"Nous sommes dans une monarchie républicaine, notre modèle doit évoluer"
Sur le plateau de Mots Croisés, Marielle de Sarnez a appelé à ne pas faire de la vie privée du président de la République "un événement": "J'aimerais que l'on retienne son tournant politique plus que ses histoires personnelles."
"Les affaires privées se règlent en privé", a d'abord rappelé Marielle de Sarnez, s'appuyant sur un sondage récent qui nous apprend que "77% des Français" sont d’accord avec cela. Pour elle "avoir une certaine forme de curiosité" ne veut pas dire "accorder de l'importance".
"Il y a des degrés dans la hiérarchisation des choses. Au fond, les Français tiennent eux aussi à leur vie privée et ils ont ce regard là vis-à-vis de François Hollande. Leurs préoccupations ne sont absolument pas celles là, elles sont sur les emplois, sur l’avenir de leurs enfants". En tant que responsable politique, je lui demande d’abord de diriger le pays", a-t-elle soutenu.
Pour l'eurodéputée, ce scandale interroge "notre manière, en France, de pratiquer le pouvoir". "Nous avons une pratique monarchique, très différente des pays voisins. Si l’on regarde Enrico Letta (Italie) ou Mariano Rajoy (Espagne), vous ne connaissez pas leur femme", a-t-elle pointé. Cette affaire doit donc "nous amener à réfléchir à la manière dont est exercé le pouvoir suprême en France".
"Le modèle français du pouvoir doit évoluer. Nous sommes dans une monarchie républicaine et non une véritable démocratie. Angela Merkel par exemple n’a pas besoin de toutes ces dorures pour exercer le pouvoir. Nous, nous accordons trop d’importance aux apparences en France", a jugé la vice-présidente du MoDem.
"Je suis pour la suppression du statut de 'première dame', voire même de premier conjoint. Tout ceci ne devrait pas exister. La femme ou le mari d’un président ne devrait pas avoir d’avantages et de droits particuliers, ne devrait pas profiter du système", a proposé la vice-présidente du MoDem.
Selon elle, cette affaire tombe par ailleurs "très mal". "Nous sommes dans un moment où le pays se porte mal, où aucune des réformes nécessaires n’a été engagée dix-huit après son élection". Ce qui devrait compter, c'est que "le tournant social démocrate arrive", que "l'on se concentre sur les quelques vérités énoncées par François Hollande sur les créations d’emplois dans les entreprises, sur la nécessité de réformer l’état, sur la notion d’efficacité à moindre coût".
"J’aimerais qu’à la fin de son mandat, on se souvienne plus de son tournant que de ses histoires. Encore faut il qu’il ait le caractère dans l’action politique pour le réaliser, c’est ça que j’attends de lui, c’est cette clarification que j’attends, c’est qu’il passe aux actes.