"Seul Emmanuel Macron s'adresse à la France plurielle"

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Dans une tribune publiée par le Huffington Post, Fadila Mehal, conseillère de Paris, loue le discours à vocation universelle d'Emmanuel Macron, qui s'adresse à la France plurielle sans oublier ses quartiers populaires.

Tribune publiée sur le site du Huffington Post.

Seul Emmanuel Macron s'adresse à la France plurielle

Aujourd'hui cette France plurielle veut faire confiance à Emmanuel Macron et marche avec lui.

La France plurielle des quartiers populaires se réveille groggy après plus de vingt ans d'hibernation, sous les règnes sans partage de Nicolas Sarkozy et de François Hollande qui ont enterré ses rêves et sa promesse républicaine.

Pourtant des années durant, de plan Marshall en plans de requalification urbaine, des milliards ont été déversés, à foison. Trente ans de politique de la ville qui n'ont rien changé à la vie de ces neuf millions de Français qui vivent un peu oubliés au-delà du périphérique. 

Pourtant, Nicolas Sarkozy, grand maître du casting, avait propulsé dans l'arène médiatique "Rachida, Rama et Fadéla" et leurs parcours avaient déverrouillé les imaginaires collectifs en donnant un coup de neuf à un système politique endogame, à bout de souffle.

Mieux, il avait nommé l'une d'entre elles à un ministère régalien, au grand dam d'une opinion publique incrédule qui rêvait de faire redémarrer un ascenseur social trop longtemps resté en panne. Malheureusement, ce fait du prince, véritable coup d'éclat, n'a été accompagné d'aucune réforme de fond, abonnant son parti d'alors, l'UMP, à des sanctions financières très lourdes pour déficit de parité et de représentativité.

Et si Rachida, Rama et Fadéla n'avaient été que cet arbre qui cachait la forêt, "Il faut que tout change pour que rien ne change" disait Don Fabrizio, prince de Salina, dans "le Guépard" de Visconti.

En bas de l'échelle, les discriminations pouvaient continuer, le plafond de verre se durcir un peu plus et les élites se reproduire... sans diversité.

François Hollande n'a pas fait mieux, lui qui avait suscité tant d'espoir dans les quartiers populaires en 2012 et qui fêta son élection grâce aux cohortes de jeunes venus prêter main forte aux grands frères du PS pour qui, de nouveau, "sous les pavés, il y avait la plage".

Pour cette jeunesse qui avait "mal à sa France", rien n'avait changé, elle restait la grande absente des politiques publiques, un objet non identifié que les ministres successifs de la ville avaient oublié d'inscrire dans le livre d'Or de la République. La jeunesse de France restait la grande oubliée de la mandature, comme une maîtresse que l'on cache minutieusement, scrupuleusement mais qui suscite mauvaise conscience et remords.

Dès 2015, l'état d'urgence décrété après les odieux attentats islamistes légitimait un peu plus la suspicion envers cette jeunesse métissée, toujours plus contrôlée, sommée de se désolidariser d'avec des actes barbares qu'elle condamnait pourtant sans réserve dans sa grande majorité.

L'affaire Théo a montré que sous la braise mal éteinte des émeutes de l'automne 2005, le feu couvait encore. Nous ne sommes pas à l'abri d'une étincelle qui pourrait enflammer la poudrière de ces territoires en mal de reconnaissance.

Et voilà qu'aujourd'hui, malgré la défiance qui s'est installée envers les politiques de tous bords, cette France en suspens, oubliée, sort de sa léthargie et écoute, attentive, la petite musique d'Emmanuel Macron.

Certes, il ne lui promet pas le grand soir mais juste à rêver et à croire.

Il lui murmure qu'il n'y aura pas de énième plan de rénovation urbaine, mais qu'il réconciliera l'humain et l'urbain.

L'humain, voilà la grande cause de ces quartiers populaires. Ce seront 12 élèves par classe, des enseignants plus chevronnés pour les ZEP, un diplôme-passeport pour l'emploi et la culture comme une bouffée d'oxygène pour tutoyer l'universel, même dans ces collèges où la mixité a disparu.

Il leur dit aussi qu'ils auront des stages pour valider leurs études, eux dont le réseau interpersonnel leur permet tout juste d'accéder au kebab du quartier.

Il leur parle encore et encore de responsabilité individuelle, de respect et de dignité, de sortir de leur zone de confort, de dédramatiser l'échec car il est source d'apprentissage. Cette petite musique leur parle, loin du paternalisme passé et de la victimisation, si chers à ceux qui pensent qu'il y a en France "eux et nous".

Car beaucoup d'entre eux veulent réussir. Cette nouvelle génération n'attend pas tout de l'Etat providence, juste qu'il ouvre les portes, déverrouille un marché du travail trop bureaucratisé et offre à chacun une chance en fonction de ses seuls mérites et compétences.

Cette chance, ils veulent la saisir à pleine main, avec un homme qui dédramatise l'échec et ne croit pas à la fatalité de la condition humaine. Mettre le genou à terre sept fois et se relever huit, une devise appliquée par tous dans ces quartiers.

Leurs quartiers, c'est leur identité, ils les aiment passionnément car ils y naissent, ils y vivent et ils y meurent aussi.

Mais ils veulent être regardés non pour ce qu'ils sont, mais pour ce qu'ils fontet ne pas être assignés à résidence.

Ce droit à "l'indifférence", pour vivre pleinement leur destin, n'est pas pour eux signe de reniement culturel.

Cette France plurielle est fière de son histoire, de celle de ses parents venus d'ailleurs qui ont construit les routes, les écoles, exploité les mines, et cultivé les terres de nos régions.

Leur mémoire est plurielle, est encore vive et saigne parfois; alors, avec des mots d'apaisement, il faudra parler de réconciliation et de mémoire commune.

Aujourd'hui cette France plurielle veut faire confiance à Emmanuel Macron et marche avec lui.

Il lui dit qu'il faudra changer les "usages et les visages", elle lui répond, avec des élus qui nous ressemblent et qui nous rassemblent.

Oui, le grand renouvellement est en marche, non pas celui hystérisé par les populistes et leur supposée invasion. Ce renouvellement est attendu, il est pacifique et fécond, il élargit les horizons et fait grandir notre République, nous le voulons, il est à portée de main.

Fadila Mehal

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