"Ce combat que mène François Bayrou depuis longtemps est un combat juste. La proportionnelle permettra de représenter la société française dans sa diversité."

Jean-Noël Barrot Challenges
(© AFP/Archives - Ludovic MARIN)

JDD - Vous avez présenté ce samedi après-midi aux militants du MoDem des mesures d'urgence face au Covid-19. Quelles sont-elles?

Jean-Noël Barrot - Sans attendre l'élection régionale, il nous faut faire face à l'urgence. Il y a des orientations que nous voudrions voir adoptées dans les prochaines semaines et les prochains mois. La première urgence est la lutte contre la solitude qui progresse à grande vitesse en raison du contexte sanitaire. Un jeune francilien sur 4 souffre d'isolement. Nous voulons en faire une priorité pour l'Ile-de-France avec un grand plan régional de lutte contre l'isolement. Il viendrait en soutien à des initiatives associatives : les colocations solidaires et intergénérationnelles, les chantiers participatifs, l'autopartage solidaire... La deuxième urgence est bien évidemment l'emploi. Avec 180.000 emplois détruits à cause du Covid, la région est l'une des plus brutalement touchées par la crise. Nous proposons que la région réduise ses délais de paiements de 30 à 15 jours pour donner un bol d'air à toutes les entreprises avec lesquelles elle travaille. Et qu'elle accompagne le déploiement de 10.000 services civiques et le recrutement de 15.000 demandeurs d'emploi supplémentaires en alternance. En soutien au secteur culturel, nous défendons aussi la mise en place d'un chèque d'éducation artistique à destination des lycéens et étudiants.

Avant les régionales?

Absolument.

Ce qui est fait actuellement par la majorité n'est donc pas suffisant?

Face à la crise que nous sommes en train de traverser, beaucoup de choses sont faites par l'Etat et les collectivités. Cela ne doit pas nous empêcher de faire un certain nombre de propositions. Il y a encore beaucoup à faire pour améliorer le quotidien des franciliens.

Ces propositions sont-elles aussi une manière pour le MoDem de préparer l'élection régionale à venir?

Le travail programmatique est engagé depuis la fin de l'automne et se poursuit. Nos adhérents vont être consultés et sont amenés à y participer. Nous nous donnons encore quelques semaines. Les autres formations de la majorité font un travail similaire. Le moment venu, nous avons vocation à confronter nos propositions.

Il y a encore quelques jours vous parliez de "maison commune" dans toutes les régions avec votre partenaire LREM. Depuis, en Ile-de-France, Jean-Michel Blanquer s'est désisté et Laurent Saint-Martin a été désigné chef de file. Où en est cette "maison commune"?

Avec François Bayrou, notre ambition est de défendre nos priorités en lien avec nos partenaires de la majorité présidentielle dans chaque région. Nous avons vocation à travailler ensemble. En Ile-de-France, nous avons un bilan avec des élus régionaux sortants qui ont fait la démonstration de leur sérieux, un membre du gouvernement en la personne de Nathalie Elimas (secrétaire d'Etat chargée de l'Education prioritaire, NDLR), un ambassadeur à l'environnement avec Yann Wehrling, un certain nombre de parlementaires et d'élus qui sont très engagés. Nous souhaitons être en première ligne à la fois sur le plan des idées et sur l'incarnation.

Personnellement, vous avez dit que si vous pouviez être utile, vous n'hésiteriez pas. Est-ce dire qu'au vu de votre expérience et en tant que secrétaire général du MoDem, vous estimez être légitime pour être tête de liste en Ile-de-France?

Oui. Comme je l'ai dit, si je peux être utile à ma région, au Président de la République, je ne me défilerai pas car l'heure est grave et suppose un engagement collectif pour l'avenir des Franciliens. Nous aurons un candidat commun avec Agir et LREM. Et le MoDem a beaucoup à apporter à cette campagne. Nous avons un savoir-faire, une expertise, une implantation.

Marc Fesneau en Centre-Val de Loire, Geneviève Darrieussecq en Nouvelle-Aquitaine... Cela ne suffit pas?

Je ne crois pas que les choses doivent s'envisager de cette manière. Dans chaque région, il faut construire la meilleure stratégie possible.

Vous évoquez le bilan des élus du MoDem en Ile-de-France. Ce bilan est aussi celui de Valérie Pécresse...

Nous avons participé à la majorité de Valérie Pécresse avec laquelle nos élus ont travaillé en bonne intelligence. Cela ne les a pas empêchés de faire un certain nombre de propositions et de se battre pour défendre des dossiers qui ont abouti. C'est une satisfaction. Désormais, nous voulons construire un projet régional avec nos partenaires de la majorité présidentielle.

La proportionnelle est un sujet de tension avec LREM. François Bayrou a écrit en ce sens à Emmanuel Macron. Vous y croyez encore pour 2022?

Bien sûr. Pour deux raisons. Ce combat que mène François Bayrou depuis longtemps est un combat juste. Ce mode de scrutin permettra de représenter la société française dans sa diversité. Deuxièmement, comme parlementaire, je vois bien que l'Assemblée nationale gagnerait en crédit à être plus représentative. Les débats qui aujourd'hui se jouent à l'extérieur du Parlement, parfois dans la rue, pourraient s'y tenir si toutes les forces politiques du pays étaient correctement représentées dans cette enceinte. Je suis convaincu que d'autres responsables politiques viendront en soutien à cette initiative et que nous trouverons les moyens de la faire aboutir.

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