"Ce n'est pas la Commission européenne mais nos faiblesses qui imposent les réformes"
François Bayrou a estimé jeudi que les "efforts" imposés à la France ne le sont "ni par la Commission, ni par l’Europe, ni par l’Euro", mais par "nos propres faiblesses qui nous coulent ".
Mercredi, la Commission européenne a demandé à la France davantage d’efforts pour doper sa compétitivité. Le gouvernement français a ainsi été sommé de ramener son déficit à 2,8% en 2015 et d’engager sa réforme des retraites dès cette année afin d’arriver à l’équilibre en 2020.
Interrogé au micro de i>télé sur la réaction de François Hollande - qui a répondu que la Commission n’avait "pas à nous dicter ce que nous avions à faire" - François Bayrou s’est amusé de ce "jeu de pouvoir habituel" : "Lorsque la Commission nous aide, l'exécutif la trouve formidable. Lorsqu’elle nous cadre, il la trouve beaucoup moins bien", a fait remarquer le leader centriste.
"Quand François Hollande dit que ce n’est pas à la Commission de nous dicter ce que nous devons faire, il a raison. Ce n’est pas pour Bruxelles que nous devons faire les efforts, c’est pour nous. C’est un point essentiel sur lequel François Hollande et l’ensemble des Français devraient se mettre d’accord", a souligné le président du Mouvement Démocrate. Plus tôt, sur France Info, il avait d'ailleurs rappelé la nécessité de "regarder en face les difficultés qui sont les nôtres", plutôt que d'accuser la Commission. "Nos difficultés sont nationales, elles ne sont pas européennes, pas mondiales, pas de la globalisation, pas de l’Euro, ce sont les difficultés de la France", a-t-il dit.
"Je suis un Européen convaincu", a rappelé celui qui fut député européen jusqu’à 2002, "mais l’Europe est faite pour réunir nos forces, pas nos faiblesses". "La question des faiblesses se pose aux Français pour les Français". Et le Président du MoDem d’en appeler aux dirigeants pour "entrainer le peuple français" vers une "politique déterminée" pour "corriger ses faiblesses". "Tant que nous ne déciderons pas tous ensemble que nous réparerons ces faiblesses, que nous irons de l’avant en faisant les réformes nécessaires, nous serons un maillon faible de l’espace européen", a-t-il analysé. "Et, surtout, les jeunes Français n’auront pas d’emploi, c’est ça qui est l’impossible à supporter", a conclu François Bayrou.