"Le plus important en politique n'est pas ce que vous dites, mais ce que vous êtes"
Au micro de Caroline Roux sur France 5, François Bayrou a rappelé un de ses messages forts : "ce qui est périmée est cette manière de faire de la politique camp contre camp : c'est mortel".
« L’équilibre de la fonction présidentielle, même s’il est difficile à trouver, est indispensable »
Interrogé par Caroline Roux sur l'expression de "Président normal" utilisée à plusieurs reprises par François Hollande, François Bayrou a répondu que cette dernière était inadaptée. "Un Président de la République doit être équilibré. Cet équilibre, même s'il est difficile à trouver, est cependant indispensable à l'exercice de la fonction" a souligné le Président du MoDem.
Suite aux derniers sondages qui placent François Bayrou en deuxième position à la question "Pour chacune des personnalités suivantes, souhaitez-vous qu’elle ait davantage d’influence dans la vie politique française ?", Caroline Roux a interrogé son invité sur cette popularité et sur ce qu’il pense que les Français attendent de lui. « Je leur dois d’être présent et d’être aussi juste que possible sur la vision de l’avenir et l’appréciation de la situation » a-t-il précisé. Le maire de Pau a également insisté sur la nécessité d’apporter des « repères » au peuple français, avec une vision suffisamment définie.
« Le Centre doit se réunifier, et le plus tôt est le mieux »
François Bayrou a déploré par la suite l’éclatement du Centre en de multiples chapelles. « Il devra se réunifier le plus tôt possible, car le mouvement de balancier éternel a lamentablement échoué » a-t-il jugé par rapport à la prise du pouvoir par le Parti socialiste sans avoir fait de réel travail de fond pendant sa campagne.
Sur l’interrogation d’avoir refusé des alliances, François Bayrou a précisé qu’il avait toujours refusé la facilité de plaire à l’opinion afin d’accéder au pouvoir. Il a rappelé à titres d'exmples ses combats antérieurs contre le déficit, la dette, les affaires, menés seul et sans regret. Cohérent avec le message qu'il prône depuis plusieurs années, François Bayrou a estimé que « ce qui est périmé en France, c'est cette manière de faire de la politique camp contre camp ».
« Je crois que la démocratie commence à partir du moment où les règles s’appuient sur des réalités humaines ».
François Bayrou a critiqué le projet actuel de réforme territoriale, qu’il juge absurde et en dehors de toute considération des identités régionales. Il a qualifié cette réforme « d’administrative » et non de réelle volonté de décentralisation. Cette réforme va entraîner deux choses selon lui : « cela va ruiner de l’intérieur la décentralisation, et créer des micro-États, des barons locaux, par des élections régionales artificielles ; ensuite cela va ruiner l’autre obligation qui est d'avoir une démocratie locale plus simple et efficace, moins dispendieuse ».
« C’est le mandat des occasions manquées ».
François Bayrou a déploré par la suite que François Hollande ait « traité la fonction présidentielle comme si c’était une fonction de politique électorale partisane et non pas une fonction historique ». Le redressement du mandat de François Hollande en devient alors extrêmement difficile selon le Président du MoDem. « Dans un pays en crise, l’impuissance du pouvoir ne résiste pas quand viennent des convulsions » a-t-il souligné.
« Le rôle d’un président est d’entrainer un pays, de le fédérer, de le rassembler pour affronter les difficultés et clarifier la direction ». Ces trois impératifs sont aujourd'hui hors d’atteinte selon François Bayrou.
À la fin de l'émission, Caroline Roux a rebondi sur les propos du Président du MoDem en prenant l’exemple des violences sur le site du barrage de Sivens. « C’est un climat de grande violence » a insisté François Bayrou, qui redoute des actions violentes sporadiques suite à la lassitude envers la situation du pays.