Loi Duflot : "Aucune réponse au vrai problème : la pénurie de constructions"

Alors que l'étude du projet de loi Duflot vient de reprendre au Sénat, Robert Rochefort "conteste les solutions retenues par le gouvernement" pour faire face à la pénurie de logements et au prix élevé des loyers. Sa proposition : agir sur le prix de vente des terrains.
"Oui, nous manquons dramatiquement de logements. Il en faudrait 1 million de plus pour que les familles soient bien logées en France. On ne va en construire que 300.000 cette année, au lieu des 500.000 annoncés, et les dépôts de permis continuent à diminuer", constate le responsable centriste.
Pour lui, la raison est simple : "Il n'y a pas d'incitation à construire et à investir". "Les grands propriétaires privés, les compagnies d'assurance par exemple, savent que l'immobilier ne va plus progresser. Ils se retirent du marché et nous nous retrouvons avec une pénurie d'investisseurs. S'il cela était rentable, nous n'aurions pas de problèmes, les promoteurs se bousculeraient pour construire des logements. Aujourd'hui, ils n'y arrivent plus, car le prix du mètre carré au sol est souvent trop élevé pour qu'il soit intéressant d'investir", juge le parlementaire européen.
"Nous devons aussi faire en sorte que les loyers soient moins élevés qu'aujourd'hui, mais ce ne sera pas par des mesures d'État ou par des réglementations qu'on y arrivera", prévient-il. "C'est d'abord en apportant des réponses à cette pénurie de constructions. Mais ces éléments-là, ils ne sont pas dans la Loi Duflot."
Robert Rochefort propose "que les Mairies cèdent leurs terrains disponibles à bas prix, en contrepartie de quoi les promoteurs auraient l'obligation de vendre et de louer les logements à bas prix. Nous réglerions alors tant le manque de logements que le prix élevé des loyers".
"À Paris en particulier, quand il y a de grandes surfaces foncières, la Mairie ne doit plus faire de la spéculation. Aujourd'hui, les terrains sont vendus par appel d'offre et ce sont les promoteurs qui payent le plus qui les récupèrent. Conséquence : quand on construit, y compris aux Batignolles, le prix de revient et le prix vendu aux familles qui vont entrer en accession à la propriété, sont bien trop élevés", prend-t-il pour exemple.