Retraites : "Le système par points est le seul à garantir justice et souplesse"

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Invité des Échos, François Bayrou a appelé François Hollande à "prendre des décisions lourdes", "notamment sur les retraites". "Des rustines ne suffiront pas", a souligné celui qui défend l'instauration d'un système par points.

Il y a tout juste un an dans un portrait qui vous était consacré dans Les Echos, vous vous disiez certain que tôt ou tard François Hollande serait obligé d’ouvrir le gouvernement, "quand l’orage sera là", c’étaient vos mots.

"Ouvrir le gouvernement", je ne pense pas que j’ai utilisé cette expression. "Changer de politique", ça oui. Pour moi il est peu important de savoir qui fait les choses, qui est aux responsabilités ou dans les fonctions exécutives. Ce qui est important, c’est la politique à suivre. De ce point de vue, et du point de vue économique en particulier, la discussion se focalise au fond sur une question très simple : est-ce que les décisions prises jusqu’à maintenant suffisent pour inverser le cours des choses économiques en France pour retrouver de l’emploi et de la capacité à recréer des richesses ? Ma réponse à moi est non, ça ne suffit pas. La boîte à outils, comme François Hollande l’a appelée dans une interview, pour moi est nettement insuffisante. Il va être obligé de prendre des décisions qui seront des décisions lourdes, notamment sur les retraites.

Sur le chantier des retraites, qu’est-ce que vous attendez de lui, concrètement ?

Moi je ne crois pas que des rustines puissent servir à réparer notre système de retraites. Je pense que tôt ou tard les gouvernements seront obligés de remettre sur la table l’ensemble de l’architecture du système des retraites. Ça aurait dû être fait depuis dix ans. Vous savez que je défends cette idée de retraite par points depuis 2002. Cette idée finira par s’imposer, la CFDT est allée dans ce sens-là et c’est très important qu’un grand syndicat dise qu’on sera obligé d’en arriver là. C’est le seul système souple et juste parce que, à la fois il prend en compte l’existant, et il choisit l’équité pour le futur. Et il est adaptable, par exemple les questions de pénibilité peuvent être prises en compte, les années de travail pénibles peuvent rapporter plus de points que les années de travail moins difficiles, physiquement en tout cas. Tout ça se négocie avec les partenaires sociaux, mais on a perdu dix ans. Si on continue à perdre du temps, on s’en mordra les doigts. Donc je pense que c’est la seule démarche à suivre. En plus elle peut s’accommoder de prendre un peu temps, on peut respirer un peu…

Le calendrier est extrêmement serré là, le gouvernement s’est engagé à ouvrir le chantier à la rentrée.

Le calendrier est serré pour qu’on prenne les décisions. Si on ne les prend pas, en effet nous aurons de graves ennuis. Mais nous aurons de graves ennuis non pas du tout comme on le croit parce que l’Europe nous menacera ou prendra des rétorsions, mais parce que c’est nous qui sommes en train de craquer et c’est notre système de retraite qui est mis en péril.

MUNICIPALES : "LE POUVOIR LOCAL NE S’ACCOMMODE PAS DU SECTARISME"

Sur le plan politique, il y a deux échéances très importantes en 2014. Les municipales d’abord, les Européennes ensuite. Quelle sera votre stratégie d’alliance pour ces deux échéances ?

Pour nous, pour les municipales, nous regarderons ville par ville quel est l’intérêt de la ville. Donc, il y aura des accords de partenariat avec ceux dont nous estimerons que nous pouvons avec eux faire avancer les choses dans la ville. Par exemple, à Bordeaux il n’y a pas de mystère que nous sommes proches de Alain Juppé, que nous travaillons avec lui et que nous avons des élus avec lui. Il y a d’autres villes où il peut y avoir des maires socialistes qui comptent. Pour moi, ce n’est pas l’étiquette qui est l’important, vous comprenez ça ? Pour la vie locale, un grand maire, qu’il soit socialiste modéré ou UMP modéré, et rassembleur aussi, ça ne présente aucun inconvénient.

On a compris que le mot important c’était "modéré".

Non, le mot important c’est "rassembleur". L’important c’est qu’il y ait des élus locaux qui ne soient pas sectaires. Le pouvoir local ne s’accommode pas du sectarisme. Chaque fois que nous trouverons en face de nous un élu sectaire, qu’il soit d’un bord ou de l’autre, nous ne le soutiendrons pas. Nous, nous sommes là pour que les réalités locales prennent le pas sur les réalités partisanes. L’intérêt général avant l’intérêt partisan.

A titre personnel François Bayrou, on dit que la mairie de Pau vous intéresse, c’est le cas ?

C’est-à-dire que je suis élu à Pau depuis longtemps et je travaille à faire que des gens dispersés se rassemblement. Tout le reste, pour moi, passe au deuxième plan. Je ne suis pas du tout là pour me promouvoir, je suis là pour aider à ce qu’il y ait une alternance, qui est nécessaire. La ville de Pau appartient à la même équipe PS depuis 42 ans. Donc vous voyez que ça mérite que l’on réfléchisse à une alternance. Mais, ne vous trompez pas, je ne fais pas cela pour moi. Je fais cela pour les habitants de cette ville qui voient une situation qui se dégrade ou qui n’est pas ce qu’ils pourraient espérer pour les entrainer et pour faire qu’ils se trouvent au sein de la ville dont ils rêvent.  

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