"Seules des mesures profondes permettront de tourner la page des scandales"
S'inquiétant de la "défiance" grandissante des Français envers les politiques, Marielle de Sarnez a appelé à "des mesures profondes", seules capables de "redonner confiance" aux Français et de "redresser le pays", lundi soir sur France 2
Invitée à débattre sur le plateau de Mots Croisés, Marielle de Sarnez a souligné que "les mesures annoncées par le gouvernement vont dans le bon sens, mais qu'on ne mesure pas à quel point la crise est profonde". "Ce n’est pas simplement une crise de plus à laquelle on peut répondre par quelques mesures, qui sont justes, qui vont dans le bon sens, et qu’on aurait dû prendre depuis beaucoup plus longtemps. C’est beaucoup plus lourd que cela, c’est beaucoup plus grave que cela. Pour moi c’est la fin d’un cycle, d’une époque. Il faut tourner la page, nous avons besoin d’une rupture vis-à-vis de tout cela" a-t-elle rappelé avec force.
"NOUS NE REDONNERONS CONFIANCE QU’AVEC DES MESURES PROFONDES"
L’eurodéputée s’est prononcée pour la publication des déclarations de patrimoine des dirigeants politiques, mais a précisé que "ce ne sera pas suffisant pour résoudre tous les problèmes de la crise". "Comment recrée-t-on la confiance ? Par un choc psychologique" qui passe par des "mesures profondes" telles que "le non-cumul des mandats appliqué dès les élections municipales de 2014, une réforme du mode de scrutin pour que l’Assemblée Nationale ressemble au pays et la réduction du nombre de parlementaires".
"SOUMETTONS LES MESURES DE MORALISATION DE LA VIE PUBLIQUE À L’APPROBATION DU PEUPLE"
Interrogée sur la mise en place d’une telle loi de moralisation de la vie publique, elle a réaffirmé l’idée que "si les parlementaires votaient toutes ces mesures, tant mieux". Mais s’ils ne sont pas capables de réduire eux-mêmes leurs privilèges, alors la vice-présidente du MoDem a proposé "que ce soit soumis à l’approbation du peuple". En effet, "nous ne réglerons pas cette crise supplémentaire en faisant à peu près comme hier, c’est-à-dire en pilotant à vue, en prenant deux ou trois mesures sympathiques, cela ne suffira pas". Sur le risque que comporte un référendum alors que l’exécutif est au plus bas dans les sondages, la députée européenne a tenu à dire que "celui qui n’a même pas le courage d’aller soumettre un certain nombre de propositions au peuple ne peut pas redresser le pays".
"TOURNER LA PAGE SUR DES DECENNIES D’AFFAIRES QUI RENDENT LE REDRESSEMENT IMPOSSIBLE"
Inquiète de la défiance grandissante des citoyens envers les politiques, Marielle de Sarnez a pointé du doigt le risque "que l’on ne puisse pas gouverner le pays, le redresser et le réformer en l’absence de confiance". "C’est cela le cœur de la crise" a-t-elle ajouté. "La moralisation de la vie publique est urgentissime, c’est un préalable aux réformes" nécessaires pour le pays telles que "les réformes de l’Etat, des collectivités locales, des retraites…".
La situation de crise morale et politique dans laquelle nous sommes démontre "l’urgence de tourner la page sur des décennies d’histoires et d’affaires qui rendent le redressement du pays impossible". "Si l’affaire Cahuzac a un tel écho aujourd’hui, c’est parce qu’elle vient après une longue série d’affaires, depuis des décennies, et qu’il y a un ras-le-bol général et justifié des Français sur tout cela" a-t-elle conclu.