François Bayrou, invité de France Inter 

François Bayrou, Président du Mouvement Démocrate, était l'invité de Léa Salamé et Nicolas Demorand sur France Inter ce mardi 3 mai 2022 à 8h20.

Bonjour François Bayrou.

Bonjour.

Bienvenue à notre micro, où est Emmanuel Macron ? On a envie de vous poser la question parce que cela fait presque 10 jours maintenant qu'il a été réélu et à part quelques mots lancés auprès des micros à Cergy la semaine dernière, on ne sait pas quelle sera la ligne des campagnes pour les législatives.

Que veut-il pour ce second quinquennat ? Où va-t-il, pouvez-vous, François Bayrou, nous éclairer ce matin ?

En tout cas je peux avoir une opinion…

Une exégèse, quelque chose.

…Sans être le porte-parole du Président de la République.

La question principale, c'est la fracture du pays. C'est une fracture qui est à la fois sociale, c'est fascinant si vous regardez dans les sondages la répartition des votes : qui a voté pour qui ?

Alors, vous vous apercevez que tous ceux qui sont la base de la pyramide sociale, ceux qui travaillent, ceux qui sont à la retraite, ceux qui sont beaucoup plus impactés par le vote extrême, que ceux que l'on appelle sommet de la pyramide, je ne suis pas sûr que ce soit un sommet et je ne suis pas sûr que, toujours, ils le méritent…

C'est-à-dire ceux qui gagnent bien, qui ont voté globalement pour vous, pour Emmanuel Macron, et les autres.

Ceux qui gagnent bien, et il y a une question de locataire ou propriétaire, patrimoine, et cela fait des fracturations. Autrement dit, il y a une dimension sociale du vote qui est très importante.

Puis il y a une dimension, je ne sais pas comment on peut dire, démocratique et culturelle, les gens qui ont l'impression, parfois la certitude, qu'on ne les entend pas, qu'on ne les reconnaît pas qu'ils n'ont pas leur place, qu'on ne les entend pas derrière les micros et qu'on ne les voit pas derrière les écrans.

Je pense que l'écran de télévision est une frontière. Qui voit-on sur l'écran ? Et qui n'y est jamais ?

C'est la raison pour laquelle il y a toute cette contestation qui va vers le monde politique, et vers le monde des médias aussi.

Il y a quelque chose là-dedans qui est d'une fracture, d'une rupture entre non pas deux France, mais plusieurs France et mon sentiment à moi, ma certitude à moi, c'est que la prochaine étape, le prochain gouvernement, son but principal, premier, prioritaire, doit être les chemins pour réconcilier le pays, pour cicatriser et pour apporter au plus grand nombre possible la reconnaissance à laquelle ils ont droit.

Voilà ma vision.

On va en parler. Vous allez me dire, à votre avis, quelles sont les pistes que doit suivre le Président de la République, mais pour répondre à la question que l'on vous a posée, il est absent pour l'instant, il ne donne aucune indication et du coup, il laisse, pardon, la place médiatique aux extrêmes que vous dénoncez vous-même.

Vous serez d'accord pour dire qu'il n'est pas encore installé dans ses fonctions.

Comme vous savez, il y a une espèce de rite républicain qui fait qu'après l'élection le Conseil Constitutionnel doit proclamer qui est élu, cela se passera jeudi je crois et, après, le Président de la République doit être installé dans ses fonctions solennellement, et cela tombe dans la période du 8 mai et du 9 mai ; vous savez il y a des rendez-vous très importants…

Il a un discours à Strasbourg pour l'Europe.

… Français et européens et internationaux… Je vous rappelle que c'est le 9 mai que Poutine organise l'espèce d'autocélébration sur accent de menaces sur la Place rouge et qu'il y a là quelque chose évidemment qui marque profondément ce que doit être l'action, la réflexion, la parole du Président de la République française.

On est dans cet entre-deux, mais c'est un entre-deux que les institutions ont voulu, que notre pratique démocratique a voulu.

Vous l'avez dit, et vous l'avez analysé, le pays est fracturé, Emmanuel Macron a promis une nouvelle forme de gouvernance, un deuxième quinquennat qui ne serait pas dans la continuité du premier.

Qu'est-ce cela veut dire exactement ? Pouvez-vous, là encore, nous l'expliquer ou nous dire à quoi cela pourrait ressembler, gouverner autrement ?

L'accent doit être mis, par ceux qui ont la responsabilité du gouvernement et des autres autorités du pays, sur un projet politique. J'ai essayé de décrire ce qu'il devait être.

Ce projet politique que j'appelle de réconciliation, c'est aussi un projet de mobilisation.

Si vous regardez la situation de la France, alors vous dites qu'il y a des chantiers, enfin des programmes, des projets, de la planification à mettre en place.

Le Président de la République a évoqué l'écologie.

De manière floue, on n'arrive pas à comprendre. Il dit : je choisirai, la priorité sera l'écologie, mais concrètement il va faire quoi ?

Dans l'écologie, il y a trois questions principales. La première c'est l'énergie, parce que cette question « comment produire de l'énergie sans émettre de gaz à effets de serre qui entraînent le réchauffement de la planète ? » appelle des réponses qui ne soient pas des réponses floues ou de bonnes intentions.

Il y a deux manières de produire de l'électricité sans émettre du gaz à effets de serre : il y a les renouvelables et le nucléaire.

Tout le reste renforce considérablement, c'est en partie la responsabilité de l'Allemagne, les émissions de gaz à effets de serre.

Cela, c'est le premier grand chapitre et il y a eu de ce point de vue des orientations.

Il y a un deuxième grand chapitre, c'est la biodiversité.

Comment peut-on faire pour que le sol, la nature, produise, en matière agricole on en a besoin, et cependant protège le sol et les mécanismes naturels qui font que l'on va retrouver des espèces, des insectes.

Il y a un troisième sujet qui est notre manière de vivre. Tout ce qui est de l’ordre de, au fond, une vie plus frugale, une économie qui permette de recycler un très grand nombre de choses.

Par exemple, je trouve, c'est une opinion personnelle, que l’on ne devrait plus jamais exporter de déchets. Les déchets que l'on envoie dans des pays lointains avec des gens misérables pour être traités, que tous les pays occidentaux envoient dans des pays lointains pour être traités dans des bidonvilles ou des régions africaines, on devrait les traiter nous-mêmes, on devrait en faire une règle. Cela veut dire aussi que l'Europe doit être assignée à cette nécessité, cette exigence.

Vous dites, la priorité du prochain quinquennat, la priorité absolue doit être de réconcilier ces deux France ou ces trois France et de cicatriser…

Et de reconnaître.

Pensez-vous que la mesure phare du programme Emmanuel Macron pour ce deuxième quinquennat, celle qui a marqué la campagne, c'est-à-dire la retraite à 65 ou 64 ans soit en mesure de réconcilier les Français, honnêtement ?

Il arrive parfois en politique que les présentations ne soient pas absolument idéales, cela vous arrive à la radio et cela arrive aussi dans le monde politique.

La présentation n'était pas idéale ?

La question est très simple.

Est-ce qu’on doit rechercher l'équilibre entre les retraites que l'on verse aux pensionnés et les cotisations que versent les salariés pour assurer la charge de ces retraites ?

Pour l'instant, cet équilibre n'est pas trouvé, à telle enseigne que le gouvernement précédent, Hollande par une loi Touraine, avait fait en sorte de déplacer le curseur de la retraite progressivement. Et c'était d'une certaine manière un accord général qui avait été trouvé autour de ce rééquilibrage.

Ce rééquilibrage, qu'est-ce qu'il doit dire ? Il doit dire des choses très simples.

La première : bien entendu, on ne va pas traiter de la même manière les gens qui sont entrés très tôt dans le travail, qui ont commencé à travailler très tôt dans leur vie et ceux qui sont entrés après des études longues. Il est juste que le traitement ne soit pas le même, donc avantage à ceux qui ont commencé à travailler tôt.

La deuxième : on ne peut pas ne pas tenir compte des métiers pénibles, car chaque fois que je vois ces jeunes hommes qui étendent le bitume sur le trottoir avec une taloche en plein soleil, je me dis que ce n'est pas juste qu'on les traite comme quelqu'un qui a un travail administratif par exemple et qui est moins atteint par les maladies professionnelles.

Mais il faut la faire.

Et troisièmement, je pense qu'il faut beaucoup agir par incitations. Je pense que l'on peut tenir compte du choix des gens.

Il y a beaucoup de gens qui choisissent, et choisiraient de travailler plus tard s'ils y trouvaient des avantages et tout cela doit se faire car ce n'est pas pour le gouvernement que c'est fait, c'est fait pour que tous ceux qui sont à la retraite puissent toucher à la fin du mois une retraite qui suive l'inflation.

Aujourd'hui, vous avez 7 ou 8 Français sur 10 qui sont contre cette réforme des retraites.

Parce qu'on n'a pas expliqué, et c'est la raison pour laquelle j’ai défendu…

Le référendum.

Ce n’est pas du tout le projet du gouvernement. J'ai observé depuis très longtemps, puisque c'est une idée que je défends depuis 2007, que ce qui est un obstacle sur le chemin de ces décisions, c'est le blocage du pays ou la menace de blocage du pays ou le fait que l'on orchestre, que l'on mette le tambour et la grosse caisse autour de l’idée : mais puisque c'est comme ça, on va bloquer le pays.

Et on va passer par le 49.3.

Oui, le 49.3, c'est un peu du même ordre. Or, ma conviction profonde, c'est que si l’on a un gouvernement qui est dans une démarche de rencontre et d'explication avec le pays, qui est absolument respectueux de la vérité, eh bien je suis persuadé, moi, que les Français pourraient, si on leur posait la question accepter cela.

Quitte à perdre le référendum ?

Ce n'est pas grave. Si on perd, c'est le gouvernement qui assume la responsabilité.

Jean-Luc Mélenchon a ses propositions pour réparer la fracture dont vous parliez : la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 € ?

Que pensez-vous de ces propositions ?

Je pense ce que pensent tous ceux qui participent à tout cela. Je reprends l'exemple que je citais. La retraite à 60 ans. Le Parti socialiste lui-même a mis en place une réforme Touraine qui porte la retraite à 63, 64, 65 ans.

Je rappelle, pour ceux qui nous écoutent, qu'est-ce que c’est cette réforme Touraine ? On allonge le temps de cotisation ou le temps de travail nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein, d’un trimestre tous les trois ans jusqu'en 2035 pour arriver à 43 ans.

La moyenne de l’entrée dans la vie active des Français, c'est 22 ans et demi, presque 23 ans, y compris vous et moi, non, moi j'étais entré plus tôt. Et donc, cette moyenne d'entrée dans la vie active, 22 ans et demi plus 43 ans de cotisations, comme vous calculez très très bien - et que le calcul mental redeviendra j'espère une priorité - cela porte à combien ? Cela porte à 65 ans et demi.

C'est cela la vérité.

Ce n'est pas le cas dans les faits. Dans les faits, on part à la retraite entre à 60 et 61 ans, c'est ce que dit l’OCDE.

Non, en France, on part à la retraite à presque 63 ans, 62 ans et demi je n'ai pas de doute qu'il faudra allonger si l'on veut trouver l'équilibre, si l'on veut que l'on soit assuré que les salariés ne soient pas assommés par des prélèvements, que leur fin du mois ne soit pas amputée par des prélèvements et que les retraités, les pensionnés soient assurés de leur versement à la fin du mois.

Pour moi, je pense que, dire : on peut revenir à 60 ans, c'est simplement un mensonge.

Cela n'existera pas.

Sur les législatives, un mot d'abord sur l'accord conclu hier par La France Insoumise et les Verts, en attendant celui avec le Parti socialiste et les Communistes.

Cette France de gauche peut être majoritaire dit Jean-Luc Mélenchon. Vous qui connaissez bien la carte électorale, vous le pensez aussi ?

Je ne le crois pas, mais ce qui s'est passé là est un événement extrêmement triste pour beaucoup de Français qui ne sont pas du camp majoritaire.

Triste ?

Triste. Je pense que des socialistes, et j'ai en tête tous les noms de ceux qui ont exercé des responsabilités dans ce grand courant social-démocrate du pays, voir accepter leur parti signer la fin de tout ce qu'ils ont fait, la ruine de tout ce qu'ils ont voulu faire, je vais prendre un exemple très simple, c'est cette idée actée, acceptée dans les accords, que l'on allait désobéir aux décisions européennes.

Vu de France, si ce sont les Français qui désobéissent, cela peut avoir dans la présentation un côté sympathique, je vais prendre deux exemples.

Qu'est-ce qui se passe ? Vous savez que l'Europe a interdit des molécules de produits phytosanitaires pour l'agriculture et donc cela a fait faire un progrès pour la protection de la santé et du biotope.

Qu'est-ce qui se passe si demain l'Espagne dit : « moi, je désobéirai, moi je n'accepterai pas l'interdiction de ces produits. »

Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui se passe chez les arboriculteurs français et chez les maraîchers français ?

Il y a des pays qui désobéissent aujourd'hui dans l’Union européenne.

Deuxième exemple, on a décidé tous ensemble qu'on allait imposer une fiscalité minimale aux multinationales. On a dit : ce n'est plus possible que vous continuiez à ne pas payer d'impôts en Europe, nous allons vous imposer une fiscalité minimale de 15 %.

Pour ces sociétés-là, c'est évidemment pas rien.

Qu'est-ce qui se passe si le Luxembourg, l'Irlande ou les Pays Bas décident de ne pas respecter cette règle-là ?

La vérité…

Il y a des sanctions, mais c'est tout. Regardez la Pologne, regardez la Hongrie qui désobéissent.

Je ne crois pas que ce soit aussi simple, mais on devra faire l’inventaire de tout cela. Il n'y a d'Europe que si tout le monde respecte les décisions prises en commun.

C'est exactement la même chose dans une copropriété, c’est exactement la même chose dans un club.

C'est un ferment, c'est une puissante annonce de dissolution.

La vérité, c'est que derrière tout cela se dissimule l'idée que la France pourrait sortir de l'Union européenne, c'était leur projet il y a 5 ans.

Jean-Luc Mélenchon l’a redit ce week-end : il n'y aura pas de Frexit.

Excusez-moi, je connais Jean-Luc Mélenchon depuis longtemps. C'est une blague, c'est une intoxication parce que si vous décidez qu'en Europe un pays aussi important que la France ne respectera pas les règles, alors c'est la sortie de la France et la fin de l'Europe.

Comment voulez-vous que les autres pays acceptent que l'un des membres de notre entente, de notre organisation européenne qui est au passage essentielle pour la paix, peut s'abstraire, peut s'éloigner, peut refuser les décisions que l'on a prises ensemble ?

François Bayrou, si Jean-Luc Mélenchon était en face de vous, il vous dirait qu’Emmanuel Macron lui-même n'a pas respecté la règle des 3 %.

Encore une fois, ceci est une blague. La règle des 3 %, on ne devrait pas dire des choses comme cela, n'a pas a été respectée parce que tous ensemble nous avons décidé que le moment était si grave que l'on n'avait pas à respecter des règles budgétaires dans une situation comme celle-là.

Je prends un deuxième exemple très vite, vous voyez ce que Poutine est en train de faire ? Vous voyez ce qui se passe en Ukraine avec un peuple courageux qui se bat de manière totalement inattendue - Jean-Luc Mélenchon avait dit que la guerre ukrainienne était perdue, que les Ukrainiens avaient perdu la guerre, c'est ce qu'il a dit à vos micros, que c'était fait.

Voilà un peuple qui se bat, qui résiste comme il peut, qui inflige des défaites, y compris à un ennemi surarmé, et on annonce que la France va sortir de l'OTAN ?….

Comment cela va être entendu par les Ukrainiens et par les Russes ?

Comment une décision de cet ordre, qui est une décision en réalité pour couper les jarrets de tous ceux qui résistent, comment cette décision-là peut-être acceptée par le grand courant social-démocrate français qui a eu le pouvoir pendant si longtemps, par les écologistes et ce que je viens de dire sur les produits phytosanitaires ?

Et tout ceci, pardonnez-moi de le dire, je connais très très bien des gens de gauche, beaucoup, j'ai été ministre de l'Éducation nationale et j'ai avec eux sur des choses essentielles des ententes profondes, c'est aujourd'hui un désespoir pour un grand nombre.

Tous ceux qui avaient bâti cela, je pense à Jacques Delors par exemple - peut-être il nous entend - comment peut-il accepter cela ?

Comment peuvent-ils signer la fin de tout ce pour quoi ils se sont battus ?

Moi, je crois que cet accord n'ira pas jusqu'au bout car je pense qu'il y a suffisamment d'hommes et de femmes de conscience qui ne l'accepteront pas.

Question au standard de France Inter

« Bonjour M. Bayrou, pour résumer un peu votre propos, je trouve que vous êtes une caricature du monde politique et des notables de la politique.

Vous avez été responsable de la planification ces dernières années, après avoir été évincé du ministère de la Justice, on sait pour quelle raison.

Vous avez parlé, on a beaucoup cité cet exemple, des pommes de terre et des chips, pommes de terre produites en France qui revenaient sous forme de chips achetées à l'échelle européenne.

Cela a pour impact d'atteindre le pouvoir d’achat des Français.

Vous dites que Mélenchon n'arriva pas à fédérer les gauches autour de lui pour les législatives. Moi, j'espère qu'il va y arriver.

Ma question est celle du pouvoir d'achat.

Le pouvoir d'achat des Français et des Européens dans leur globalité est mis à mal par les politiques mises en place à la fois par la Macronie, à la fois par une certaine frange de l'Europe qui ne respecte pas les traités européens, aussi bien sur la fiscalité puisqu'il y a, on le sait, des paradis fiscaux en Europe et que… »

On va rester sur la question du pouvoir d'achat que vous posez et la retransmettre à François Bayrou.

Préoccupation, qui a été au cœur de la campagne électorale qui reste au sommet des préoccupations des Français, inflation dont on a parlé avec Philippe Aghion à ce micro hier.

Quelle solution pour le pouvoir d'achat, en urgence, là, maintenant, dans des états de croissance atone, de contraintes budgétaires étouffantes en France.

Les solutions, c'est d'abord l'aide que l'on doit apporter à ceux qui travaillent et dont les salaires sont, c’est vrai, insuffisants ou dont les retraites sont insuffisantes et il y a de ce point de vue, on a parlé de chèque inflation, des réponses.

Mais, surtout, je voudrais mettre en évidence ce que cette personne disait à l'instant.

Elle disait : « on ne respecte pas les traités européens » mais elle soutient une proposition qui vise à faire du non-respect des traités européens la règle générale d'une éventuelle future majorité.

Vous voyez bien qu’il y a une contradiction sur ce point.

Quant à dire que, si j'ai quitté le ministère de la Justice c'est pour des raisons que tout le monde connaît, puisque c'est ce qu'elle a dit, je voudrais qu'elle demande à Jean-Luc Mélenchon personnellement si lui-même n'a pas des réflexions à faire sur ce sujet.

Expliquez en sous-texte pourquoi, parce que c'est la même mise en examen sur la question des assistants parlementaires.

Sur la question fausse des assistants parlementaires.

Question sur l’application de France Inter

François Bayrou dévoile ce matin sa ligne de conduite afin qu’Emmanuel Macron le nomme Premier ministre !!!

Il y en a trois qui vous voient en campagne pour Matignon

Je ne suis pas en campagne, la preuve c'est que c’est vous qui m'avez invité, ce n'est pas moi qui vous ai demandé de venir.

C’est vrai, je vous le confirme.

Et que l’on ne fait pas campagne pour ce genre de chose.

Je pense que c'est un très grand sujet que le gouvernement futur soit axé autour de ces questions que nous avons évoquées ensemble.

Le Président de la République a fait une campagne sur ce sujet, mais on a l'impression que le monde politique, dès que la campagne présidentielle est finie, abandonne le centre de gravité de ce qui devrait être une obsession pour nous.

Vous lui demandez de ne pas oublier ses promesses et de choisir quelqu'un qui aurait un profil, est-ce qu’on peut mettre des mots, plus politique que technique ?

Quelqu'un qui aurait un profil plus expérimenté que jeune ?

Est-ce que je déflore votre pensée ?

Oublions tout ce qui pourrait laisser penser ou alimenter l'idée que l'on fait en réalité des portraits robots. Ce n'est pas du tout ce à quoi je pense.

Je pense que l'on a depuis très longtemps une rupture avec les Français qui est sur une chose toute simple : la langue que l'on parle.

Le pouvoir, les pouvoirs, et vous les recevez à votre micro à peu près tous les jours, ont une manière de s'exprimer, peut-être une manière de penser avec des idées, des concepts, des mots extrêmement compliqués qui fait que la plupart des Français, ou un très grand nombre d'entre eux, ne comprennent même plus ce dont on parle.

Cela, c'était une balle pour les technos ! Je traduis !

Non, c'est une certitude.

Si l'on ne retrouve pas le moyen de faire partager des idées essentielles et simples en termes essentiels et simples, toute réconciliation est impossible.

Dernière question en 10 secondes.

Le grand parti unique que veulent certains en Macronie avec vous, tout le monde dedans, est-ce que vous y êtes favorable ou est-ce de la monarchie, comme dit Christian Jacob ?

On a besoin de deux nécessités.

La première d'entre elles, c'est l'unité. On a besoin de rassembler tous ceux qui veulent travailler ensemble.

La deuxième de ces nécessités, quelquefois on n'y pense pas, c'est le pluralisme.

Il y a des sensibilités différentes et il est normal qu'elles soient reconnues comme il y a, parmi les Français, une nécessité de reconnaissance et cela exige un équilibre, et je suis persuadé qu'on va le trouver.

Cela va, avec Édouard Philippe?

Oui, très bien.

Il va bien, vous pensez ?

En tout cas, la dernière fois que je l’ai vu, c’est-à-dire hier, il avait l'air en pleine forme comme j'étais en pleine forme et on a bien rigolé ensemble.

On en reste là, sur un sourire.

Sur un sourire, arrêtons-nous une seconde.

Est-ce qu’on peut imaginer que l'on se fasse la guerre à l'intérieur de la majorité dans les circonstances…

Pardon, quand on lit la presse et qu'on lit ce que vous vous envoyez comme mots d'une violence inouïe entre le clan plutôt Macroniste et clan Philippiste, on peut se poser la question, François Bayrou.

Eh bien, acceptez qu'il y ait des gens qui ne se reconnaissent pas dans les clans, qui pensent que l'approche de la politique, l'approche de cette charge importante que l'on doit avoir pour le pays ne s'accommode pas des clans et encore moins des guerres de clans.

Je n'ai pas toujours été d'accord avec Édouard Philippe, c'est de notoriété publique, mais enfin on a à construire ensemble, et cette nécessité-là devrait s'imposer à tous dans les mots, j'ai insisté sur les mots, et dans les actes.

Merci.

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