridique et policier existe, mais il est à l’évidence insuffisant : cet attentat a souligné les failles du dispositif existant. Il nous faut donc le compléter.

Le Sénat va prochainement examiner le projet de loi gouvernemental sur l’immigration, qui ne vise pas particulièrement le terrorisme, mais qui est l’occasion de trouver des réponses justes et fermes. Je crois qu’aujourd’hui les Français veulent une réponse ferme mais il faut rester dans l’état de droit, on ne peut pas faire n’importe quoi sinon on ouvre la porte à tous les abus.

Qu’attendez-vous de cette loi ?

J’attends d’abord de mes collègues que tous voient au-delà des postures politiciennes et des clivages, afin que l’on trouve ensemble des réponses adaptées. On sait très bien, par exemple, qu’il y a un problème avec l’interdiction d’expulser les jeunes entrés sur le territoire alors qu’ils n’avaient pas 13 ans (c’est le cas de l’auteur de l’attentat d’Arras qui n’avait pas pu être expulsé en 2014 car arrivé en France à 5 ans, ndlr).

Il faut supprimer cette interdiction : ce n’est pas parce qu’on est entré enfant sur le territoire qu’on ne peut pas y commettre des horreurs.

Il faut aussi sortir de la situation rocambolesque qui fait que nombre de personnes sont aujourd’hui employées dans des entreprises françaises, y touchent des salaires et y paient des cotisations, et ne sont toujours pas régularisées. Ces cas de figure sont assez nombreux, notamment dans le bâtiment, l’hôtellerie, la restauration et l’agriculture, et apportent une contribution cruciale à l’économie française.

📰 Retrouvez l'entretien complet dans Terres et Territoires

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