"L’urgence est à l’organisation"

Marielle_de_Sarnez-MDS

Au micro d'i>Télé, la vice-présidente du Modem et euro-députée Marielle de Sarnez a pointé l'incapacité d'anticipation des États européens face à la crise migratoire annoncée et souhaite l'organisation d'un véritable contrôle aux frontières extérieures de l'UE.

Marielle de Sarnez, vous avez été à la rencontre des réfugiés, vous avez pris la route de la Grèce jusqu’à la Hongrie. Qu’est-ce que vous proposez pour résoudre cette crise, que l’on décrit comme sans précédent depuis la seconde guerre mondiale et sur laquelle l’Europe est en train de se casser les dents ?

C’est une crise sans précédent, c’est une certitude. Les zones de conflits sont à proximité de l’Europe et de l’Union européenne. C’est une crise qui était prévisible, je regrette qu’il n’y ait pas eu de ce point de vue-là d’anticipation et de préparation de la part des gouvernants européens. Cela fait deux ans aujourd’hui que tous les organismes internationaux de migrations annoncent ce qui va se passer, annoncent les chiffres qui sont en train de se réaliser aujourd’hui – entre 500 000 et 1 000 000 probablement de réfugiés sont attendus cette année dans l’Union européenne.

On ne l’a pas prévu, on ne l’a pas organisé. Il y a un premier principe – et c’est fondamental -, OUI, on doit accueillir les réfugiés, ceux qui sont persécutés dans leur pays. Après, il y a des priorités : il y a un certain nombre de pays qu’il faut qualifier de sûrs et dont vous ne pouvez pas considérer que ceux qui en viennent sont des réfugiés politiques sauf cas très particuliers et exceptionnels. Les Syriens, ils fuient la guerre !

Pourquoi les Syriens partent ? J’ai parlé avec beaucoup d’entre eux – je suis allée voir les camps en Jordanie, à la frontière de la Turquie, et puis j’ai vu sur le terrain - : ils partent parce qu’ils n’ont pas de perspective ! Ils ont attendu, attendu, attendu depuis plusieurs années ! Là, ils se rendent compte que les réponses ne sont pas là, les perspectives ne sont pas là. Ils craignent pour leur vie, pour la vie de leur famille, donc ils s’en vont. Alors comment faut-il faire ? Il faut évidemment des centres d’accueil aux frontières extérieures de l’Union européenne.

C’est ce que demandent l’Allemagne et la France.

Mais c’est vital ! Arrêtons de demander. Faisons ! Ceux qui sont au pouvoir, ceux qui sont au gouvernement peuvent le faire ! Cela fait des mois que nous le disons. Mettons des centres d’accueil aux frontières extérieures de l’Europe. Identifions les personnes qui relèvent a priori de l’asile politique et permettons-leur d’intégrer l’espace de l’Union européenne ; pour les autres il faut un accord de réadmission et le faire vivre avec la Turquie en particulier. Les pays frontaliers de la Syrie ont quatre millions de réfugiés dans trois pays : Turquie, Jordanie, Liban. Nous en avions en juillet 130 000 dont nous avions accepté l’accueil d’asile politique en Europe et un petit millier aux Etats-Unis. On voit bien que l’on peut faire mieux et plus, simplement il faut organiser, contrôler, identifier, préparer. Là, j’ai vu sur le terrain que tout le monde est débordé !

Faut-il imposer des quotas aux pays de l’Union européenne ?

Je ne sais pas si le mot « quota » convient, mais je ne veux pas polémiquer car ce sont des fausses polémiques. Evidemment qu’il faut une solidarité dans les pays européens, mais en même temps vous voyez bien que tout ce qui n’est pas préparé, ça ne se passe pas bien ! Vous voyez bien qu’aujourd’hui, à Vienne, ou à Münich – pourtant, il y a beaucoup de personnes de bonne volonté, y compris le gouvernement allemand – il y a un moment où il y a tellement de monde qui arrive que l’on ne peut plus gérer. Donc il faut organiser. L’urgence est à l’organisation. L’urgence est à la surveillance réelle de nos frontières, à des points de contrôle à l’entrée de nos frontières pour identifier ceux qui rentrent.

Marielle de Sarnez, comment forcez-vous des pays comme la Hongrie qui ne veulent pas accueillir ces réfugiés ?

Disons quand même aux pays de l’Est qu’il ne faut pas qu’ils aient la mémoire courte ! La société civile hongroise, on n’en parle pas suffisamment y compris dans les médias français, est beaucoup plus ouverte que Monsieur Orban ! On ne le dit pas mais moi j’ai vu en Hongrie l’accueil de l’opinion publique, l’accueil de la société civile, et elle est beaucoup plus ouverte que ce que l’on dit. Donc nous disons à leur gouvernement « n’ayez pas la mémoire courte, l’Europe de l’Ouest a fait beaucoup pour vous, en vous accueillant – même si c’était probablement normal -, on leur a donné beaucoup d’argent depuis des années et des années, on a été solidaire avec eux, on leur a permis de se développer, maintenant c’est peut-être à eux d’exercer un minimum de solidarité !

Merci beaucoup Marielle de Sarnez. 

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