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"Le chômage des jeunes est une bombe sociale à retardement"

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S'il salue l'initiative franco-allemande pour l'emploi des jeunes, Robert Rochefort appelle toutefois à aller plus loin, "en allégeant par exemple les charges sociales" pour les jeunes salariés.

"La politique francaise pour l'emploi des jeunes est un échec retentissant et dramatique depuis de longues années et quelle que soit la majorité au pouvoir", déplore Robert Rochefort. "Alors qu'en Allemagne, la formation en alternance fait l'objet d'un consensus entre les employeurs les syndicats et la classe politique, nous nous contentons en France d'emplois aidés cantonnés aux services publics et aux associations. Près de 2 millions de jeunes de 15 à 29 ans sont sans emploi, sans stage, sans formation. La moitié d'entre eux a abandonné toute recherche d'emploi", souligne-t-il.

Cette situation représente selon lui "une bombe sociale à retardement". "Ce drame est une souffrance pour eux, leur famille et génère démobilisation et absence d'espoir au moment où le contraire est indispensable", pointe l'eurodéputé.

"Aller plus loin" que l'initiative franco-allemande

"L'initiative franco-allemande est une première encourageante. Si elle aboutit à la mise en place d'un doublement des places en apprentissage, on pourra s'en féliciter. Elle s'inscrit dans le cadre des propositions qui devraient être à l'ordre du jour du Conseil européen du 28 juin. Mais il est indispensable d'aller beaucoup plus loin", estime l'ancien dirigeant du Credoc. 

"Les missions locales manquent de moyens et semblent pilotées d'une façon un peu hasardeuse. La mobilisation pour l'emploi des jeunes doit concerner tout le service public de l'emploi et en particulier de Pôle emploi", ajoute-t-il.

Afin de développer l'offre d'emplois, "un meilleur accès au crédit pour les PME est indispensable", reconnait Robert Rochefort, "mais il faut aussi que l'embauche de jeunes ne soit pas comptabilisée pour le passage des seuils sociaux dans les PME (10 et 50 salariés)". "Dans la foulée des propositions récentes du Conseil d'analyse économique, il faut par ailleurs redéployer le budget de l'emploi en allégeant les charges sociales de façon ciblée pour les jeunes aux rémunérations inférieures à 1,6 smic", propose-t-il avec conviction.

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