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"Il n’y a qu’un vote utile : celui qui nous permettra de sortir du second tour qu’on nous promet"

Invité de la matinale d’Europe 1 ce lundi 16 avril, François Bayrou a exhorté les Français, à une semaine de premier tour, à ne pas succomber "aux chimères" des deux principaux candidats et a fustigé leurs "promesses intenables".

"Je ne mesure pas la vérité d’un discours à l’importance de la foule présente". D’entrée de jeu, François Bayrou s’est positionné contre "les démonstrations de force" des deux principaux candidats, lors de leurs meeting respectifs, Place de la Concorde pour l’un et sur le parvis du Château de Vincennes pour l’autre. "Plus la foule est nombreuse, plus le mensonge est grand", a-t-il ensuite confié, rappelant que "la plupart des mensonges, les plus graves au cours de notre Histoire, ont été prononcés devant les foules les plus importantes". A l’opposé de ces grands rassemblements, François Bayrou, fort de sa constance et de son opiniâtreté dont il ne s’est guère départi au gré des courbes sondagières, a plaidé pour un "discours de vérité", se refusant à cacher la gravité de la situation du pays. "La seule question qui vaille dans une élection présidentielle, et que devrait se poser tous les citoyens, est la suivante : Est-ce qu’on nous dit la vérité sur l’état du pays ? Les discours prononcés par François Hollande et Nicolas Sarkozy nous dissimulent la réalité." Et d’ajouter, fidèle à sa démarche d’exigence de vérité : "La France est dans un état bien plus grave que ce qu’on veut nous faire croire", a estimé François Bayrou.

"Nous devons mener bataille contre le pire ennemi de notre société : le chômage"

Après ce constat accablant mais empreint de lucidité, François Bayrou a posé les jalons du redressement : "Oui, il existe un chemin pour s’en sortir. Mais ce sillon ne peut être tracé à grands coups de chèques dont nous n’avons pas le premier sou. Ce chemin sera fait d’efforts, pas de sang et de larmes". L’instant idoine pour ramener les deux principaux candidats à leurs états de services respectifs : "Ils ont gouverné la France, ils ont le même modèle de pensée. La même manière d'aborder le pouvoir. Il faut aller à rebours de cette manière de penser. Il faut mener la bataille contre le pire ennemi de notre société : le chômage".

Une cause "nationale" dont le député des Pyrénées-Atlantiques s’est très largement emparé au cours de cette campagne, par l’intermédiaire du "Produire en France" qu’il a à nouveau appelé de ses vœux : "Beaucoup de gens ignorent que lorsque nous passons une commande en France, c’est 50% du montant de cette commande qui revient à la Sécurité Sociale, à l’Etat, donc à l’ensemble des Français. Ce sont les charges sociales qui viennent financer tout cela. Ce n’est pas seulement une affaire comptable, c’est également une affaire de solidarité nationale", a rappelé le candidat à la présidence de la République.

"Bien gérer les affaires courantes est le premier devoir d’un gouvernant"

Interrogé ensuite sur la politique économique qu’il compte mettre en oeuvre s’il est élu le 6 mai prochain, François Bayrou a prôné une gestion rigoureuse des finances publiques pour résorber le déficit abyssal de la France : "Il faut d’abord prendre l’engagement solennel d’équilibre des finances publiques, à savoir la règle d’or qui nous permettra ainsi de ne plus avoir des déficits excessifs". Quand on lui oppose que cette règle d’or est également au programme des deux principaux candidats, François Bayrou répond par l'ironie : "Et pourtant, ils se sont engagés à dépenser des milliards supplémentaires, aux alentours de 15 milliards pour Nicolas Sarkozy, et le double pour François Hollande. Bien gérer ces affaires est le premier devoir d’un gouvernant. En ce qui me concerne, j’ai dis précisément que je ne dépenserai pas plus, au cours des deux prochaines années, que ce que nous avons dépensé cette année. Cette stratégie rigoureuse nous permettra de sortir du déficit en deux ans".

Enfin, questionné sur ses perspectives s'il ne figure pas au second tour, François Bayrou a tenu à rappeler au "monde médiatique" ses devoirs, dont le premier d’entre eux, à savoir l’équité de l’information : "Cette présentation perpétuelle par les médias des deux candidats principaux, franchement, est une atteinte à ce que les électeurs sont en droit d’entendre, c'est à dire les propositions des autres candidats. Considérez que l’information n’est pas seulement liée à ces deux candidatures qui ne représentent que 50% de la vie politique française". François Bayrou est ensuite revenu à la question initiale de manière ferme et, l’espère-t-il, définitive : "L’idée que vous me mettiez dans une hypothèse de deuxième tour que je récuse vous pouvez la trapper. Personne de mon équipe n’a accepté le moindre contact avec le camp Hollande ou le camp Sarkozy", a conclu François Bayrou.

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