"Pour répondre aux défis de demain, la taxe sur les transactions financières est nécessaire"

Vendredi, Jean-Luc Bennahmias a dénoncé le rétropédalage du ministre de l'économie Pierre Moscovici sur la taxe sur les transactions financières et a appelé à une taxe "ambitieuse", "dont nous avons cruellement besoin pour un budget européen à la hauteur des besoins de demain".
"Ce retour en arrière de la France est profondément décevant et incohérent avec les positions défendues jusque là", a jugé Jean-Luc Bennahmias. "C'est notamment à l'initiative de la France, qui pousse depuis des années à la création de cette taxe, que s'est constituée une coopération renforcée, avec 11 Etats de l'UE, en décembre dernier", a-t-il souligné.
"Résultat de cet accord entre Etats pour créer la TTF (taxe sur les transactions financières), la Commission européenne a fait sa proposition en février 2013, ce n'est donc pas totalement nouveau", a rappelé l'eurodéputé. "Et je ne crois pas qu'on puisse la qualifier d'excessive, au contraire, je crois que la France a tout intérêt à défendre une taxe sur les transactions financières ambitieuse et surtout qui existe réellement", a-t-il ajouté.
Poursuivant sur l'intérêt de la TTF, il a pointé du doigt que "là était bien l'enjeu", "cette taxe n'a d'intérêt que si elle couvre l'ensemble des transactions financières (ou du moins le maximum d'entre elles)". "La multiplication des exemptions et dérogations porterait un préjudice considérable à l'existence réelle de la taxe et bien évidemment aux ressources financières qui pourraient être dégagées", a alerté le vice-président du Mouvement Démocrate.
Évoquant les arguments déployés pour contrer la taxe, il a tenu à préciser que, "quand on parle d'une taxe qui pourrait nuire à la finance, il faut garder en mémoire les taux à minima prévus qui sont de l'ordre de 0,1% pour les transactions boursières et 0,01% pour les transactions sur les produits dérivés".
Enfin, Jean-Luc Bennahmias est revenu sur les objectifs de la TTF : "Pourquoi cette taxe ? L'ambition était de faire contribuer enfin la finance à l'effort global - une taxe, même symbolique - qui ne devrait pas être réduite à néant sous pression des acteurs financiers." "La TTF devrait notamment abonder le budget de l'UE, elle fait partie des ressources propres dont nous avons cruellement besoin pour financer un budget européen qui soit à la hauteur des défis et des besoins de demain", a-t-il défendu avec force.
"Ne reculons pas maintenant ! La taxe, rien que la taxe et toute la taxe, c'est un minimum", a conclu le député européen.