Le G8 sur la nutrition, une occasion de sauver la vie de millions d’enfants

C’est cette question que nous devons poser à nos chefs d’Etat, premiers ministres, hommes politiques et autres décideurs qui vont passer une journée entière à débattre de la sous-nutrition infantile et à trouver des solutions à ce problème latent. En amont de cette importante rencontre, nous, eurodéputées avec nos pairs à l'échelle nationale avons signé un appel à l'action. Aujourd'hui, 53 parlementaires demandent à redoubler d’efforts pour mettre un terme à la crise silencieuse de la sous-nutrition.

Le 8 juin les gouvernements britannique et brésilien organisent à Londres le  sommet "Nutrition pour la croissance" en amont du G8. Les décideurs des pays du Nord et du Sud vont rencontrer les fondations et le secteur privé pour trouver comment assurer à chaque enfant une nutrition adéquate pendant les cinq premières années de sa vie.

Nous devons garder à l’esprit que pendant cette journée 6.000 enfants supplémentaires seront morts à cause d’une nutrition insuffisante alors que nous connaissons des solutions simples et efficaces pour empêcher cette situation. Nous savons que la mise en place d’interventions spécifiques pendant les 1 000 premiers jours (du début de la grossesse jusqu’au second anniversaire) donne à l’enfant toutes les chances pour vivre en bonne santé, le fait par exemple de fournir aux mères et aux enfants les vitamines et les nutriments essentiels.

Cette épée de Damoclés qui pèse sur de si nombreux enfants est inacceptable et ce d’autant plus qu’elle est évitable.

Nous devons également mettre fin à un autre fléau qui frappe plus silencieusement : 165 millions d’enfants ne sont pas condamnés à mort à cause de la sous-nutrition mais ils vont pourtant souffrir toute leur vie. Ces enfants souffrent d’un retard de croissance et ne pourront pas grandir normalement. Ils ne pourront pas développer les capacités cognitives nécessaires à l’épanouissement de leur potentiel et à une vie productive.

Il est prouvé que les pays qui subissent un taux élevé de sous-nutrition peuvent perdre jusqu’à 11% de leur PIB annuel, ce qui entrave notre effort collectif pour améliorer la prospérité mondiale.

Nous ne pouvons négliger plus longtemps ce problème. Nous savons qu’il est possible de sauver la vie de ces enfants et de mettre fin à la crise latente du retard de croissance. Cela n’est pas seulement possible, mais bien nécessaire.

Si les participants au sommet du 8 juin se mettent d’accord autour d’un engagement financier important et pour des objectifs pertinents, les gouvernements peuvent gagner sur trois tableaux. Les gouvernements avec l’aide des bailleurs privés peuvent sauver la vie de 2,3 millions d’enfants par an (1ere victoire), peuvent arrêter le fléau lié au retard de croissance (2ème victoire) et augmenter de 2 à 8% de PIB la richesse mondiale (3ème victoire). Notre appel est simple.

Assurons-nous que les conclusions de ce premier sommet jamais organisé sur la sous-nutrition infantile soient concrètes, à la fois en nombre d’enfants qui pourront souffler leur cinquième bougie et exploiter leur potentiel au maximum, mais aussi à la croissance qui peut en résulter pour un monde plus prospère."

Cette tribune publiée par Euractiv est cosignée par Marielle de Sarnez, membre de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP–UE et vice-présidente de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, et Eleni Theocharous, eurodéputée chypriote, chirurgienne pédiatre et vice-présidente de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP–UE, membre de Parti populaire européen.

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