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"Pour sortir la France de l’ornière et avancer, nous devons enfin regarder la vérité en face"

Marielle_de_Sarnez-MDS

Marielle de Sarnez représentait François Bayrou dans l'émission "Mots Croisés", lundi 16 avril, face aux neuf autres candidats et à leurs représentants.

"Le surendettement du pays est comme le surendettement d’une famille, ce n’est que du malheur pour les années qui viennent". Marielle de Sarnez, directrice de campagne de François Bayrou, a tenu en préambule à tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique "dramatique " du pays. L’eurodéputée a par ailleurs estimé que ce dévoiement de la dépense publique était le fruit d’une "coresponsabilité "d’une droite et d’une gauche "incapables de présenter un budget à l’équilibre depuis maintenant 30 ans".

Ne se contentant pas de pointer les responsabilités des uns et des autres, Marielle de Sarnez a posé les jalons du redressement : "Il est nécessaire d’instaurer une règle d’équilibre des comptes publics. La fameuse règle d’or, que François Bayrou propose depuis maintenant une dizaine d’années". Pour elle, une telle gestion du pays ne peut perdurer, au risque de voir le pays se retrouver dans une situation analogue à celle de l’Espagne car "notre pays s’appauvrit années après années".

Afin de remédier à cela, la directrice de campagne de François Bayrou a estimé qu’il fallait impérativement faire des efforts, notamment réhabiliter le "Produire en France" : "Pour sortir la France de l’ornière, nous devons d’abord regarder les choses en face. Nous devons recommencer à produire en France. Ensuite, nous devons garder un budget identique à celui que nous avons aujourd’hui, et ceci pendant les deux années qui viennent. Nous devrons faire mieux, sans dépenser plus", a-t-elle préconisé.

 "La stratégie nationale du Produire en France doit s’accompagner d’une refondation du dialogue social"

Concernant la politique de l’emploi que François Bayrou mettra, Marielle de Sarnez a rappelé la nécessité de développer le "Produire en France" et a plaidé pour une stratégie en ce sens, "filière par filière", à l’image de ce que réalisent nos voisins européens. Pour ce faire, l’eurodéputée a appelé à une mobilisation de tous les acteurs de l’emploi : les chefs des petites et moyennes entreprises, les salariés, les ingénieurs ou encore les chercheurs. "Tous ces protagonistes ont besoin de stabilité pour travailler ensemble dans la sérénité, c’est une condition sine qua non. Il ne s’agit pas de changer la règle du jeu tous les jours".

Et Marielle de Sarnez d’avancer une proposition concrète de François Bayrou en matière d’emploi : "l’instauration d’un emploi sans charge pour les jeunes et les chômeurs, au sein des entreprises de moins de cinquante salariés". Le "Produire en France", tel que le voit François Bayrou, se fonderait également sur une nouvelle approche du dialogue social : "Nous souhaitons qu’il y ait des salariés au sein des conseils d’administration et des conseils de rémunération, qui jouissent d'un droit de vote", a souligné l'eurodéputée.

"La politique d’immigration de la France doit avant tout être une politique européenne"

En matière d’immigration, Marielle de Sarnez s’est montrée circonspecte sur le fait "qu’il s’agisse d’une priorité pour les Français dans la conjoncture actuelle". "Je crois que la principale inquiétude des citoyens, c'est l'emploi et l'avenir de nos enfants", a-t-elle justifié. Elle a également tenu à fustiger "cette attitude constante de certains candidats à trouver des boucs émissaires". "Cela relève de la facilité et cela nous empêche par conséquent de nous retrousser les manches pour faire face à nos responsabilités", a-t-elle estimé.

Néanmoins, Marielle de Sarnez, et par extension François Bayrou, ont refusé de se voiler la face sur cette question de l’immigration. Ils reconnaissent "un échec cinglant de l’intégration en France".  Pour remédier à cela, Marielle de Sarnez a proposé de "réenclencher la machine à intégrer, l’ascenseur social et surtout l’école, thématique chère à François Bayrou : "L’échec de l’intégration est aussi l’échec de l’école de la République. On n’arrive plus à intégrer. Il y a 150 000 jeunes qui sortent chaque année sans diplôme du système éducatif et ce sont les mêmes qu’on retrouve quelques années plus tard au chômage. Nous devons reprendre les fondamentaux que sont l’écriture, le calcul ou encore l’écriture".

Pour la directrice de campagne de François Bayrou, la politique de l’immigration que doit mener la France doit enfin être une politique européenne : "Je pense que cette politique verra le jour quand l’Europe sera plus démocratique. C’est pour cela que François Bayrou plaide pour un président du Conseil européen élu au suffrage universel", a-t-elle souligné.

"Le nucléaire doit être une énergie de transition"

Interrogée ensuite sur la politique nucléaire, Marielle de Sarnez a rappelé le "choc " qu’a été le drame de Fukushima pour l’opinion publique. François Bayrou souhaite le développement croissant des énergies alternatives car, comme elle l'a rappelé, "l’énergie nucléaire doit être une énergie de transition qui a vocation, à long ou moyen terme, à être remplacée par des énergies renouvelables". La directrice de campagne de François Bayrou a déploré que la France soit loin de l’objectif de 20% d’économie d’énergies comme cela devra être le cas à l’horizon 2020 : "Je ne pense pas qu’on puisse atteindre cet objectif, alors qu’aujourd’hui nous n’avons même pas atteint la barre des 10%".

Par ailleurs, Marielle de Sarnez a insisté sur la proposition de François Bayrou "d'accroître l'’indépendance de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)". "Pour renfoncer cette indépendance, il serait intéressant d'intégrer à cet organisme des représentants européens", a-t-elle avancé.

Enfin, questionnée sur une possible absence de François Bayrou du second tour, Marielle de Sarnez a fustigé "les médias qui nous disent depuis cinq mois que le second tour est joué d'avance. Cela nous pompe !" Elle a ainsi balayé cette éventualité d'un revers de main, rappelant avec conviction "qu'avant le second tour il y a le premier. C'est le peuple qui aura le dernier mot et c'est pour cela que j'ai foi en le score que fera François Bayrou".

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