Inondations en Bretagne : "Panser les plaies, puis poser les bonnes questions"

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Pour Erwan Balanant, habitant de Quimperlé et candidat aux municipales, les récentes inondations interrogent "l'urbanisation et les systèmes d'alerte". Il propose de mieux "protéger les zones humides" et de "travailler la culture du risque".

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"La ville de Quimperlé est située au confluent de l’Ellé et de l’Isole, ce qui la rend très vulnérable aux crues qui surviennent régulièrement. La dernière importante, plus grave encore que celle-ci, date de 2001", se souvient-il. "Ma maison se trouve à une vingtaine de mètres du lit de la rivière Ellé. Le matin du 24 décembre, quand je me suis levé vers 7h, j’ai bien vu que quelque chose n’allait pas, l’eau montait plus vite que d’habitude. On connaît la rivière... Or, nous n’avons pas eu le coup de fil habituel des autorités pour nous avertir", déplore l'élu local. 

"Les capteurs situés en amont, qui nous permettent de connaître la montée des eaux ne fonctionnaient pas bien, et la cote d’alerte est restée au niveau orange, même lorsque le niveau de l’eau a dépassé le seuil de l’alerte rouge. Il y a eu un vrai dysfonctionnement", analyse-t-il. "L'alerte à la population a mal fonctionné, tout comme l'anticipation du risque par les autorités. Il suffit de l'observer : l'eau monte chaque année de plus en plus vite. Il faut le prendre en compte, les délais sont raccourcis, explique-t-il.  

"Je suis allé faire un tour en ville pour voir d’autres riverains et les commerçants. Ensemble, nous avons été nombreux à constater qu’il fallait s’organiser. Alors nous nous sommes aidés, entre voisins, à monter tables et fauteuils aux étages. Le reste a été placé sur des parpaings. Les boutiques se sont préparées courageusement malgré le rush de Noël. On a vécu cette tempête qui a fait d’impressionnants dégâts dans la commune comme à chaque foi, avec courage, vigilance et solidarité. Comme toutes les autres", salue le cadre centriste.

"Après, hélas, il n’y a plus qu’à attendre… On voit la rivière tripler ou quadrupler de volume. C’est une véritable force,  tranquille et tumultueuse en même temps. On voit que ça monte et on n’y peut rien. Des vagues, comme dans l’océan, charrient des rondins de bois et des troncs. Au niveau des ponts, c’est très impressionnant car tous les débris viennent s’encastrer dedans", détaille-t-il.

"N'oublions pas que la rivière était là avant nous"

"L'eau s’est arrêtée à 20 centimètres de chez moi. Les dommages ne concernent que du mobilier de jardin dans mon cas, rien de très grave. J’ai eu de la chance. On a beau savoir qu’on habite dans une zone à risque, on a tendance à ne plus y penser, à se dire que ça n’arrivera pas cette année. Et puis, sans qu’on s’y attende, on se retrouve en plein dedans. C’est la principale leçon. Ne pas oublier que la rivière était là avant nous. Ici, l’eau ne stagne pas. Elle repart très vite, laissant l’empreinte de son passage dans les habitations et les boutiques", explique Erwan Balanant.  

Aujourd’hui, "Quimperlé panse ses plaies". "Les agents municipaux nettoient les routes. Il n’y a pas eu de victime, mais ce n’est pas joyeux pour autant. Et j’ai bien peur que ces phénomènes ne s’arrangent pas avec le temps. Plus ça va, plus les montées d’eau sont rapides. Si, en plus, les systèmes d’alarme fonctionnent mal, il y a un grand danger. Même si la municipalité et les acteurs publics ont su organiser le risque et canaliser les rivières au fil du temps, le problème de l’urbanisation des zones humides perdure. Ces zones humides sont des éponges. Elles assurent notre sécurité ici. Sans elles, il ne faut pas s’attendre à des crues moins violentes. La question de l’amont est à revoir. Urgemment", prévient le candidat aux municipales.

"D'autre part, il manque un travail sur la culture du risque. Le risque d'inondation de Quimperlé restera toujours, du fait de la confluence des rivières. Or, depuis 2000 et le dernier épisode grave, on a oublié le risque. Nous devrions faire des exercices d'évacuation et d'anticipation, par exemple", propose-t-il.

"Mais finissons, dans la solidarité, de réparer la ville. Ce n'est qu'ensuite, qu'il faudra poser des questions pour le futur", conclut l'édile.

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