Cerveau et transition écologique : comment changer durablement nos comportements ?

Démocrates pour la planète

Mercredi 19 janvier, les Démocrates pour la Planète et l'Univers-cité pour la transition écologique ont consacré la soirée à nous expliquer un curieux paradoxe : Bien souvent, le constat est là, on sait que l'on doit modifier nos comportements, mais on ne le fait pas. Quelque chose nous retient. Pour dépasser ces blocages, souvent inévitables, des solutions pratiques existent. Une discussion stimulante et optimiste, à retrouver en vidéo et sur https://univ-transitionecologique.fr / 

Anne-Laure Nouvion (docteure en biologie, spécialiste en neurosciences et PNL), Nicolas Schmit (coach en conduite du changement et ancien adjoint au maire à la transition écologique) et Solène Boulenguer (Démocrates pour la planète) nous proposent des clefs pour changer nos comportements de façon durable.

Trop souvent, nous savons qu'il y a urgence, nous avons la volonté de changer, et quelque chose nous en empêche. S'en tenir à ce constat serait dommage. Nos intervenants soutiennent que l'on peut sortir de l'ornière et passer à l'action. Beaucoup de bienveillance et de conseils pratiques éclairants dans cette soirée d'échanges. Des entraves cognitives nous bloquent, mais il demeure possible d'identifier des leviers d'action.

S'appuyant sur des travaux de neurosciences ou d'autres courants scientifiques (Prochaska et di Clemente, Freud, Skinner, etc), Anne-Laure Nouvion nous expose les étapes du changement : de l'intention à la décision, de la préparation, en passant par la rechute ou le rebond, voire la régression, pour aboutir, enfin, au maintien du changement de comportement. Etant entendu qu'il peut y avoir des aller-retours.

Les freins sont multiples : le temps, le coût, l'habitude, le confort, l'individualisme, la justice sociale, la peur de la nouveauté, l'impression qu'il est déjà trop tard... Par des exemples concrets, arrêter de fumer ou décider d'opter pour du shampoing solide, nos intervenants montrent la difficulté du parcours, mais aussi son intérêt.

Des biais de 3 sortes empêchent ce changement : le biais de négativité, le biais de l'évitement des pertes et le biais de conformisme (découvert par Solomon Asch, directeur de thèse de Stanley Milgram). En effet, notre cerveau a tendance à préférer éviter des pertes certaines plutôt qu'obtenir des gains incertains.

Nous avons donc besoin de sens, de sécurité et de collectif. Comment tracer, alors, des pistes d'action ? Nicolas Schmit et Anne-Laure Nouvion nous encouragent à rester confiants : nos émotions négatives, nos peurs sont inévitables. Inutile de les refouler. Il faut, à l'inverse, les accepter, les comprendre et parvenir à s'en servir. Nous pouvons apprendre à piloter notre cerveau au lieu d'être pilotés par lui. 

4 pistes d'action peuvent être identifiées :

- Prendre conscience de nos freins

- Capter l'attention

- Agir avec le collectif

- Se confronter à ses peurs de décideurs

Pour prendre conscience de ses freins, l'exercice de la pleine conscience, bien connu des yogi, aide à se sentir en harmonie avec la nature et avec notre présence au monde. Cela permet, ensuite, d'accueillir la frustration, l'échec (cf. Les vertus de l'échec de Charles Pépin) et de résister à la tentation. Il n'y a que sur le présent que l'on peut avoir prise, nous rappelle Nicolas Schmit.

Pour capter l'attention de notre cerveau, celui-ci a besoin de récompenses concrètes et visuelles, comme un certificat de contribution à la neutralité carbone, par exemple. Ce type de gratification pousse à agir de nouveau, dans le bon sens. De même, la ludopédagogie est efficace (les politiciens devraient l'utiliser plus souvent !), apprendre en prenant plaisir est toujours plus facile. Les nudges aident à influencer en douceur. Les créations artistiques allient l'action utile et l'esthétique, comme avec la Fresque pour le climat, par exemple.

Participer à un sens plus grand que nous, à un collectif, est stimulant. En un sens, Démocrates pour la planète est un leader d'opinion. Quant à ce que l'on désigne aujourd'hui par "écologie punitive", ce n'est pas forcément néfaste. Il faut trouver l'équilibre entre mesures incitatives et mesures coercitives. La tarification incitative des déchets en est un exemple. Et sans un système de bonus/malus, certaines entreprises ne se seraient pas conformées aux exigences écologiques.

Chacun va à sa vitesse, chacun a ses propres biais à apprivoiser. Mais, en dédramatisant, en expérimentant, nous pouvons identifier nos résistances pour en faire des leviers d'action. L'Univers-cité pour la transition écologique, dont nos trois intervenants sont co-fondateurs, croit beaucoup dans la mise en récit de la transition écologique dans les territoires, avec la population. Chez les élus aussi, confie Nicolas Schmitt, des peurs existent. La participation citoyenne peut se révéler un adjuvant, pour avancer ensemble.

En un cercle vertueux, on peut relier l'écologie personnelle, l'écologie relationnelle et l'écologie du vivant.

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