Retraites : "Faute de courage, la France devra revoir sa copie avant 2020"

Jean-Marie_Vanlerenberghe-JMV

La réforme des retraites n’est pas encore votée qu’elle suscite déjà beaucoup de critiques. Jean-Marie Vanlerenberghe nous livre son analyse, à partir des informations émanant du premier ministre.

Trois paramètres du calcul seront sollicités et rapporteront 7 milliards d’euros en 2020 pour couvrir le déficit du régime général :

1. Les cotisations salariales et employeurs augmenteront dès 2014 (1,5 %), pour atteindre 0,3 % en 2020 (gain espéré : 4,4 milliards).

2. Le montant des pensions, sauf pour les petites retraites, baissera, la revalorisation se faisant au 1er octobre contre le 1er avril actuellement (gain espéré : 1,4 milliards) ; les bonus de 10% pour parents de 3 enfants seront fiscalisés (gain espéré : 1,2 milliards).

3. La durée de cotisation passera progressivement de 41,5 années en 2020 à 43 années en 2035 (gain espéré : 2,7 milliards en 2030).

Comme on le voit, le gouvernement a refusé de modifier l’âge légal de départ à la retraite.

Des dépenses nouvelles apparaissent pour financer des mesures de justice :

- le compte pénibilité, mesure ambitieuse mais délicate à mettre en œuvre alors que le groupe Union Centriste la préconisait dès 2010, va coûter 500 millions d’euros en 2020 puis 2 milliards en 2030 : ce sont les entreprises qui paieront, mais le gouvernement a promis de compenser ces cotisations supplémentaires par une réduction progressive des cotisations des employeurs pour la maladie et la famille ;

- les cotisations trimestrielles seront facilitées ou ouvertes (coûts estimés à plus de 400 millions) : pour les temps partiels (femmes), pour les apprentis ou étudiants en alternance, pour les jeunes diplômés (rachats de trimestres jusqu’à 3 ans maximum).

"Silence total sur les régimes spéciaux"

Si Jean-Marie Vanlerenberghe se "félicite de ces mesures de justice", il "s'inquiète toutefois du silence total sur le déficit des régimes de fonctionnaires et spéciaux (SNCF, RATP…) qui s’élève à 8 milliards par an". "Et que dire des régimes complémentaires (ARCO, AGIRC…) dont le déficit sera de 5 milliards en 2020 ? Les partenaires sociaux, à défaut de mesures d’âge, seront tenus d’augmenter les cotisations ou de baisser les pensions complémentaires", déplore le sénateur centriste.

"La réforme des retraites à la sauce hollandaise est donc habile, car elle règle apparemment le déficit comptable prévu pour 2020, mais crée des dépenses nouvelles que le contribuable français, au final, paiera par une augmentation des impôts, qu'il s'agisse de la TVA ou de la CSG. Elle ne réduit pas les déficits des régimes spéciaux et, surtout, n’apporte guère de mesures d’équité entre tous les régimes : il en demeure trente-cinq", pointe-t-il.

"Le refus de toute vision à long terme"

Le vice-président du MoDem n'a aucun doute : "Pour ne pas déplaire aux syndicats et aux alliés du PS, le gouvernement refuse toute vision à long terme pour redéfinir un système de retraite par répartition plus juste et plus équitable, c’est-à-dire la retraite par points". "Cette réforme apparaît donc insuffisante au regard des mesures d’âge et avec des hypothèses de croissance et de chômage trop optimistes. La France devra revoir sa copie avant 2020", prévient-il avec regret.

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