Rendre plus écologiques les programmes éducation et culture de l’Union européenne

Mouvement Démocrate - En quoi la culture et l’éducation jouent-elles un rôle clé dans la conduite du changement sociétal en matière de transition écologique ?

Laurence Farreng - D’abord, on se doit de répondre aux jeunes qui manifestent leur inquiétude pour la planète et pour leur avenir. La culture et l’éducation constituent le socle du changement de société que nous devons effectuer. Dès le plus jeune âge, on peut partager des valeurs et des bonnes pratiques. L’éducation des enfants, des apprentis, des étudiants, ainsi que la formation des adultes permet de sensibiliser, de former des citoyens responsables. La culture quant à elle revêt un grand rôle pour servir la prise de conscience du grand public aux enjeux climatiques : films, documentaires, ouvrages et même musique sont à même de nous toucher, nous informer, nous faire prendre conscience des défis environnementaux. Sur un plan plus pratique, la culture est aussi un secteur productif qui a pris la mesure des transformations à opérer dans ses techniques et pratiques : tournages écoresponsables, festivals misant sur la durabilité... c'est encourageant !
 

Vous souhaitez favoriser les échanges d’apprentis et d’étudiants en technologies vertes ? Quels secteurs et quels publics précis sont concernés ? Quand cela sera-t-il mis en œuvre ? 

Le programme Erasmus, devenu Erasmus + en 2014, a d'ores et déjà permis à plus de 10 millions d'Européens de partir étudier et se former à l'étranger. S'il est encore le plus souvent associé aux étudiants, trop peu de gens savent qu'il est possible d'en bénéficier en tant qu'apprenti, formateur, enseignant ou adulte en formation. Ce volet devra être renforcé dans le programme 2021-2027, mis en œuvre dès janvier 2021. Dans le cadre de la transition écologique que nous devons effectuer, il est à mon sens très important de favoriser le partage des techniques et le développement de nouvelles compétences en matière de développement durable, que ce soit les formations du bâtiment, du transport, de l’énergie… Cela se fait évidemment par la découverte d'un autre contexte professionnel, et d'autres enseignements, qui parfois n’existent pas dans le pays d'origine. On peut penser par exemple à ce projet Erasmus + récemment sélectionné qui réunit 18 centres d'apprentissage et entreprises européennes pour partager des connaissances et organiser des visites mutuelles d'études de professeurs et d'apprentis sur le thème de l'innovation durable, ou encore cet autre projet d'échange Erasmus + sur la thématique de l'urbanisme vert.

Chaque partage de connaissance, chaque découverte ne peut que nous rendre mieux armés face au changement climatique.

Comment favoriser l’adoption de transports moins polluant dans ces mobilités ?

Plutôt que de sanctionner, il faut à mon sens inciter les participants à prendre les moyens de transport les moins polluants, lorsque cela est possible (ce qui n'est bien évidemment pas toujours le cas). Dans mon rapport parlementaire, je propose notamment un ajustement des montants des bourses Erasmus +. Jusqu'à maintenant, les participants qui choisissaient de prendre le train devaient en supporter une partie du surcoût. Je propose également la mise en place de partenariats entre le programme et les compagnies ferroviaires, sur le modèle de ce qui a été déjà fait pour le programme européen Discover EU (à 18 ans, chaque européenne et européen peut bénéficier d’un “pass“ pour découvrir le continent en train). Cela permettrait également de prendre en compte la mobilité quotidienne, permettre aux participants de découvrir en train leur nouvel environnement.