Sommet pour l'emploi des jeunes : "La solution est européenne mais aussi nationale"

"Il était temps que nos chefs d'États et de gouvernements prennent ce sujet à bras le corps. On parle d'un plan de 6 milliards d'euros sur les deux années qui viennent, c'est bien mais ce n'est pas suffisant. Selon l'Organisation internationale du travail, il faudrait plutôt débloquer vingt milliards d'euros", a réagi mardi soir le vice-président du MoDem.

"Il existe des situations incroyables en Grèce et en Espagne, mais la France n'est pas beaucoup mieux lotie. Il s'agit de trouver du travail pour les jeunes sans diplôme, mais aussi pour les jeunes sur-diplômés. C'est donc un sujet large et explosif, car cela ne peut plus durer", a-t-il rappelé.

"La solution pour relancer la création d'emploi est forcément européenne", estime-t-il. "C'est d'abord reconstruire une industrie et une recherche communes, ce que nous n'avons pas réussi à faire ces dix dernières années. Ensuite, il faut faire une vraie réforme fiscale : nous ne pouvons pas continuer à avoir une fiscalité qui entretienne une concurrence faussée à l'intérieur même de l'Union européenne et de la zone euro, en particulier entre la France et l'Allemagne. Notre pays ne peut plus avoir un coût du travail équivalent au double du salaire net, voire brut, du salarié. Baissons ce coût du travail en déplaçant la taxation sur les sources de pollutions", propose l'ancien dirigeant des Verts.

Enfin, "la France doit réformer sa formation professionnelle, en tirant les enseignements de l'expérience allemande".  "Notre formation professionnelle représente des sommes astronomiques alors qu'elle n'a pas de bons résultats. L'Allemagne arrive beaucoup mieux que nous à adosser formation et emploi, mettons cela en place", a-t-il ajouté.

La France "peut exploser à tout moment"

Interrogé sur le climat de tension qui règne ces dernières semaines en France, Jean-Luc Bennahmias a jugé que "nous sommes dans une situation que nous avons rarement connue". "Il y a un climat de non respect des règles de l'État et donc de l'égalité républicaine. Les choses débordent depuis plusieurs mois : l'autorité de l'État devient anecdotique, la crédibilité des leaders, des formations politiques et des corps intermédiaires devient négligeable. Une grande partie de nos concitoyens ne croit plus aux décisions prises. Cela peut exploser à tout moment", a-t-il alerté. 

"Si le gouvernement et le président de la République ne sont pas capables de donner la ligne stratégique qui doit être celle de la France pour redresser l'emploi, s'ils ne sont pas capables de redonner confiance à nos concitoyens en la politique, nous serons dans un schéma insurrectionnel", a remarqué le dirigeant centriste.

"Ce pays a besoin d'un consensus démocratique national très important, qui dépasse largement les vieilles divisions entre la Gauche, le Centre et la Droite. Nous avons besoin de la même chose qu'après la guerre de 39-45, avec le Conseil National de la Résistance : qu'un certain nombre de structures se mettent d'accord pour redresser la République Française", a-t-il conclu avec gravité.