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"Manque d'Europe : à qui la faute ?"

Image n°526

Jean-Marie Beaupuy, trésorier du Parti Démocrate Européen (PDE) et ancien eurodéputé, regrette "l'énorme manque d'ambition" des chefs de gouvernement pour "améliorer les conditions de vie des citoyens européens", dans une tribune publiée dans L'Union.

"Viande de cheval et viande de boeuf : qui contrôle ? Budget 2014-2020 de l'Union européenne en réduction, avec un énorme manque d'ambitions, tant en grands projets qu'en dimension sociale : qui décide ? Maintien des aides financières aux agriculteurs, mais pas de projet politique pour une agriculture européenne confrontée à un marché mondial : qui a camouflé ce soi-disant accord ?

Comme le cycliste, qui a besoin d'appuyer sur les pédales pour avancer, l'Union européenne a besoin d'un 'souffle', de projets, d'orientations politiques, et donc de décisions contrètes qui la fassent progresser en apportant des solutions à nos problèmes. 

Au cours de ces dernières années :
- La Commission européenne, dirigée par M. Barroso, abdique devant les chefs d'Etat et n'utilise plus son pouvoir, et son DEVOIR, de force de proposition.
- Les députés européens, avec leurs responsabilités renforcées, se battent pour obtenir de véritables progrès dans tous les domaines... mais se heurtent au mur des 27 chefs de gouvernement.
- Les 27 chefs de gouvernement ont ainsi capté l'essentiel du pouvoir... pour ne défendre que des intérêts nationaux, et essentiellement électoraux, en oubliant totalement de prendre les décisions correspondant à l'intérêt général, donc l'intérêt de leurs propres concitoyens.

Ainsi, prenons un exemple, aussi honteux que 'misérable'. Jusqu'alors, une aide alimentaire était attribuée pour utiliser les surplus agricoles. Et cette aide est de plus en plus indispensable pour aider un nombre croissant de Français venant aux Restos du coeur, au Secours catholique, Secours populaire, etc. Face à cet acroissement de la misère (50% des jeunes sans emploi en Espagne, au Portugal, 25% en France, 60% dans le département de la Réunion), les 27 chefs de gouvernement ont finalement décidé de réduire de 30% cette aide alimentaire : 350 millions d'euros par an jusqu'en 2020, contre 500 millions d'euros en 2012. Et certains d'entre eux osent dire : 'nous envoyons ainsi un signal fort de solidarité' !
Qui est responsable et coupable de ne pas attribuer une aide européenne à la hauteur des besoins des Européens - donc des Français - sinon les chefs d'Etat eux-mêmes et non pas un député européen ou un fonctionnaire bruxellois ?

Et, au-delà de cet exemple - et de nombreux autres tout aussi lamentables -, chacun a pu constater que, si chaque chef d'Etat s'auto-congratule à la sortie du dernier Conseil, aucun n'est en mesure de montrer le début d'un nouveau projet pour le développement de l'Europe, et donc l'amélioration des conditions de vie des Européens.
En démocratie, nous avons les dirigeants que nous choisissons. Aujourd'hui, force est de constater qu'au niveau européen, et particulièrement au niveau français, nos chefs d'Etat n'ont pas compris que seules des actions nouvelles, coordonnées et offensives, peuvent tout à la fois mieux protéger les citoyens des aléas d'un monde trop peu régulé, et donner un élan moral et économique nécessaire à l'équilibre planétaire."

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