Paris : "La municipalité sortante a été trop partisane"

Marielle_de_Sarnez-MDS

Dans une interview au JDD, Marielle de Sarnez déplore la campagne municipale à Paris "trop politicienne et polémique". Elle propose pour sa part "une campagne utile" qui "réponde aux aspirations des Parisiens".

Le Journal du Dimanche - Comment jugez-vous la campagne des municipales parisiennes?

Marielle de Sarnez - Décevante pour le moment, parce que trop politique au mauvais sens du terme et trop polémique. Pour ma part, je veux que la campagne soit utile aux Parisiens. Il faut donc qu’elle se concentre sur les réponses concrètes à leurs aspirations, en même temps que sur la vision de l’avenir de la capitale.

François Bayrou et Jean-Louis Borloo envisagent des listes communes aux Européennes. Y aura-t-il des listes communes MoDem-UDI aux municipales à Paris?

Je l’espère et je ferai tout pour y parvenir. Pour faire entendre un projet différent, il faut être forts, et pour être forts il faut être rassemblés. Entre le MoDem et l’UDI bien sûr, mais aussi vers des compétences de la société civile. Ce rassemblement passe d’abord par la définition d’une vision commune pour Paris, qui débouchera sur des propositions. Ensuite, on pourra établir des listes communes, puis se réunir, après les élections, au sein d’un groupe commun au conseil de Paris. Je suis optimiste: ça doit se faire, donc ça va se faire.

Yves Pozzo di Borgo, le président du groupe UDI au conseil de Paris, et Christian Saint-Etienne, candidat UDI à la mairie de Paris, ne se parlent plus… Les déchirements au sein de l’UDI Paris ne risquent-ils pas de compromettre toute chance d’accord au centre?

Certains enjeux sont plus grands que les ambitions, même légitimes, des uns et des autres. Quand il s’agit d’écrire une histoire nouvelle, de changer les choses, on ne peut pas accepter le risque de l’échec. Chacun doit comprendre que nous serons plus forts ensemble. On a besoin de tout le monde.

Le FN semble en mesure de devenir la troisième force politique à Paris…

Dans toutes les élections, quand le centre est fort, les extrêmes baissent. C’est une règle générale. C’est aussi pour cela que je me bats pour une union des centres à Paris. Les gens se reconnaissent de moins en moins dans les formations politiques traditionnelles. C’est précisément pour que ces déçus de l’action politique trouvent une autre réponse que les extrêmes que nous devons réussir ce rassemblement nouveau.
 
Qui serait légitime pour conduire des listes MoDem-UDI ?

La particularité des élections municipales à Paris, c’est qu’il y a 20 arrondissements, donc vingt listes différentes. Plus que d’un seul chef, on a donc besoin d’une équipe compétente qui joue collectif et qui porte des idées.
 
Rama Yade, dont le nom circule pour Paris, serait-elle une bonne candidate ?

On n’a jamais trop de talents. Chacune et chacun doit apporter sa pierre à l’édifice.

Quelles pourraient être les grandes lignes d’un programme commun ?

La priorité des priorités, c’est un plan Marshall du logement, pour sortir de la crise, détendre le marché, faire baisser les prix. Je veux construire 50.000 logements neufs en 10 ans, en passant de 2.000 à 5.000 constructions par an. Avant l’été, j’avais proposé de reconquérir 50 hectares au-dessus des voies ferrées à ciel ouvert et sur le périphérique quand il est en tranchée. Je constate avec satisfaction que Nathalie Kosciusco-Morizet a repris cette idée la semaine dernière. On voit bien que les choses avancent. Pour le financement, on peut innover, faire appel au Partenariat Public Privé, développer des baux emphytéotiques de 50 ou 90 ans... Je souhaite aussi améliorer et rendre plus juste la politique du logement social: les attributions doivent être beaucoup plus transparentes, insoupçonnables, grâce à un guichet unique et une attribution par points. Il faut également favoriser le taux de rotation, ou encore la colocation.

D’autres priorités ?

Il faut passer à la vitesse supérieure sur la qualité de l’air, faire baisser d’avantage la pollution atmosphérique et les particules fines. Je propose de favoriser réellement les déplacements doux, avec des itinéraires protégés dévolus aux vélos, en commençant par deux axes 100% vélo, nord-sud et est-ouest. Il est aussi indispensable de mettre le paquet sur la qualité des transports en commun, en particulier du métro, dont il faut repenser le design des voitures, la fréquence, la sécurité, la qualité de l’air. Troisième axe : favoriser l’activité économique de Paris, organiser au lendemain de l’élection des états généraux de l’entreprise avec l’ensemble des PME, pour soutenir les créations d’emploi. Enfin je veux que la ville innove en matière de participation des habitants, de démocratie locale: par exemple, on ne peut pas faire le Grand Paris sans que les habitants soient amenés à s’exprimer sur cette question par référendum.
 
Le MoDem a soutenu de nombreuses réalisations de Bertrand Delanoë - le réaménagement des voies sur berge, par exemple - quand l’UDI s’y opposait aux côté de l’UMP…

C’est vrai. Et nous sommes contents de l’avoir fait! Tout le monde sait que l’on ne reviendra pas sur l’aménagement des voies sur berges, même si on peut l’améliorer. Avoir été une opposition constructive nous permet d’être plus crédibles.
 
Vous sentez-vous plus proche de NKM ou d’Anne Hidalgo? Discutez-vous avec elles ?

Je ne veux pas distribuer bonnes et mauvaises notes. Vous l’avez compris, c’est de notre projet et de notre équipe que je m’occupe.
 
Vous être assez critique sur le bilan de Bertrand Delanoë… Un rapprochement MoDem-PS est-il totalement inenvisageable ?

La gestion de la municipalité sortante a été trop partisane, pas assez imaginative et trop dépensière. Paris a besoin de renouvellement.
 
En 2008, vous étiez pourtant prête à rejoindre la majorité municipale de Bertrand Delanoë…

J’étais prête à faire bouger les lignes, mais je n’ai trouvé en face de moi qu’une porte fermée.
 
NKM vous fait du pied. Envisagez-vous de fusionner vos listes avec celles de l’UMP au second tour?

La question des alliances se posera sans doute. Mais ce n’est pas le temps de ce genre de spéculation.
 
Le MoDem présentera-t-il des listes au premier tour à Paris quoi qu’il arrive ?

Quoi qu’il arrive je veux construire le rassemblement qui permettra de changer le visage de cette élection.

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