"Seul le Centre rassemblé est en mesure d'améliorer l'organisation politique de notre pays"

Invitée de Daniel Picouly, sur France Ô, Marielle de Sarnez a retracé son parcours personnel et politique. Elle a également salué l'Alternative UDI-MoDem comme une réponse concrète face aux tensions de la Droite et de la Gauche.

Daniel Picouly - Avec l'UDI et le MoDem, vous créez l'Alternative. Expliquez-moi.

Marielle de Sarnez - Si on considère que tout va bien dans le pays, on se dit que le monde politique tel qu'il est organisé, avec l'UMP, le PS et les extrêmes, ça va très bien. C'est exactement le contraire de ce que je pense. Je pense que la France ne va pas bien, que l'organisation politique n'est pas bonne et ne favorise pas l'épanouissement du pays. Pour changer cela, il faut un Centre rassemblé, car pour peser il doit être rassemblé. On voit des tensions, des divisions idéologiques, au PS et à l'UMP. Qu'il y ait un lieu où deux personnalités de premier plan, François Bayrou et Jean-Louis Borloo, décident de se rassembler pour agir ensemble, je trouve que c'est une bonne nouvelle pour la politique française.

Vous êtes vigilante à ce qu'on prononce bien votre nom. Votre particule, on dirait que vous la portez comme une croix, alors que ce n'est qu'une noblesse d'empire...

Non, pas du tout (rires). J'ai un arrière arrière arrière grand-père qui a perdu une jambe, ou deux, en faisant la guerre à Moscou. Je ne suis pas d'une noblesse de sang, je ne suis pas aristocrate. J'ai un arrière arrière arrière grand-père qui a fait valeureusement la guerre. Ce n'est pas si mal.

Ce portrait du général De Gaulle, il vous a dégoûté du Gaullisme ou ce sont des conversations familiales...

Quand on est jeune, on est forcément contre l'engagement de ses parents. J'étais faite comme ça. J'étais complètement ait-Gaulliste quand j'étais jeune, j'avais dix-huit ans en mai 68. Puis, plus tard, j'ai lu De Gaulle, ce qu'il avait écrit en 58 au moment où on refonde la République française, et c'était un grand homme. C'était un grand homme qui avait, en plus, la simplicité de ses visions, il parlait de façon compréhensible, il disait où on allait, où la France devait aller. Ce n'était pas si mal.

Quand on vous écoute, on se dit que vous auriez pu tourner mal (rires), être à l'UMP aujourd'hui...

Non. Je me suis engagée auprès de Giscard, car c'était pour moi un monde de modernité. Il y avait un Gaullisme un peu finissant, l'UNR, l'UDR, un appareil politique qui n'était pas génial. Je m'engage autour de Giscard, qui incarnait la France en couleur qui succédait à la France en noir et blanc. 

Raymond Barre ensuite, vous retombez en matière de modernité...

(rires) Chez Giscard, il y a eu des choses géniales, mais cela a moins bien fini, il est retombé trop à droite pour moi. Mais il a conduit un nombre incroyable d'évolutions, qui ne sont pas passées facilement dans son électorat : l'interruption volontaire de grossesse, le droit de vote à 18 ans, … Toutes choses dont on ne se souvient pas aujourd'hui mais qui, à l'époque, bouleversait le paysage politique. On se souvient de ce dont on veut se souvenir. Moi, je veux garder les bons souvenirs.

Après, la rencontre avec François Bayrou, qui semble un élément déterminant de votre vie politique.

On se rencontre à l'UDF, qui était le parti de Giscard puis présidé par Jean Lecanuet. François Bayrou était proche de Jean Lecanuet, il écrivait dans le journal du CDS, le mouvement du Centre à l'époque. On était de la même génération, on avait le même âge. Je me suis dit que c'était un homme politique qui n'était pas comme les autres. Il écrivait, il aimait écrire, il lisait beaucoup.

Il était cultivé. C'est quelque chose qui vous fascine ?

Il était cultivé, oui. Je n'ai pas fait d'études et j'ai beaucoup regretté. J'ai arrêté après le bac, car la vie a fait que j'ai travaillé très très vite. C'est un chemin différent. Quelqu'un pour moi qui a la chance de faire des études, il est agrégé François Bayrou...

Vous vouliez être agrégée de philo ? 

Oui, j'aurais adoré. Mais c'est comme ça, la vie fait des choix différents pour vous.

Mais vous n'auriez peut-être pas fait de politique ?

Oui. Peut-être aurait-ce été mieux ? (rires) En même temps, j'aime l'engagement. Je suis engagée depuis jeune. J'ai vécu dans une famille où on parlait beaucoup de politique et "d'intérêt général", c'était un mot qu'on utilisait beaucoup à l'époque. Je crois que c'était normal que je consacre ma vie à cet intérêt général.

On peut se demander si un homme cultivé en France peut réussir...

Je crois que François Bayrou a réussi, qu'il réussit et qu'il réussira. La politique a besoin de tempéraments comme ça, qui soient un peu différents. Je connais plein de gens qui ont fait l'ENA, qui sont très bien, mais en même temps il y a quelque chose là dedans qui ne va pas. Sortir d'un concours à vingt-deux ans, en se disant que tout est réglé, qu'on sait déjà tout de la vie, qu'on a son expérience, ce n'est pas possible.

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