2017 : Mettons-nous d’accord sur un certain nombre d’objectifs !

Marielle_de_Sarnez-MDS

Invitée du "Talk - Le Figaro" au micro d'Yves Thréard ce midi, Marielle de Sarnez a souligné que la prochaine élection présidentielle devait être utile au pays, en donnant les moyens à la France d'être gouvernée et réformée.

Bonjour Marielle de Sarnez.

Bonjour Yves Thréard.

Alors, je ne veux pas vous faire outrage, mais ce n’est pas tous les jours qu’il y a une recrue dont on parle beaucoup, qui ne va pas adhérer au MoDem mais qui rejoint quand même sa sensibilité on va dire : Laurence Vichnievsky, l’ancienne magistrate que tout le monde a en mémoire notamment avec l’Affaire ELF. C’est une recrue et quelqu’un de poids qui vient dans votre sillage.

Oui, c’est intéressant, c’est important. Vous voyez bien qu’il y a des gens qui se cherchent et que la vie politique, peut-être, se bouge un peu. D’ailleurs, on voit bien ce qu’il se passe chez Les Verts : nombreux d’entre eux sont dans une impasse.

C’est au MoDem que cela se passe pour elle ?

Oui.

Elle parle beaucoup d’écologie, est-ce que la fibre écologique du MoDem est aussi apparente que cela ? 

Oui, je pense que la fibre, non seulement écologique mais la fibre du durable - c’est-à-dire de prendre des décisions qui sur le long terme et pour les générations à venir sont de bonnes décisions - est quelque chose que l’on porte depuis longtemps.

Alors Yann Wehrling, qui vient d’ailleurs des écologistes, dit à propos de votre université de rentrée ce week-end à Guidel « On va essayer de travailler, de fabriquer une majorité réformiste ». Cela veut dire quoi ?

Vous voyez bien que la vie politique n’est pas satisfaisante et c’est cela que l’on a en commun avec Laurence : elle voit bien, comme nous, que la bipolarisation, que les institutions actuelles ne fournissent pas des réponses efficaces aux problèmes des Français.

Mais justement le jeu institutionnel complique votre travail.

Le jeu institutionnel, il faudra le faire bouger, il faudra le faire changer, il faudra que la prochaine élection présidentielle soit utile au pays, pour une fois. Cela fait 30 ans que, mandat après mandat, septennat ou quinquennat, on voit bien que les choses ne bougent pas.

Combien d’adhérents y a-t-il au MoDem ? 

Je n’en sais absolument rien, je crois que c’est entre 20 et 30 000, mais je ne veux pas vous dire de bêtises.

D’accord. Alors, statut des fonctionnaires, 35h, code du travail, est-ce que Emmanuel Macron, justement, le ministre de l’Économie, pourrait être l’expression de cette nouvelle majorité, de cette nouvelle façon de faire de la politique ?

Il y a un truc qui est un peu dérangeant quand même chez lui : à chaque fois qu'il avance une idée, il recule ! C’est à peu près systématique et au fond, on se demande si c’est un jeu de rôle, si c’est sérieux. Je prends la démocratie au sérieux.

François Bayrou a parlé de double jeu.

Oui, il n’a pas tort. Je prends la parole des politiques au sérieux. Dans tous les cas, je considère qu’elle devrait être sérieuse et que l’on devrait assumer ses positions. Si l’on veut vraiment poser une question, mettre une question sur la table, on le fait en assumant, en avançant et pas en reculant, et on le fait d’une manière qui permette que le débat s’ouvre. Là, il l’a fait en disant au fond : "Il faut que le débat se referme tout de suite". 

Vous êtes d’accord avec lui, sur le fond ?

Est-ce qu’il faut réformer l’État ? Oui.

Cela passe par le statut des fonctionnaires peut-être.

Il faut d’abord repenser les missions de l’État, on va d’abord dire ça comme cela. Oui, mille fois oui. Nous le disons depuis longtemps. Après, il n’y a pas une fonction publique, il y a des fonctions publiques. Vous voyez bien celui qui est en première ligne sur le terrain, qu’il soit policier, qu’elle soit institutrice, il y a des salaires à 1200-1300-1400 euros.

Cette personne là a besoin d’être protégée ?

Oui, bien sûr, ces gens-là sont là de façon très utile, en première ligne sur le terrain. Après, repensons les missions de l’État, c’est très important. Qu’est-ce que l’État doit faire ; qu’est-ce qu’il peut faire mieux avec moins de moyens ? Parce que c'est cela qui va être la problématique, si l’on veut baisser la dépense publique. Et il faudra la baisser. Mais, moi, je reproche à E. Macron d’ouvrir le débat de façon provocante, provocatrice et, au fond, de refermer le débat immédiatement.

Néanmoins, vous avez eu cette phrase, il n’y a pas très longtemps : « Macron, Juppé, Valls, Bayrou, ce serait intéressant de gouverner ensemble ».

Vous voyez bien ce qu’il se passe dans tous les pays européens qui nous entourent.

C’est quelque chose qui, à votre avis, peut arriver ? À la faveur de la prochaine présidentielle ?

C’est quelque chose pour lequel j’ai envie d’agir. Cela ne veut pas dire que les gens se mélangent et qu’il y a un seul parti politique, je dis que chacun reste chez soi, que les socio-démocrates restent chez eux en s’assumant comme des socio-démocrates, que le centre soit vraiment le centre en s’assumant comme le centre, que la droite républicaine réformatrice s’assume et mettons nous d’accord.

C’est un gouvernement d’union nationale ?

Mettons nous d’accord sur un certain nombre d’objectifs.

Cinq ou six réformes ?

Exactement, ce qui a été fait pour l’Allemagne. Nous ne sommes pas foutus, 10 ans après que l’Allemagne ait fait toutes ces réformes de le faire en France.

Est-ce que la prochaine élection présidentielle peut être l’heure, justement, de cette recomposition ?

Moi, je dis qu’il est vital que cette élection soit directement utile au pays. Et pour qu’elle soit utile au pays, l'idée n’est pas juste d’élire quelqu’un, il faut faire en sorte que derrière on puisse gouverner, on puisse réformer.

Mais il faut que les mentalités des hommes et des femmes politiques changent aussi pour cela.

Il faut que les mentalités changent, que les attitudes changent, que les comportements changent, que la façon de penser la chose politique et la chose publique changent. Vous voyez que l’on ne pourra rien faire avec un bloc de – on va dire – 25% à droite, au mieux, 25% à gauche, l’un contre l’autre. Tout cela n’a aucun sens.

Alors on sait que François Bayrou est assez proche d’Alain Juppé mais Jean-Christophe Lagarde ce matin – qui est le patron de l’UDI – dit « Le soutien de François Bayrou à Alain Juppé est trop aléatoire pour ne pas être inquiétant ». Cela veut dire quoi ?

Ce serait bien que les hommes politiques, quand ils s’expriment, comprennent le sens des mots qu’ils utilisent. Le soutien de François Bayrou à Alain Juppé est tout sauf aléatoire, il est volontaire, il est voulu et déterminé.

Mais il a dit qu’il ne serait pas son Premier Ministre.

Mais c’est logique. Si Alain Juppé gagne la primaire, nous avons dit que nous serions à ses côtés, parce que, au fond, il a les qualités qui font que, peut-être, il y aura des rassemblements nouveaux qui seront possibles.

Cela passe par Alain Juppé en fait, votre composition du paysage politique.

En tout cas, le mieux placé aujourd’hui c’est Alain Juppé. Regardez l’opinion publique !

Juppé, septuagénaire, ancien Premier Ministre il y a 20 ans, est l’aiguillon du renouveau de la politique française ?

Peut-être. Il faudra qu’il compte sur nous, on l’y aidera à renouveler la vie politique française parce qu'il va falloir que cela bouge du côté des institutions aussi. On voit bien que tous les pays qui évoluent ont des institutions un peu différentes des nôtres.

Vous allez voter à cette primaire de la droite ?

Je verrai, ce n’est pas impossible.

On sait pour qui vous voterez.

Je soutiens Alain Juppé, ce n’est pas impossible que j’aille voter, je verrai comment tous cela s’organise. Si ce sont les primaires d’un parti et que, au fond, ce sont les primaires des Républicains ou de l’ancienne UMP, ce sera différent.

Vous êtes un peu ambivalents, parce que François Bayrou a dit qu’il ne se présenterait pas dans le cadre de cette primaire.

Je n’ai pas répondu sur le cadre du Premier Ministre, j’aimerais bien le faire.

Oui, allez-y.

Peut-être que j’irai voter aux primaires si elles sont réellement ouvertes, si elles ne sont pas partisanes parce qu’imaginez que l’on va régler les problèmes du pays avec des attitudes partisanes dans les années à venir, c’est raconter des histoires et des blagues, c’est vraiment un sentiment qu’il faut mettre de côté et que moi je mets de côté. Par ailleurs, vous ne pouvez pas être Premier ministre d'un Président de la République si vous n'êtes pas le patron de la majorité parlementaire ! C'est la logique absolue ! 

Raymond Barre, en son temps, n'était pas vraiment patron de la majorité parlementaire...

Raymond Barre a eu de grandes et graves difficultés et cela n'a pas porté chance à Giscard pour sa non-réélection.

Si d'aventure, ce n'était pas Alain Juppé qui gagnait cette primaire...

Souhaitons qu'il la gagne ! Après s'il y a pour la droite Nicolas Sarkozy, pour la gauche François Hollande, et pour l'extrême-droite Marine Le Pen, on aura au fond une situation politique présidentielle qui ne donnera pas envie à des millions de Français probablement de choisir pour les uns ou pour les autres, on aura trois personnalités qui ne sont pas forcément celles attendues par les Français, et à ce moment-là nous verrons ce que nous ferons.

Marielle de Sarnez est aussi engagée dans la campagne des régionales. Valérie Pécresse s'est exprimée récemment, vous étiez à ses côtés.

Avec Yann Wehrling, qui est chef de file pour l'Île-de-France !

Serez-vous en fin de liste ?

Je serai probablement sur la liste pour "pousser" comme on dit, pour montrer que je suis absolument impliquée. Moi, je souhaite la victoire de Valérie Pécresse, je pense qu'elle est tout à fait légitime pour la région, je pense qu'lle sera une bonne patronne de la région, elle a une équipe, on a fait un rassemblement large, maintenant ce qu'il faut c'est aller au-delà de ce rassemblement large, s'adresser à tous les Franciliens, à tous ceux qui veulent que ça change vraiment dans leur vie.

Est-ce que l'on peut à la fois soutenir Valérie Pécresse, faire cause commune avec les Républicains dans le cadre d'une élection régionale comme on vient de le voir et à côté de ça, avoir la dent très dure avec le patron des Républicains, Nicolas Sarkozy ?

Moi, je ne suis pas obsédée par Nicolas Sarkozy. Je ne vous en parle pas spontanément, ce n'est pas mon obsession. Mon obsession, c'est que la prochaine présidentielle débouche sur quelque chose d'utile pour le pays.

François Bayrou a dit : "Sarkozy a convaincu les Français de voter contre lui", ce n'est pas rien quand même !

Quand on n'est pas ré-élu, on porte au minimum une grande part de responsabilité ! Après, il faut essayer de comprendre pourquoi on n'a pas été ré-lu. QU'est-ce que l'on a fait ou pas fait qui fait que les Français ne nous ont pas fait confiance à un moment donné.

Valérie Pécresse peut-elle gagner l'Île-de-France ?

Oui, je crois vraiment. Elle a l'énergie, elle a les compétences, elle aile sa région, elle aime les Franciliens, oui, je crois qu'elle sera à ce rendez-vous.

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par