Sauver nos emplois, préserver la planète, partager nos richesses 

Samedi 19 septembre 2020, la plénière « Sauver nos emplois, préserver la planète, partager nos richesses » nous conduit à relier l’économie et l’écologie. Richard Ramos, secrétaire général adjoint du Mouvement Démocrate et député du Loiret, a animé les discussions avec Marguerite Deprez-Audebert (députée du Pas-de-Calais, commission des affaires économiques), Maud Gatel (conseillère de Paris, présidente du MoDem Paris), Anne Terlez (première adjointe au maire de Louviers), Sylvain Waserman (vice-président de l’Assemblée nationale, député du Bas-Rhin) et Yann Wehrling (ambassadeur délégué à l’environnement).

Louis de Redon, rapporteur de l’atelier Economie et Développement durable pour Université 133, a souligné en ouverture que le Mouvement Démocrate pense une écologie où la place de l’homme dans la nature est centrale. Allier l’économie, les innovations technologiques à la préservation de l’environnement participe d’un même mouvement, qui fait système : il s’agit de défendre les plus vulnérables, de lutter contre les inégalités, comme le montre l’exemple de la rénovation thermique. Trouver des stratégies gagnant-gagnant est essentiel.

C’est dans cet esprit de conciliation entre la croissance et la défense de la nature que Richard Ramos lance la discussion. Il interroge d’abord la députée du Pas-de-Calais, Marguerite Deprez-Audebert sur l’actualité de l’usine Bridgestone à Béthune. « Gouverner, c’est prévoir, et nous n’avons pas su anticiper » répond-elle. L’entreprise avait profité des fonds européens pour investir en Pologne, à moindre coût. Dans le contexte mondial et européen, le marché s’est en effet déplacé vers l’Est.

L’élue de Paris Maud Gatel affirme que la transition écologique représente une chance. Opposer la fin du mois à la fin du monde n’a aucun sens. La crise sanitaire a fonctionné comme un révélateur d’inégalités. Cette période peut être une opportunité pour réduire les fractures. Il faut aller vers des circuits courts, vers le développement du bio. A Paris, il faut changer le modèle du tourisme. Quant aux innovations, cela prend du temps et cela demande des décisions.

Richard Ramos taquine Anne Terlez, qui a dit que la transition écologique comportait une dimension érotique. L’expression est de Patrick Viveret, théoricien d’une sobriété heureuse. Pour Anne Terlez, la transition écologique a besoin d’une grande consultation citoyenne. On a besoin d’un financement participatif des citoyens, mais aussi d’ingénierie et d’agilité. Richard Ramos, ardent défenseur du bien manger, souligne qu’Anne Terlez dirige la régie de restauration de Louviers, où elle se soucie de la traçabilité des produits, des circuits courts. Anne Terlez est d’ailleurs convaincue que la transition écologique rapporte de l’argent et crée de l’emploi.

Sylvain Waserman vient de publier l’ouvrage Le monde d’après commence demain matin. Il y développe l’idée que, pour sortir de cette crise, le développement économique et le développement durable sont tous deux des compétences régionales. Tout cela fonctionnera ou ne fonctionnera pas, en fonction de l’articulation entre le national et le régional. Le plan de relance, certes excellent, ne réussira que si les territoires s’en emparent. Nous verrons, avec la loi 3D, comment les territoires vont pouvoir devenir des acteurs véritables pour le développement économique et l’emploi. La transition énergétique, elle aussi, sera territoriale, ou ne sera pas. Très décentralisée, l’Allemagne est en avance sur nous. Sylvain Waserman évoque l’idée d’un fonds souverain régional, pour accompagner les entreprises dans l’économie verte.

Notre ambassaseur Yann Wehrling souhaite faire entendre sa voix pour défendre la biodiversité, trop souvent le parent pauvre de l’écologie. Or, la situation est extrêmement grave. En 40 à 50 ans, nous avons détruit deux tiers du monde sauvage. C’est un enjeu moral, évidemment, mais c’est aussi un problème économique. Les effets de la destruction de la nature sauvage sont considérables. Rappelons que la Covid a été provoquée par une zoonose, soit une relation dégradée entre l’homme et le vivant. C’est maintenant qu’il faut préserver la biodiversité : une fois détruite, elle ne pourra plus renaître. C’est définitif.

Les internautes posent de nombreuses questions sur les prix élevés des produits bio. Anne Terlez, comme Richard Ramos, remarquent que le coût est justifié par le soin apporté à les produire, par leur fragilité et qu’il est possible de manger moins et mieux. Nous mangeons trop, déclare Yann Wehrling. Richard Ramos, Maud Gatel, plaide pour une éducation au goût, qui ferait découvrir aux citoyens les vertus des circuits courts, pour la santé et également pour le porte-monnaie. En mangeant mieux, on préserve aussi sa santé.

Yann Wehrling, interrogé sur la place de la science, nous incite à ne pas nous réfugier derrière la science pour ne rien entreprendre. On ne peut pas tout attendre de la science. Oui, c’est aussi à nous de changer nos comportements. Richard Ramos questionne Marguerite Deprez-Audebert sur la pollution générée par un mail, en comparaison avec un envoi papier. Un mail consomme en énergie l’équivalent de 150 feuilles de papier A4, répond la députée qui, d’une famille d’imprimeurs, a le goût du papier.

Yann Wehrling nous enjoint de nous soucier de la biodiversité. L’un des facteurs les plus aggravants pour la biodiversité, c’est l’agriculture. Le dire n’a rien à voir avec de l’agribashing, ce sont juste des faits à considérer : il y a de moins en moins d’oiseaux dans les campagnes. Et c’est à notre Mouvement, profondément humaniste, qu’il revient de porter ces sujets brûlants, plutôt qu’aux mouvances plus radicales ou populistes.

Invités

Marguerite Deprez-Audebert

Députée du Pas-de-Calais, membre de la commission des affaires économiques

Venue d’une filière industrielle, les arts graphiques, Marguerite Deprez-Audebert a toujours voulu concilier l'écologie et l'économie. Élue députée en 2017, Marguerite Deprez-Audebert, très attachée à l’amitié franco-allemande, fait partie de l’Assemblée franco-allemande. Elle a récemment rédigé un rapport parlementaire sur l’évolution du secteur touristique.

Maud Gatel

Conseillère de Paris, présidente du Mouvement Démocrate de Paris

Européenne convaincue, Maud Gatel a rejoint François Bayrou en 2002. Elle participe en 2007 à la création du MoDem. Investie dans la vie locale, elle est présidente du Mouvement Démocrate 75 et conseillère de Paris depuis 2014. Maud Gatel a à cœur de mettre en œuvre des idées fortes, novatrices pour rendre à Paris sa respiration et y permettre une meilleure qualité de vie.

Patrick Mignola

Député de la Savoie, président du groupe MoDem et Apparentés à l’Assemblée nationale, vice-président du Mouvement Démocrate

D’abord chef d’entreprise, Patrick Mignola s’engage en politique et travaille dans plusieurs cabinets ministériels. En 2001, il devient maire de La Ravoire, où il est réélu en 2008 et 2014. Il quitte ses mandats lorsqu’il devient député. Élu président de groupe en 2018, il fait entendre les voix du Mouvement Démocrate, dans un esprit pluraliste et libéral. Patrick Mignola réfléchit sur la justice sociale, dans une perspective proche du premier libéralisme politique des XVIIIe-XIXe siècles.

Anne Terlez

Première adjointe au maire de Louviers

Maire-adjointe de Louviers, Anne Terlez est première adjointe en charge des affaires sociales, du logement, de la démocratie locale, puis vice-présidente de la communauté d’agglomération en charge de la transition énergétique et de la politique de la ville. Elle se passionne alors pour tous ces sujets, en particulier la coopération intercommunale. Anne Terlez est membre du bureau exécutif du Mouvement Démocrate. 

Sylvain Waserman

Député du Bas-Rhin, membre de la commission des affaires étrangères, vice-président de l’Assemblée nationale

Chef d’entreprise, élu local, bénévole associatif, Sylvain Waserman a construit son regard à partir de ces trois expériences. À l’Assemblée nationale, il s’investit dans l’Assemblée parlementaire franco-allemande. Il a proposé une loi sur l’Engagement associatif adoptée à l’unanimité. La force de l’engagement citoyen doit être au cœur de notre pacte social. En tant que vice-président, il travaille sur le lobbying et la refonte des processus législatifs.  Co-construire, cela implique le dialogue, la transparence, la bonne gouvernance.

Yann Wehrling

Ambassadeur délégué à l’environnement, conseiller régional d’Ile-de-France

Engagé pour l’écologie depuis plus de vingt ans, Yann Wehrling a été secrétaire général des Verts avant de rejoindre François Bayrou en 2007. Porte-parole du MoDem en 2008, il en devient secrétaire général en 2018. Yann Wehrling appelle à arrêter la dégradation de la planète, non pas uniquement pour la nature, mais pour nous, l’humanité. Il se bat pour une écologie humaniste et responsable. Avec David Guillerm, il crée en 2019 le think tank Démocrates pour la planète.

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