Discours d'ouverture de François Bayrou

Nous vous invitons à découvrir le discours d'ouverture de notre Université de rentrée 2021, prononcé par François Bayrou, Président du Mouvement Démocrate.

Seul le prononcé fait foi.

Je suis très heureux, pour des raisons que vous savez, ces raisons sont la gravité des temps, l'importance des décisions que nous devons prendre, le climat que nous devons porter, la manière d'être qui doit être la nôtre, celle de notre famille politique, comme l'on dit, de notre courant politique dans ce moment historique.

En effet, comme Jimmy l'a dit, nous avons pris la décision, alors que ce n'était pas du tout évident parce que, à l'époque, les précautions l'emportaient sur l'audace, mais il nous a semblé tous ensemble dans notre Exécutif, avec tous nos responsables, avec Marc Fesneau, avec Patrick Mignola, avec Jean-Noël, avec les ministres au féminin et au masculin qui vont nous rejoindre tout au cours de ces journées, avec Fabien Robert, il nous a semblé que c'est le moment de manifester, à la fois, optimisme et volonté, que notre pays était tout entier pris par ce que la Covid-19 a représenté pour tous, et, en particulier, pour les plus fragiles, qu'il y avait, dans notre pays, une très grande inquiétude sur cette question de savoir si nous allions pouvoir retrouver les liens, les contacts, les regards, les rencontres qui sont celles qui font notre vie.

Il nous a semblé que c'était, pour une communauté, comme la nôtre, le moment de marquer que nous voulions être de ce côté de la renaissance, de ce côté de la volonté de vivre, de ce côté de la volonté de refaire ensemble une société civique, mais une société où l'on peut à nouveau rencontrer l'autre et que c'était un geste au moment où tant de personnes s'interrogeaient sur la vaccination, sur le pass sanitaire que nos députés, ils sont nombreux ici, examinaient.

Il nous a semblé que c'est le moment de rencontrer ici aussi les élus locaux nombreux, je félicite les Morbihannais que vous êtes. Je veux saluer le maire de Lorient, Fabrice Loher qui est là au premier rang que vous pouvez applaudir.

(Applaudissements.)

Il nous a semblé que c'était le bon moment. Je crois que l'on a très bien fait et, probablement, parce que les enjeux apparaissent aujourd'hui plus lourds, plus exigeants que l'on ne pouvait les deviner, il y a encore quelques mois.

On vit dans la société française un moment où la démocratie est chahutée et même, assez souvent, bouleversée par des prises de position qui sont toujours plus tranchées, toujours plus agressives, toujours plus violentes et, à bien des égards, inquiétantes.

Nous, nous avons une responsabilité particulière et même, si j'ose dire, nous avons deux responsabilités. La première, c'est une responsabilité historique, car nous avons contribué puissamment, avec nos alliés d'En Marche, à l'élection du Président de la République.

Et le rôle que Emmanuel Macron joue aujourd'hui, si j'ose dire, la prestance de Président de la République qui est la sienne, le soin qu'il prend d'aller profondément au cœur des problèmes qui se posent pour la France, pour l'Europe et pour le monde, au milieu des crises sans nombre que nous partageons, cette responsabilité d'avoir participé à son élection s'accompagne aussi de cette responsabilité ‑ ne vous trompez pas ‑ assez rare dans l'histoire, d'avoir été des acteurs, Patrick Mignola Président du groupe, et les Sénateurs qui sont là, d'avoir été des acteurs engagés, constants, loyaux, cela va sans dire, et imaginatifs de la majorité, exigeants, car nous croyons que la démocratie parlementaire, c'est important dans un pays comme le nôtre et c'est important, dans une époque comme celle que nous vivons, nous aurons l'occasion d'en parler beaucoup, mais exigeants et inventifs et, en 4,5 ans, vous pouvez regarder les annales, ce n'est pas souvent que des majorités peuvent vivre sans crise profonde, sans contestation interne, sans complot des uns contre les autres, sans fronde, des périodes aussi agitées que celles que nous avons vécues.

Personne, au moment où Emmanuel Macron a été élu, n'aurait songé à la gravité et à la fréquence des crises que nous avons traversées.

Et donc, cela nous donne donc une responsabilité particulière.

Il y a une deuxième responsabilité, c'est que les temps qui s'ouvrent sont des temps de défi, des temps agités.

Et, donc les temps sont tellement exigeants, ils présentent des défis tellement considérables que nous avons le devoir - si je pouvais souligner ce mot 3 fois, je le soulignerais - de nous interroger sur notre action, nos organisations, la forme qu'elles doivent prendre pour être à la hauteur des défis de ces années qui viennent.

Comme vous le savez, tous ensemble, les responsables du mouvement ont pensé qu'il était juste de transformer cette interrogation en proposition et cette proposition, c'est celle de construire le pôle central de la vie politique française pour les années et, je crois, les décennies qui viennent.

Je veux m'arrêter une seconde sur cette idée. Je ne crois pas qu'un parti politique, ce soit fait pour une élection. Je ne crois même pas qu'un parti politique soit fait pour une personne. Je crois qu'un parti politique, c'est un puissant courant philosophique, politique, doctrinal, on dit "doctrinal" chez nous parce que nous n'aimons pas le mot idéologique qui apparaît trop systématique, mais tout cela, c'est la même chose, une vision du monde qui ne ressemble à aucune autre.

En même temps, un courant politique, c'est une implantation locale, des réseaux d'actifs, d'acteurs, de sympathisants, d'élus et cela joue, naturellement, un rôle très important.

Troisièmement, une formation politique, c'est Péguy disait : "l'amitié et l'unicité". Qu'est-ce cela veut dire "l'amitié et l'unicité" ? Cela veut dire qu'il y a, entre nous, des liens qui dépassent de beaucoup l'intérêt électoral, la recherche de mandat, l'avantage que l'on peut tirer de telle ou telle situation. Il y a, entre nous, des liens que l'on appelait en latin : "affectio societatis" ‑ Nous aimons être ensemble.

Nous nous connaissons, pour beaucoup d'entre nous, depuis des années. Nous avons éprouvé ce que sont les difficultés ensemble. Nous avons traversé les épreuves et, peut-être même, les déserts sans jamais nous laisser décourager et cela a au moins une vertu, c'est que cela forge une solidarité. Cela forge cette chaîne qui nous soude et, enfin, une organisation politique, ce sont des leaders, des responsables qui, ensemble, assument devant l'opinion publique, les prises de position et le destin d'une famille politique, mais nous avons éprouvé, nous et, pas seulement nous, nos amis et nos alliés aussi, le fait que notre organisation actuelle ne suffisait pas. Nous avons vécu les municipales et les régionales et nous avons vu tous ensemble, allez… je vais de lire d'une manière absolument retenue, que l'on pouvait faire mieux !

Nous avons vu tous ensemble que l'état actuel de nos organisations, du fonctionnement, de nos ententes ne permettait pas de lancer le grand mouvement de persuasion, de conviction, de conquête de l'opinion que nous estimons indispensable. Je suis sûr que tous vous avez été frappés de cela.

Nous connaissons tous des dizaines de personnes dont nous croyons, nous savons qu'elles partagent la manière de voir, les valeurs, comme l'on dit, qui sont les nôtres.

Est-ce qu'elles s'engagent ? Non. Elles s'engagent au moment de l'élection présidentielle, mais cela ne se perpétue pas dans le temps.

Nous savons très bien, nous aussi, au moment de l'élection présidentielle de 2007, nous avons fait des dizaines et des dizaines de milliers d'adhérents en 2 semaines, mais, après, il faut s'enraciner. Après, il faut que la soudure prenne et c'est de cela, j'en suis persuadé, dont nous avons besoin aujourd'hui.

Comme tout le monde a fait la même expérience, alors je crois que c'est le moment de faire un pas en avant, à une condition que j'ai exprimée de toutes les manières, je vais la redire sous cette forme, c'est que personne de ceux qui vont participer ou qui, nous l'espérons, vont participer à l'édification de cette nouvelle organisation, personne ne perde rien de ce qu'il est ni de ce qu'il a. C'est tout à fait légitime que chacun soit fier, ait la volonté de défendre ses choix et son être profond.

Nous avons une histoire. Dieu sait, si ce n'est pas moi qui vais dire le contraire, nous avons une histoire et cette histoire, elle est une partie de notre sève. C'est cela qui nous constitue.

Nous avons tous ensemble vécu et ceux qui nous précédaient ont vécu, quelque chose de tout à fait essentiel. Je veux simplement rappeler que l'on célébrera, dans 2 ans, le 100e anniversaire du premier mouvement du courant politique auquel, d'une manière ou d'une autre, nous nous rattachons, en tout cas auquel, moi, je me rattache, c'était la création, en 1924, du Parti démocrate populaire. Je regarde Jean-Noël Barrot, parce que l'on en parle souvent, ce Parti démocrate populaire a une caractéristique que je tiens à rappeler devant vous, c'est le seul parti qui a dit non aux accords de Munich. D'une manière ou d'une autre, tous les autres partis, je mets le parti communiste à part à cet instant, tous les autres partis ont applaudi aux accords et ce mouvement, le Parti démocrate populaire, avait un petit journal qui s'appelait "l'Aube". L'éditorialiste de L'Aube a eu une destinée, d'abord, glorieuse et, après, tourmentée puisque c'était Georges Bidault, un jeune agrégé d'histoire et géographie qui était professeur dans un lycée parisien.

Il était éditorialiste de L'Aube et il finit son éditorial sur les accords de Munich par cette phrase que je ne me lasserai jamais de citer : "lorsqu'il s'agit de dire non, le meilleur moment, c'est le premier". Ce que voulait dire cette phrase dans ce moment historique tellement particulier, c'est que nous portions un idéal qui ne pouvait céder devant aucune menace, qui ne pouvait céder devant aucune épreuve de force, lorsque l'essentiel est en jeu, ce grand courant politique est un courant politique intransigeant et le moment que nous vivons, les thèmes qui sont évoqués dans les campagnes électorales par les intervenants divers et variés, est un moment où il est bon de savoir sur quoi on est intransigeant.

Quelles sont les convictions ? Quelles sont les règles ? Quels sont les principes sur lesquels nous ne céderons pas ? Et cette affirmation est, d'une certaine manière, un guide pour ce que nous avons à faire.

Nous avons besoin de réunir les forces de tous ceux qui croient la même chose, qui ont les mêmes certitudes en termes de principe et de valeur, qui sont à la même hauteur d'idéal pour qu’ils soient plus forts ensemble, ayant expérimenté que divisées leurs forces étaient insuffisantes.

Voilà l'un des thèmes majeurs de ces journées que nous allons vivre.

Comme vous avez vu, cette proposition, dont il faut mettre au point tout le détail et tous les principes, a été accueillie avec intérêt par nos alliés, ils vont avoir l'occasion, nos amis, nos alliés, ils auront l'occasion de venir s'exprimer sur ces sujets devant vous.

Je ne sais pas si tout le monde mesure les risques que nous traversons. Nous sommes dans un univers géopolitique. Je salue les députés européennes et européens qui sont là. Nous sommes dans un moment où l'équilibre de la planète, en termes de puissance, est profondément déstabilisé.

Nous sommes dans un moment où des événements planétaires, je pense, évidemment, à tout ce qui touche à l'environnement, à la préservation de notre patrimoine, à la sauvegarde des équilibres qui sont aujourd'hui très menacés. Tout le monde mesure ce que cela veut dire "les équilibres démographiques" sur lesquels j'ai eu l'occasion de m'exprimer comme Commissaire au Plan, qui posent des problèmes qui sont devant nous comme une bombe à retardement.

Quand vous avez des continents et des régions de la planète entière, qui, vivent à la fois la pauvreté et l'explosion démographique et que vous avez d'autres zones opulentes, riches qui, elles, au contraire, connaissent une dépréciation démographique alors intervient inéluctablement une menace de vases communicants.

Et depuis que le mode est monde, songez à ce qu'il s'est passé pour l'empire romain, pour la Grèce, depuis que le mode est monde, chaque fois qu'une situation de cet ordre s'est créée, évidemment, cela a entraîné des drames impossibles à maîtriser et la disparition de ceux qui se trouvaient dans la situation d'être opulents et débordés.

Crise immense. La démocratie, que l'on croyait, il y a quelques années encore, être le destin commun de l'humanité, d'être inéluctable devant nous d'abord, bien sûr, mais devant tous les pays européens et, après, devant toutes les grandes régions du monde, que l'on croyait devoir s'établir d'une certaine manière, d'elle-même, la démocratie est aujourd'hui profondément discutée dans son essence même.

C'est, évidemment, le cas de l'immense empire chinois qui est, lui-même devant des questions intimidantes, 1 300 000 personnes dont les démographes disent qu'elles pourraient se retrouver à 600 millions dans quelques décennies, divisées de moitié, et la Chine, elle-même, qui avait adopté la politique de l'autoritaire, de l'enfant unique et l'interdiction d'avoir deux enfants, interdiction imposée d'avoir deux enfants, vient de dire deux enfants et même trois enfants s'il le faut ; parce qu'ils vivent la menace immédiate sur leur existence.

Et la Chine a choisi un modèle politique qui n'est pas du tout celui-là, qui est le modèle de l'imperium, de la maîtrise de la prise de contrôle des vies individuelles au bénéfice de l'intérêt collectif tel que défini par le parti.

On dit qu'il y aura en Chine, plus d'une caméra par habitant, d'ici quelques mois ou quelques années, et peut-être, il ne vous a pas échappé, car c'est une cadre pour notre réflexion aussi, que la Chine vient de renouer avec le caractère révolutionnaire économique et social de son histoire puisque, désormais, si l'on écoute attentivement, la chasse aux milliardaires est ouverte.

Hier, on disait c'est l'ultra‑libéralisme et l'explosion des richesses matérielles sous le contrôle du parti, aujourd'hui, le contrôle du parti est resté, mais le contrôle des situations sociales est aussi, semble-t-il, en cours. Immense affaire.

L'Inde, en proie à des tensions identitaires considérables, qui dépassera la Chine en termes de population avec toutes les difficultés que cela signale, et l'immense continent africain à nos portes, avec des liens avec nous qu'aucun ne peut nier et qui, elle, va connaître une explosion démographique, pour l'instant, absolument pas maîtrisée et une explosion parallèle de la pauvreté.

Si l'on ne voit pas cela, on ne voit rien. Si l'on ne voit pas que l'alliance traditionnelle avec les États-Unis que les plus attentistes d'entre nous, je n'en ai jamais été, considéraient comme allant de soi, parfaitement naturelle, que l'Amérique était là pour préserver, protéger, garantir nos libertés et la suite, ils viennent de découvrir, une fois de plus ‑ il fallait une certaine naïveté historique pour croire le contraire ‑ que l'Amérique n'hésitait jamais à sacrifier ses principes à ses intérêts.

Et celui qui ne voit pas que cela pose à l'Europe des questions absolument vitales, celui-là ne voit rien.

Est-ce que je puis simplement remarquer avec vous que toutes ces questions-là, non seulement nous les avons identifiées, nous les avons posées, et nous y avons apporté au moins des orientations de réponses, pas assez puissantes, pourquoi il faut devenir puissant, mais on ne s'est pas trompé dans ces orientations.

On ne s'est pas trompé non plus sur les crispations internes à la France qui sont, comme chacun d'entre nous le sait, considérables, qui vont avoir sur la campagne électorale et la suite des conséquences très importantes, qui menacent notre équilibre, avec un travail assidu pour essayer de répondre, mais bien des réponses demeurent en cours à formuler dans la manière dont nous croyons l'avenir du pays.

Nous sommes à ce rendez-vous-là et c'est parce que nous sommes à ce rendez-vous-là, que nous avons identifié, combattu l'abstention par archaïsme de la manière dont est organisée la démocratie française, dont sont organisés les élections, dont est oublié, j'allais dire, méprisé le principe de représentation, auquel tout le monde devrait avoir accès, tous les Français, pourvu qu'ils représentent un nombre d'électeurs respectés ‑ un million d'électeurs, c'est environ 5 % ‑ devraient avoir accès à la représentation et le Parlement aurait un autre visage et les débats au parlement prendraient un autre sens et la fonction gouvernementale elle-même obligerait à entendre, à rassembler, à représenter des courants.

C'est absolument comme cela que Général De Gaulle voyait la Vème République. On aura l'occasion de s'en expliquer.

On a vu tout cela. On a vu les problèmes de la démocratie, excusez-moi de dire que la manière dont a été écartée la Banque de la démocratie que nous avions proposée et même imposée dans l'élection présidentielle et législative de 2017, cette institution qui garantissait que, si vous êtes un courant politique représentatif, alors vous n'avez pas à aller supplier les banques privées de vous prêter de l'argent parce qu'il y a quelque chose au-dessus de l'intérêt des banques privées, c'est l'intérêt général, c'est la démocratie.

On ne s'est trompé sur aucun de ces points. Alors, maintenant, il s'agit de se poser la question des pas en avant que nous devons faire, et moi, je pense que c'est une responsabilité éminente que celle d'une famille politique qui peut contribuer puissamment à construire une organisation nouvelle, un pôle de référence pour l'ensemble de la vie politique française, pour les soutiens et pour les opposants.

Au moment où tout le monde se divise, au moment où, d'un bout à l'autre de l'échiquier, on n'a que des compétitions de personnes, d'egos, d'excès, avec la scissiparité qui fait que, partout, chacun construit son propre bidule, nous, que nous choisissions, si nous le choisissons de rassembler, de réunir, d'unifier dans le respect de chacun, alors je trouve que cela a une signification qui dépasse de beaucoup les frontières des partis politiques.

Décision de responsabilité dans un moment d'immense gravité, dans un moment d'immenses menaces.

C'est un combat décennal. Je l'ai moi-même mené avec mes amis dont beaucoup sont dans cette salle. Je considère que l'on peut aujourd'hui le porter jusqu'à la réalité, que ce ne soit plus une intention mais que l'on doive le réaliser ensemble.

Ce jour-là, si nous le faisons, si nos amis le veulent et tout cela, on le définira ensemble, alors je trouve que nous aurons refait, pour notre pays, quelque chose qui vaut la peine, quelque chose dont on se souviendra.

C'est pourquoi cette université de rentrée est très importante. C'est pourquoi ceux qui l'ont organisée, ont beaucoup de mérite et ceux qui viennent y participer beaucoup de chances.

Merci beaucoup.

Seul le prononcé fait foi.

Retrouvez la vidéo du discours sur la page Facebook du Mouvement Démocrate.

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