"Si nous n'écoutons pas les Français, nous abandonnons le terrain aux extrêmes"

Jean_Lassalle-JL

Dans une interview au journal L'Alsace, Jean Lassalle tire la sonnette d'alarme : "L'exaspération s'accélère" chez les Français et touche "tous les courants de pensée".

L'Alsace - Pourquoi avoir pris votre bâton de pèlerin (cf. la marche de Jean Lassalle) ?

Jean Lassalle - Je voulais poser un signe républicain en tant que député citoyen de la Nation. J’avais le sentiment que la situation du pays se dégradait, que la crise économique devenait sociale, relationnelle, jusqu’à briser tous les liens. Je me suis décidé à la rentrée parlementaire, quand je me suis rendu compte que Hollande ne retrouverait pas davantage les clés du camion que ses prédécesseurs. Il y avait aussi cette crispation à l’Assemblée, avec des débats de plus en plus violents.

Que vous disent les gens que vous rencontrez ?

C’est effrayant. J’ai senti chez nos concitoyens une accélération de l’exaspération, une colère froide et une résignation qui font froid dans le dos. Ils sont désespérés, n’ont aucun horizon devant eux, plus de boulot, plus d’industrie, plus de perspectives pour les jeunes. Les oppositions sont devenues multipolaires, les gens sont remontés les uns contre les autres. En Alsace, j’ai trouvé une poche de résistance. Les mots sont plus violents que les endroits où je suis passé avant. Le caractère identitaire joue peut-être… Ici, il n’y a pas de résignation comme ailleurs.

La République est-elle en danger ?

Neuf personnes sur dix me disent que "ça va péter". C’est vrai dans tous les corps sociaux, courants de pensée et religions, à la ville, à la campagne et dans les banlieues de troisième catégorie. Ils me disent aussi qu’ils détestent les politiques et les élites d’une manière générale… Ce que je n’avais pas vu venir, surtout dans les territoires frontaliers, c’est le sentiment antieuropéen qui a augmenté de manière effrayante. J’ai l’impression que les choses peuvent s’aggraver très vite, malheureusement. Les démocraties sont toujours aussi mal armées quand le mauvais temps se lève. On a abandonné le terrain à des minorités extrémistes en train de devenir une majorité.

Les gens que vous croisez vous parlent-ils facilement ?

Les gens viennent car il n’y a pas de forêt de caméras autour de moi. Ils se demandent à quoi servira mon initiative et me demandent de ne pas travestir leurs mots, mais ils ont besoin d’être écoutés. Depuis trois mois que je marche, les gens que je rencontre ont l’impression de n’être personne, avec derrière un sentiment identitaire très fort. C’est ça, le problème. Le monde a vécu les plus grandes mutations ces 30 dernières années… On peut se sentir Français, Européen, citoyen du monde, tout ça à la fois, à condition d’être quelque chose.

Écouter c’est bien, mais à quoi ça sert ?

J’invite ceux que je croise et tous les autres à remplir des cahiers de l’espoir, mes cahiers de doléances en quelque sorte. Quand un résistant se lève, il ne sait pas ce que sera le résultat, mais l’important c’est de se lever. Il s’agit de prendre l’initiative, d’investir tout de suite des champs de recherche, sinon l’autre chemin on le connaît.

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