"L'Union européenne doit sécuriser son aide alimentaire à la population syrienne"

Nathalie Griesbeck appelle l'Union européenne à "sécuriser" l'aide qu'elle adresse aux populations syriennes et à mettre en œuvre régional de protection des réfugiés.
"Nous assistons à une situation catastrophique sur le plan humanitaire. L'Union européenne doit apporter des réponses - elle est d'ailleurs le premier donateur - mais est confrontée au fait que leurs effets ne sont pas mesurables", pointe Nathalie Griesbeck, qui s'était rendue mi-février en Jordanie pour étudier les défis auxquels les pays voisins de la Syrie sont confrontés compte tenu de l'afflux massif de réfugiés.
"Plusieurs rapports soulignent qu'une partie de la nourriture et des médicaments que l'UE fournit aux ONG serait détournée par des organisations syriennes proches du régime de Bachar El Assad. Ainsi, les populations, celles et ceux qui ont le plus besoin de cette aide, en seraient privés. C'est pourquoi nous devons sécuriser le transport et l'arrivée des aides adressées par l'Union européenne", souligne l'eurodéputée.
Avec les membres de la commission LIBE (Libertés civiles, justice et affaires intérieures), dont elle est membre au Parlement européen, Nathalie Griesbeck formule aussi une série de propositions en faveur d'un soutien accru aux dizaines de milliers de réfugiés, qui pour nombre d'entre eux passent la frontière jordanienne :
1. Continuer d'apporter un soutien européen à la Jordanie pour faire face à cette crise humanitaire exceptionnelle ;
2. Encourager les autorités jordaniennes à garder leurs frontières ouvertes à tous les réfugiés fuyant la Syrie, de manière à permettre aux réfugiés syriens de franchir la frontière vers la Jordanie et d’y solliciter une protection ;
3. Partager la charge entre les États arabes voisins pour permettre une gestion ordonnée de la crise à moyen terme.
4. Mettre en œuvre un programme à long terme de protection régional qui s’étende aux autres pays de la région.
5. Intensifier la coopération entre les différents acteurs actifs sur le terrain, à savoir les autorités jordaniennes, les organisations internationales et les ONG, y compris la coordination à la frontière.
6. Concentrer les efforts des acteurs concernés de manière à atteindre toutes les personnes dans le besoin, quel que soit l’endroit où elles se trouvent dans le pays, en particulier les réfugiés en situation urbaine, moins visibles que ceux vivant dans les camps;
7. Inviter les autorités jordaniennes et la communauté internationale à établir l’état de droit dans le camp de Za’atri afin de protéger les plus vulnérables et de prévenir toute violence ou tout crime.