Renforcer le couple franco-allemand

Vendredi 12 juin, Université 133 a auditionné le député des Français établis hors de France, Frédéric Petit, sur son rôle actif dans le renforcement du couple-franco-allemand et sur ses espoirs pour l’Europe. Avec lui, le représentant des Français à Cologne, Grégory Lièvre.

Sarah Durelle-Marc (maître de conférences en droit et science politique, Université catholique de Lille et rapporteur de l’atelier Europe et relations internationales) et Olivia Leboyer (docteur en science politique, Sciences po et rapporteur d’Université 133) ont interrogé Frédéric Petit sur son action dans cette période de crise. A l’heure où la peur et le repli sur soi menacent, la solution n’est évidemment pas dans la fermeture des frontières et la méfiance envers l’autre. Frédéric Petit, dès le 8 mai, a sollicité une audition auprès des deux ministres de l’Intérieur, français et allemand, Christophe Castaner et Horst Seehofer, pour souligner l’importance d’aider les réseaux éducatifs à l’étranger. Le franco-allemand était alors terriblement absent de la gestion de la crise du Covid-19.

Le 28 mai 2020, lors de l’audition des deux ministres, Frédéric Petit a eu le sentiment, peut-être pour la première fois, de voir des parlementaires face à un exécutif, et non pas des Français face à des Allemands.

L’assemblée parlementaire franco-allemande a été trop longue à se réunir. Député du franco-allemand profond, Frédéric Petit a senti un risque de décrochage des choses. Qu’est-ce qui a tenu ? Jusque-là, on a réussi à institutionnaliser. L’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) a notamment bien résisté. 

La représentation des Français à l’étranger, c’est quelque chose de très ancien, nous rappelle le député des Fées, comme il aime à s’appeler. On peut remonter au droit d’aubaine, à Colbert. Aujourd’hui, la sociologie de ceux que Frédéric Petit représente a beaucoup changé. La représentation se joue sur 2 niveaux. Premier niveau : des élus locaux, membres du conseil consulaire qui élisent entre eux 90 personnes pour siéger à Paris à l'Assemblée des Français de l'étranger (AFE). Second niveau : des députés et sénateurs des Français établis à l'étranger. Aussi Frédéric Petit a-t-il un rôle de terrain, en contact constant avec sa circonscription et les élus locaux de sa circonscription. Son rôle est autant de pédagogie et d’explication que de représentation. L’objectif étant de donner aux personnes l’autonomie et la liberté pour se saisir des outils à leur disposition et du formidable réseau des FFE.

Ingénieur, Frédéric Petit estime essentiel de réfléchir différemment aux frontières. On doit penser en termes de frontières-gradients, de régions-frontières. Et si nous laissons s’installer, en Europe, un déséquilibre dans les mobilités, ce sera une faute politique. Gérer des clusters, oui. Or, le virus ne s’arrête pas aux frontières. Toute une réflexion sur les frontières est absente en Europe. La notion de frontière extérieure est également importante à considérer.

Sur la dimension citoyen-médiateur au quotidien, Grégory Lièvre remarque qu’il n’a pas senti de défiance entre les Länder du Nord et ceux du Sud. Il n’a pas perçu de rupture du lien de confiance.

La binationalité, la biculture, c’est fondamental, pour l’Europe. On ne sera jamais le melting pot américain. On a 24 langues, et on l’assume. Mais la question d’un espace public européen se pose. Aujourd’hui, nous sommes plus sur un faisceau que sur une construction pensée, réfléchie. Les institutions parlementaires pourraient-elles être des leviers ? On n’a pas d’espace public européen et cela nous manque. Les listes transnationales pourraient être une idée, mais c’est très complexe. Des initiatives intéressantes existent, comme cette interparlementaire de femmes, dans les Balkans. Et, quoi qu’on dise de la Pologne et de la Hongrie, Frédéric Petit est convaincu que les citoyens y ont envie d’Europe. Souvenons-nous de Bronislaw Geremek, grand européen polonais. Construire ensemble un espace public européen permettrait de poser des enjeux européens comme tels, et de former une opinion publique européenne.

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