Portrait : Patrick Mignola

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Élu maire de sa ville natale à 29 ans en réalisant ainsi son rêve d'enfant, le vice-président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes garde les pieds sur terre en dirigeant aujourd'hui le groupe Mignola, deuxième entreprise de son secteur d'activité en France.

Patrick Mignola, vous êtes maire de La Ravoire, président de Métropole Savoie et depuis peu vice-président du Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes. Pourriez-vous nous retracer votre parcours politique ?

J’avais un rêve d’enfant, devenir maire de La Ravoire, ma commune natale. C’est un luxe de réaliser son rêve à 29 ans, le reste est du bonus, et quel bonus ! J’ai eu l’honneur de travailler avec François Léotard, François Bayrou et Michel Mercier, puis d’occuper différents mandats locaux passionnants. Aussi libéral sur le plan économique que sur les questions de société, j’ai toujours appartenu à la famille du Centre. En terme de carrière, j’ai sans doute perdu des chances de devenir parlementaire dans notre système à deux puissances, aussi simpliste qu’exclusif, mais j’y ai gagné en liberté. C’est mieux ainsi.

PDG du groupe Mignola, deuxième entreprise de son secteur d’activité en France (NDLR : fourniture et pose de revêtement de sol et d’ameublement), votre engagement politique ne se fait pas au détriment de votre carrière professionnelle. Est-ce important pour vous cette vision de la politique connectée au monde du travail ?

C’est indispensable car je ne peux pas concevoir de vivre de la politique. Et je préfère les soucis des échéances, des marchés, du management à l’angoisse de n’être pas réélu. Cela permet aussi de suivre plus rapidement les évolutions de société : pour moi qui travaille dans le BTP, je n’imagine pas que Mme Duflot aurait pu imposer sa loi sur le logement, véritable accident industriel et social, si elle avait déjà mis les pieds dans une entreprise. Le monde de l’entreprise est aussi celui de la créativité, de la gestion, des méthodes de management et de motivation qui nous font découvrir les nouvelles générations. C’est un exercice d’incertitude et d’humilité. Des qualités inégalement réparties dans le monde politique…

Vous avez hérité de la vice-présidence dédiée aux transports dans la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, un secteur important avec un budget conséquent de 784 millions d’euros. Vous semblez mettre un point d’honneur à améliorer pendant votre mandat l’efficacité du rail, qui souffrirait d’une mauvaise qualité de service. Comment comptez-vous procéder ?

La SNCF est une belle maison, elle le prouve tous les jours avec les LGV et ses conquêtes à l’international. Il est temps qu’elle le prouve aussi aux usagers du quotidien dans les TER. Auvergne-Rhône Alpes est aujourd’hui une des pires régions en terme de ponctualité et de vétusté des lignes. Je souhaite remettre un esprit de responsabilité dans nos relations : prise de risque partagé sur les recettes voyageurs, indicateurs de performance, pénalités dissuasives en cas de dysfonctionnements, information voyageurs, numérisation. Et rendre des comptes tous les ans sur le redressement attendu. De plus, nous devons intégrer un rapport à la mobilité qui évolue très vite : avec le succès des Blablacar ou des bus Macron, une Région doit être l’organisatrice de toutes les mobilités – routière, autoroutière, fluviale, par câble urbain et ferroviaire – et les rendre complémentaires.

Vous aviez pour projet, pendant la campagne, d’annuler les charges aux employés s’ils venaient à prendre un apprenti. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur cette idée ? Savez-vous quand elle verra le jour ?

La priorité centrale des collectivités doit être l’Emploi. A travers l’investissement, le soutien à l’innovation et au développement des entreprises, et évidemment l’alternance au sens large pour faire gagner le plus tôt possible à nos jeunes la culture de l’entreprise. Nous travaillons donc avec le monde économique pour l’aider à les intégrer en les soutenant les entreprises là où des décennies d’indécision publique les ont le plus abimées : les charges sociales. Il est insensé que seuls les salariés supportent le poids du financement de la protection sociale. Ils y perdent en salaire net et l’entreprise est asphyxiée en prélèvements. Même à l’échelle régionale, plus modeste que celle de l’Etat, nous ferons donc ce qui est juste. Avec le pacte une entreprise=un apprenti, ce sera du gagnant-gagnant.

Comment définiriez-vous l’idée du centre en politique ? De manière plus pragmatique, que peut apporter le centre à votre région ?

Le Centre, c’est l’espace le plus éloigné des extrêmes. Par les temps qui courent, des postures d’extrême gauche qui feignent d’ignorer le monde jusqu’à la caricature, aux outrances d’extrême droite qui excitent les peurs de l’autre jusqu’à mettre en danger le pacte républicain, c’est une idée primordiale pour l’hygiène de la société démocratique. Comprendre et expliquer la complexité du monde face aux simplismes, respecter les personnes dans la diversité de leurs parcours, les rassembler par-delà leurs préférences partisanes, c’est la seule manière de provoquer une dynamique de réforme, indispensable aujourd’hui. J’entends parfois : on a essayé la gauche, puis la droite, cela ne marche pas, prenons le Front ! Je crois pour ma part qu’on pourrait essayer une idée neuve : celle de travailler ensemble pour réussir ensemble.

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