Rapport Gallois : "Le Gouvernement doit adopter des décisions compréhensibles par tous"
François Bayrou a appelé le Gouvernement à adopter "des décisions simples, compréhensibles par tous et immédiatement utiles", mardi 6 novembre sur Radio Classique et Public Sénat.
"J’ai fait de la compétitivité la question essentielle de ma campagne présidentielle. Nous n’avons plus la production capable de soutenir notre niveau de services publics et de protection sociale. On s’endette pour continuer à financer ce qu’on ne peut plus financer par les voies normales de la production et de l’emploi. Le problème, ce n'est pas notre protection sociale, c'est notre incapacité à produire suffisamment pour la financer", a d'abord tenu à rappeler le président du Mouvement Démocrate.
Pour lui, "les socialistes sont piégés par le fait qu’ils ont présenté aux Français un projet qui n’est pas applicable", comme il l'avait souligné le jour de son choix pour François Hollande, et "parce que l’inspiration de leur majorité n’est pas du tout celle qui va s’imposer aujourd’hui". "Le pays avait besoin d’alternance. On avait besoin de voir la gauche sortir de la négation perpétuelle où elle était en face des réformes, et de la voir au pied du mur des réformes qu’il va falloir faire. C’est le tournant. J’estime que dans les deux prochaines semaines, le quinquennat de François Hollande va prendre son sens", a analysé le leader centriste.
"Je demande au gouvernement de réfléchir, qu'il adopte des décisions simples, compréhensibles par tous, immédiatement utiles", a poursuivi François Bayrou. Reconnaissant qu'une action "brutale" comportait "le risque d'un affaiblissement du pouvoir d'achat" des ménages, il a regretté que le "monde de l'entreprise soit découragé, soupçonné, poursuivi". Il y a "un très mauvais climat pour que l'esprit d'entreprise se répande dans le pays", a-t-il estimé.
"Nous avons perdu l'élan de la création", a ajouté François Bayrou. Or, à ses yeux, "c'est l'absence de production qui constitue une fragilisation de notre système de protection". Pour François Bayrou, "le risque maximal, c'est de ne rien faire (...) que l'on ait fait sortir le rapport Gallois et qu'on mette cela dans un tiroir et qu'on ait l'impression que le gouvernement se défile".
Afin de doper la compétitivité de l'économie française, le gouvernement devrait proposer un crédit d'impôt aux entreprises de 20 milliards d'euros sur 3 ans, selon une source proche du gouvernement. Le président du MoDem a mis en garde contre la complexité d'une telle mesure, qui constituerait "une usine à gaz" : "Que le gouvernement fasse attention, il y a là un très gros risque d'incompréhension et de passer à côté de l’enjeu que Monsieur Gallois a très justement décrit, qui est de donner un ballon d’oxygène pour que la production soit soutenue.", a-t-il prévenu.