Duo Sarkozy-Merkel : "Un mélange des genres et une erreur de jugement"

"Il serait peut-être temps que le CSA constate que le président de la République est candidat et que l'on cesse cette farce de l'iniquité patente dans cette campagne électorale entre un chef de l'État qui utilise sa fonction et un autre chef d'État européen pour faire campagne", a dénoncé Yann Wehrling.

"Qu'un chef d'État vienne officiellement rencontrer un autre chef d'État pour un travail bilatéral, c'est parfaitement normal. Ce qui l'est moins, c'est le mélange des genres", a-t-il dénoncé à propos de la rencontre Sarkozy-Merkel.

"On nous fait une blague en nous expliquant qu'il s'agit d'un sommet franco-allemand alors que c'est un chef de parti allemand qui vient soutenir un autre chef de parti, candidat en France", a-t-il résumé.

"Chacun a des amis dans un certain nombre de pays et chaque candidat est libre de les inviter à participer à sa campagne. Le problème, c'est qu'Angela Merkel n'est pas venue en France en tant que chef de parti venue soutenir un autre chef de parti, elle est venue en tant que chef d'État participer à un sommet de chefs d'État. Et cela pose un problème d'utiliser ses fonctions et les moyens de ses fonctions pour faire une campagne déguisée en France", a-t-il insisté.

"Arrêtons cette mascarade. De toute évidence, il y a là un jeu de dupes que l'on ne peut accepter", a dénoncé Yann Wehrling, pour qui la démarche du président est aussi "une erreur de jugement".

"Si Nicolas Sarkozy pense que c'est à Angela Merkel de dire ce qu'il faut qu'on fasse pour la France, c'est un vrai problème. On attend d'un candidat qu'il nous dise comment il voit les choses, pas comment le partenaire d'un autre pays voit les choses pour nous-mêmes", a-t-il conclu.