"Les pays individuellement ne peuvent régler la question du co-développement avec l’Afrique"

Invité à s’exprimer lors du 12/14 de Sud Radio, Robert Rochefort a débattu de l’actualité concernant l'interview de Bachar al-Assad, les vagues de migrants en Méditerranée et la politique migratoire en Europe.
Invité à s’exprimer lors du 12/14 de Sud Radio, Robert Rochefort a débattu de l’actualité concernant l’interview de Bachar al-Assad, les vagues de migrants en Méditerranée, la politique migratoire en Europe face à Jean-Philippe Tanguy, délégué des fédérations du parti Debout la France.
Le débat s’est focalisé en premier lieu sur l’interview accordée par Bachar al-Assad à France Télévision. Le Député européen a estimé que « diffuser une telle interview sur France 2 était un mauvais coup », car « ce n’était pas un magazine d’informations avec derrière un débat contradictoire », au contraire, « un journal télévisé est plutôt un moment de synthèse de l’information ». Robert Rochefort considère « qu’il y a un retour de la realpolitik au niveau mondial qui peut être dangereux si l’on pactise avec des individus qui sont contre un ennemi particulier, en l’occurrence Daech ». Il a été ensuite fait mention du soutien de la France à l’opposition syrienne. Robert Rochefort regrette que Bachar al-Assad « assimile cela à un soutien des terroristes comme il les appelle. « C’est une stratégie de communication par l’amalgame », précise-t-il par la suite. Il a rappelé également la situation de la coalition internationale, « la France a tout à fait sa place au sein de cette coalition, il est dommage que la voix de l’Europe n’arrive pas, elle, à s’exprimer ».
Les discussions ont ensuite portées sur les naufrages de migrants en Méditerranée et l’éventuelle stratégie des djihadistes qui utiliseraient ce procédé pour déstabiliser l’Europe. Le Député européen a rappelé qu’ « il n’y a pas de prérogatives européennes sur les thèmes de l’immigration et de la surveillance des frontières, c’est une responsabilité nationale, c’est pour cela que cela ne fonctionne pas ». « Les prérogatives nationales l’emportent donc il y a 28 points de vue différents sur ces questions ». Il estime à ce sujet que, suite au Sommet européen extraordinaire convoqué, seulement quelques petites mesures seront adoptées, notamment l’augmentation du budget de FRONTEX, « mais il est tellement petit que même en le multipliant par 2, cela ne changera rien ». Il appelle ainsi à la formation d’ « un corps de garde-côtes qui soit peut-être la première force fédérale de sécurité européenne qui rendent compte à l’UE en travaillant avec les Etats ». « La question de l’immigration c’est l’Afrique avec un état de développement insuffisant et des gens prêts à tous les risques pour arriver à un endroit qu’ils pensent être l’Eldorado et qui s’appelle l’Europe, la réponse ne peut être qu’en amont, dans des partenariats de développement avec les pays d’origine capables d’avoir une politique économique. Les pays individuellement ne peuvent régler la question du co-développement avec l’Afrique » a jugé le Député européen.
En définissant les différents types d’immigration, « l’immigration économique, les migrants issus de zone de conflits et l’immigration clandestine », Robert Rochefort estime que chaque pays européen doit partager cette procédure. Il a rappelé à ce propos que « l’Europe souvent n’y est pour rien car un immigré sur un bateau en pleine mer n’est pas un immigré mais une personne en situation internationale car dépend du droit international ».
Pour conclure, un commentaire a été effectué concernant les violences envers les communautés asiatiques en France, le Député européen a identifié 2 problèmes : « les tentations de repli sur soi très fortes et les tentations de rejeter l’étranger très fortes également ; puis l’immigration asiatique très importante qui crée un sentiment de communautarisme dans certains quartiers et qui pose problème à la population française ». Enfin, la présence de Marine Le Pen dans le classement des femmes les plus influentes du monde par le magazine Time a été également commentée, Robert Rochefort estime que « les journalistes ne sont pas sérieux, Time n’est pas sérieux et nous pousse à en parler ».