"L'Europe doit agir contre les tromperies commerciales sur Internet"

Robert Rochefort, député européen du MoDem, dévoile dans Le Parisien son rapport qui sera débattu aujourd’hui à Strasbourg. Son objectif : légiférer contrer les méthodes commerciales trompeuses du Net.
Le rapport de Robert Rochefort est débattu aujourd’hui au Parlement européen, à Strasbourg, avant de faire l’objet d’un vote demain. L’élu y dénonce les pratiques commerciales déloyales qui se développent sur le Web et donne les pistes pour les contrer.
Le Parisien - Quelles sont ces pratiques sur le Net que vous dénoncez ?
Robert Rochefort - Elles sont nombreuses et pernicieuses. Chaque consommateur, au quotidien, est sollicité par ces offres mensongères dans les e-mails qu’il reçoit. De faux comparateurs de produits, des entreprises qui se revendiquent indépendantes alors qu’elles travaillent en réseau, des avis de consommateurs sous le nom de Catherine Dupond qui sont en fait rédigés de toutes pièces par les entreprises, ou encore des sociétés qui prétendent avoir signé des codes de conduite, des chartes qui n’ont rien d’officiel. Je parle aussi des alléga- tions environnementales trompeuses qui prétendent que 'tel produit est bon pour l’environnement' ou encore de l’IP tracking (NDLR : l’IP, pour Internet Protocol, est le numéro qui identifie chaque ordinateur connecté à internet).
En quoi consiste l'IP tracking ?
Ce sont les sites qui modulent leur prix en fonction de l’adresse IP. Cette adresse est la carte d’identité virtuel- le de chaque internaute sur le Net. Par exemple, on se connecte un jour J pour prendre des billets d’avion à 500 €. Le lendemain, en se connectant, l’internaute se rend compte que le prix des billets a fait un bond.
Quel est l’enjeu ?
Il faut se battre contre toutes ces tromperies sur Internet qui existent partout en Europe. Elles faussent le comportement du consommateur qui n'est pas armé pour y faire face. Aujourd'hui, les gens achètent de plus en plus en ligne. Ils vont même prendre des devis ou des recommandations, en tapant le nom des produits dans leur moteur de recherche avant de se rendre en magasin.
Quelles pistes proposez-vous ?
Il faut légiférer et aller vite dans le traitement de ces dossiers. Je propose notamment de mettre en place des médiateurs pour les consommateurs qui se sont laissé piéger. Ou encore de recourir à l’action de groupe au niveau européen. Cette mesure fait écho à la loi française sur la consommation de Benoît Hamon.